Wood Land School, Untitled, épreuve chromogène, 2016.

Wood Land School, exposition du 21 janvier au 16 décembre à SBC

Wood Land School : Kahatènhston tsi na’tetiátere ne Iotohrkó: wa tánon Iotohrha |  Traçant la ligne de janvier à décembre
Un projet de Wood Land School

Lancement du 1er geste

Durant toute l’année 2017, SBC galerie d’art contemporain sera renommée Wood Land School et opérera comme telle. Ceci marque la continuation d’une conversation déjà entamée et l’élaboration de nouveaux liens. Partant d’une position d’autodétermination et de collectivité autochtones, nous nous positionnons comme subissant l’impact de forces à la fois nourrissantes et destructrices ; nous œuvrons afin de nous rendre conscients de notre propre participation dans la dépossession ; et nous considérons notre capacité à articuler de nouvelles façons d’être en relation. Conçue comme une seule exposition se déployant sur un an, Wood Land School : Traçant la ligne de janvier à décembre reconnaît la puissance que possède la ligne pour marquer l’histoire et invoquer la mémoire, proposant une ligne sans début ni fin, qui agira comme un espace dans lequel imaginer de façon collaborative la futurité autochtone.

Les institutions civiques et structures sociales contemporaines sont bâties sur des systèmes qui ont tu, ignoré et classifié de façon destructrice les peuples, idées et objets autochtones. En réponse à cette histoire, Wood Land School enjoint les institutions à donner de leur labeur intellectuel et physique, de leur espace philosophique et physique, de leur temps et de leurs fonds afin de soutenir les idées, les objets, la discursivité et la performance autochtones. Au cours des six années de son histoire, Wood Land School est entrée en contact avec plusieurs sortes d’institutions en utilisant comme cadre le traité, où nous avons accepté et partagé les responsabilités pour réaliser ces nombreux projets. En mettant de l’avant l’histoire et la présence autochtones sur cette terre maintenant connue sous le nom de Canada, dans un endroit maintenant connu sous le nom de Montréal, Wood Land School : Traçant la ligne de janvier à décembre vise à créer un espace de réflexion et de ré-imagination critiques, dans lequel les principes du traité – soit la responsabilité mutuelle, la réciprocité, la relation face à la différence et la gestion des ressources – peuvent être mis en œuvre.
 
Wood Land School est un espace expérimental dans lequel la pensée et la théorie autochtones sont centrées, incarnées, mobilisées et prennent forme en tant que pratique au moyen d’expositions et de pédagogie. Wood Land School ne tente pas de résumer l’identité autochtone, mais d’honorer des expressions spécifiques incarnées de l’héritage et du devenir.
 
La portée des contextes dans lesquels nous travaillons et en lien avec lesquels nous œuvrons inclut l’historique, comparable à la théorie, et le contemporain, comparable à la pratique. Wood Land School veut être un espace pour l’écoute, où nous pouvons nous occuper de l’urgence des conditions actuelles – systémiques comme matérielles – au fur et à mesure qu’elles se déploient en vue de comprendre de quelle façon (et de quelles autres façons) ces circonstances façonnent notre quotidien. Elle opère avec la conscience que le colonialisme de peuplement est toujours présent et qu’il est mis en œuvre sur l’Île de la Tortue, et dans celle-ci, sous diverses formes. Wood Land School est la théorisation et la pratique de placer l’indigénéité au centre. Nos liens premiers sont d’autochtone à autochtone, ce qui inclut la terre et les non-humains. Nous poursuivons également nos conversations avec d’autres communautés et publics, travaillant dans et à travers un lien de traité, afin de recadrer les conversations de sorte que l’agentivité autochtone se retrouve au centre. L’impact de ce projet sera déterminé par les regardeurs au fil du temps.
 
Nous nous demandons : comment les liens entre la théorie, la pratique et la pédagogie se manifestent-ils sur toute la complexité et la diversité des identités autochtones, et par rapport aux positionnements colonialistes de peuplement ? Que signifie qu’une institution coloniale de peuplement désache son pouvoir ? Que signifie mémorialiser et rêver en relation ? Comment s’occuper de façon collective du devenir de l’avenir ?
 
—Duane Linklater, Tanya Lukin Linklater et cheyanne turions avec Walter Scott
 
 
Traduction Ersy Contogouris
 

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