Ahskennon’nia atatiahk Elle parle doucement d’Anne Ardouin

Depuis plusieurs années, Anne Ardouin parcourt les abords de la rivière Akiawenhrahk. Elle explore ses sentiers, tisse des liens avec les arbres, les fleurs et l’eau. Pour Ahskennon’nia atatiahk, elle s’est posée dans neuf confluents de la rivière, afin d’en saisir l’expérience en dessin. À ses yeux, « l’une des meilleures manières de mettre en valeur le territoire est de le décrire ». Ces œuvres constituent ainsi une traduction en gestes, une description visuelle des sensations sollicitées par le lieu, sa canopée, le débit de l’eau, la floraison. Toute en circularité, elles évoquent certes le regard focalisé de la loupe, mais rappellent aussi que, tout comme l’ensemble du vivant, nous faisons partie du cercle. Que nous devons œuvrer à sa préservation.

À l’opposé de l’éphémérité saisie par les dessins, la rapidité de leur exécution en plein air, la broderie témoigne quant à elle d’un temps long. En brodant ses pas, l’artiste traverse autrement la forêt. Puis, en confectionnant des poupées de maïs, elle rend  hommage à ses ancêtres et à ces femmes qui l’ont marchée avant elle.

Anne Ardouin est artiste en arts visuels ainsi que chercheure, membre de la Nation Wendat. Elle s’intéresse aux imaginaires en lien avec le paysage et les milieux de vie. Elle est titulaire d’une Maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia et d’un Doctorat en études paysagères, Faculté de l’Aménagement, Université de Montréal. Elle a également présenté son travail au Centre d’artistes Ahkwayaonhkeh, ainsi que dans l’exposition Une rivière merveilleuse (2019), où elle s’est intéressée à travers le dessin, la photographie et la cartographie, à neuf confluents de la rivière Akiawenhrahk, en collaboration avec les mots d’Andrée Levesque Sioui. Elle travaille entre Québec et Opitciwan où elle est chargée de projet dans le secteur Éducation.