Image : Paryse Martin

Triple vernissage, le vendredi 6 septembre à 19h30 à l’Œil de Poisson

Histoires lacrymogènes

Pour la première exposition de la saison, l’Œil de Poisson invite un artiste établi à revenir dans sa communauté, afin de souligner l’importance de sa pratique et donner un solide coup d’envoi à la programmation du centre. Grande figure de la rentrée, Paryse Martin s’est consacrée depuis plusieurs mois à la création d’un projet installatif inédit, spécialement pensé pour la Grande galerie.

Développant son approche d’exposition autour des contes ou des récits pouvant nous faire passer des rires aux pleurs, de la peur au comique, Paryse Martin peuple ses univers merveilleux et fantastiques de ses personnages d’invention. Ici, de nombreuses pièces sculpturales se dressent majestueusement dans un système ouvert, dont l’interprétation se veut polysémique. Ses «histoires lacrymogènes» font dialoguer des bêtes étranges mêlant les «bons» et les «méchants» de nos histoires d’enfant dont l’étrange beauté ne peut que réveiller l’imaginaire. La narration qui s’installe entre les protagonistes est floue, dans l’attente d’une interprétation du visiteur. Paryse Martin propose à la fois une troublante désillusion des contes pour adulte et sa patiente reconstruction.

Comme elle disposait de nos espaces à sa guise, Paryse Martin a choisi de mettre de l’avant la pratique de Josée Landry Sirois, dans la Petite galerie, ainsi que celle de Steven Girard et de Julie Gagnon, un duo de la relève, qui occupe l’Entrée vidéo.

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Débris d’impression

C’est avec excitation que Josée Landry Sirois a accepté l’invitation de Paryse Martin pour la rentrée, présentant son tout nouveau corpus dans la Petite galerie de l’Œil de Poisson. Ce projet d’exposition «carte blanche» l’a menée à explorer de nouvelles créations in situ, dessins, photographies et collages grands formats dont certains seront réalisés directement au mur.

Depuis son enfance, l’artiste collectionne des traces du temps passé: papiers de bonbons, gommes mâchées, allumettes craquées, mèches de cheveux d’amis proches, etc. Ces accumulations de souvenirs deviennent parfois oeuvres d’art, couplant sa pratique artistique à sa vie personnelle. La trace, le reliquat, le souvenir et la finitude sont des thèmes récurrents chez Josée Landry Sirois. Abordés de manière très personnelle, ces questionnements ont une résonnance universelle. De ces thèmes surgissent un immense vide, une désillusion, voire un testament.

Malgré ce désenchantement palpable, l’accumulation maniaque de petits objets et de bouts de papier signifiants, émanent une multitude de signes de vie et une résistance acharnée à la mort ; comme autant d’empreintes que le temps n’arrive pas à effacer. Fidèle à son habitude, l’artiste s’approprie l’espace, l’investissant au maximum de symboles percutants, dont la résonnance est ici particulièrement forte et poignante.

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Lanterne – Lixiviat

Invités par Paryse Martin à occuper l’Entrée vidéo, les artistes de la relève Steven Girard et Julie Gagnon présentent à l’Œil de Poisson leur première exposition en duo. Bien qu’ayant des pratiques distinctes, les artistes ont des sensibilités et une poésie qui se recoupent. De cette rencontre a émergé une critique de l’espace urbain, questionnant la trace du citadin dans la ville.

Des interventions crayonnées directement au mur se superposent à des projections «low tech», composant un paysage urbain architecturé et fragmenté. Selon l’intensité de la lumière du jour, l’image projetée complète les lignes au mur, lui ajoutant une couche de sens. Cette composition, créée par l’accumulation de fines couches de graphite, de pastel et d’ombre, intègre le spectateur dans son mouvement. À travers un dispositif de projection issu de la technologie pauvre et de la mouvance du Do It Yourself, le regardeur est appelé à intervenir physiquement à même l’image. Celui-ci en brouille ainsi partiellement le sens. D’abord séduisants, des symboles de la pollution visuelle omniprésente en ville – mégots de cigarette, panneaux routiers, fumée, déchets – se chevauchent délicatement, laissant ensuite place à une critique sociale du vivre ensemble.

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