Vicky Sabourin et Steven Baelen, vernissage le vendredi 21 octobre à 20h à l’Œil de Poisson

Danse Macabre
Grande galerie

Danse Macabre est la continuité d’un travail initié dans le cadre d’une résidence au Banff Centre for Arts and Creativity, durant l’été 2016. La pratique de Vicky Sabourin est reliée à son imaginaire composé en partie des nombreuses histoires entendues au fil des ans. C’est un univers élaboré depuis un paysage intérieur fantasmé prenant la forme de narration ou de conte. Par ses installations et ses performances l’artiste tente de stimuler une forte réaction émotionnelle semblable à celle qu’elle a vécue. Son oeuvre est à la fois un tableau vivant et un diorama dans lequel elle raconte des histoires liées au rapport qu’entretient l’être humain avec la nature.

L’oeuvre installative transporte les visiteurs au coeur d’un « tableau de chasse ». Des objets dérivés de la chasse tels les douilles de carabines et les trappes faites en céramique ornent le diorama comme des bijoux funestes nous rappelant les vanités. La présence de l’animal, quant à elle, va au delà de la représentation du trophée de chasse. Danse Macabre nous renvoie au genre pictural médiéval du même nom où l’on dépeignait la vanité des classes sociales. Or, ici c’est la mort de l’animal qui nous confronte à notre propre mortalité et qui soulève le débat entre le civilisé et l’état sauvage.

C’est à la suite du visionnement d’une vidéo de Richard Hiltz, trappeur de Nouvelle-Écosse, que Sabourin a eu l’idée de cette installation. En effet, lors de ses balades en forêt, il se filme seul, en train de chasser. À l’hiver 2009, tandis qu’il installait un piège après avoir libéré et tué un chat sauvage, l’animal inanimé s’est mis subitement à bouger post mortem. La caméra toujours en marche, on voit Richard Hiltz surpris et transi, immobile dans le cadre tandis que l’animal s’anime d’une manière étrange à ses pieds. Toute cette scène est filmée tel le paradoxe de vivre un moment de solitude dans le bois, opposé au désir de se mettre en scène face au monde par le biais de YouTube. Le visiteur est invité à faire fi de l’interdiction de passage ; ce qui l’intègre à la mise en scène. Sa position lui permettra ainsi de faire partie des cycles de mort et de renaissance du chat sauvage. Il tangue alors à la frontière indicible entre le réel et la fiction : là où se côtoient le surnaturel et le réalisme.

Vicky Sabourin vit et travaille à Montréal. Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia. Son travail a été présenté en galerie et dans plusieurs centres d’artistes au Canada, aux États-Unis, en France, en Italie, ainsi qu’au Portugal. En décembre 2014, elle est nommée artiste émergente de l’année par La Presse et sélectionnée pour le prix Pierre Ayot.

L’artiste désire remercier le CALQ, le Banff centre, Elisabeth Beliveau, Rebecca St John, Rebecca Erin Moran et Jenny Heishman.

cargocollective.com/vickysabourin

STEVEN BAELEN
Wall Drawing
Petite galerie

À travers son Wall Drawing, l’artiste invite le public à visiter son univers intime. Tout au long de l’année, Steven Baelen remplit densément des carnets d’esquisses avec des croquis de son environnement direct, notamment des pièces de sa maison. Avec des gestes ludiques associés à des mouvements d’une grande précision, il reproduit ensuite l’ensemble de ses dessins au fusain dans des espaces portant les traces d’une vie précédente reproduisant ainsi le principe de palimpseste ; Tel un parchemin manuscrit sur lequel un nouveau texte aurait été écrit, après effacement du texte primitif.

Son Wall Drawing en petite galerie prend la forme d’un collage qui a évolué et progressé sur une période de huit jours de montage, mixant et superposant les éléments qui ont conquis l’espace tel un virus. Les identités de ces différents dessins jouent et échangent leurs rôles, sans aucune solution pour le résultat final. La tension entre les éléments créés par ses dessins et ceux existants dans ce nouvel espace est palpable.

Il s’offre toutefois la possibilité de s’insérer avec son environnement familier dans un espace accessible à un public étranger, de la même façon que nous nous mettons en scène sur les réseaux sociaux avec nos émotions, nos photos et nos vidéos.

Steven Baelen vit et travaille à Gand où il a étudié le design graphique et la peinture. Durant une résidence à Berlin il a développé et publié un livre d’artiste, «Der Raum im Verzug / Drawn space». À 35 ans, il a déjà 8 expositions solos et plus de 60 expositions collectives à travers l’Europe à son actif. Il publie régulièrement des articles et offre de nombreux workshops aux structures scolaires et universitaires intéressées. Aujourd’hui, sa pratique est profondément ancrée dans le dessin : son procédé est dense, compact et stratifié.

L’artiste désire remercier la Région Flandre pour sa bourse de voyage ainsi que l’Œil de Poisson.

stevenbaelen.com

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