Tricia Middleton, Dark souls, 2009

Tricia Middleton au Musée d’art contemporain de Montréal, du 10 octobre 2009 au 3 janvier 2010

Dès l’entrée de la « grotte », le visiteur est plongé dans les entrailles d’un monde fictif, baroque et grotesque qui se referme sur lui. Deux vidéos projettent une lumière venant des profondeurs. Métaphore contemporaine de la caverne de Platon ou expérience sensorielle de la matière en métamorphoses? Le Musée d’art contemporain présente l’exposition Tricia Middleton du 10 octobre 2009 au 3 janvier 2010.

Dark Souls

Pour son exposition, l’artiste crée ici une toute nouvelle installation dans laquelle elle explore la question de la transformation et de la destruction de la matière, processus propre au cycle de production industrielle, « au détriment des ressources naturelles et au prix d’un travail aliénant ». Intitulée Dark Souls, l’installation tire son titre du roman Les Âmes mortes de Nicolas Gogol dans lequel l’écrivain dénonçait les vices de l’âme humaine. Middleton actualise cette réflexion en dénonçant la société de surconsommation et de gaspillage, qui vident les objets de leur signification et les confinent au statut de monnaie d’échange.
 
S’inspirant d’architectures historiques comme le château de Versailles, les Catacombes, la cathédrale Notre-Dame de Paris, Tricia Middleton met en scène, à l’aide de peintures, de sculptures, de projections vidéographiques et de matériaux recyclés, un décor fantasmagorique, opulent et délabré, grandiose et décadent, proposant un itinéraire dantesque.

L’artiste

Tricia Middleton s’intéresse au processus de fabrication d’une œuvre, à travers des installations qui empruntent aux disciplines de la sculpture, de la vidéo et de la peinture. Chez Middleton, c’est la matière qui est le sujet de l’œuvre. Souvent réalisés sur place, ses travaux rapprochent l’espace de l’atelier, qu’elle considère comme un laboratoire de l’absurde, et l’espace d’exposition au point d’en effacer les frontières.

Née à Vancouver en 1972, Tricia Middleton détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr Institute of Art and Design et une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. Au cours de la dernière décennie, elle a participé à de nombreux festivals et biennales de vidéos en collaboration avec Joel Taylor : New York Video Festival (New York, 2001 et 2003),  Rencontres internationales Paris/Berlin (2002 et 2003), Les Rendez-vous du Cinéma québécois (2004 et 2005), Biennale de vidéo d’art Art Star (Ottawa, 2007). Parmi les principales expositions collectives auxquelles elle a participé, mentionnons Backpacker (London Biennial, Londres, 2002); Beyond Feminism (Parisian Laundry, Montréal, 2006); Dé-con-structions, Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa, 2007) et la Triennale d’art québécois, ici même au Musée en 2008. Du côté des expositions individuelles, retenons Ether Frolics au Centre d’art et de diffusion Clark et The Woods/Dans la forêt au Centre des arts actuels Skol en 2005. Il s’agit de la première exposition personnelle de l’artiste dans un musée. Tricia Middleton vit et travaille à Montréal depuis 2002.

Commissariat

Sandra Grant Marchand, conservatrice, est la commissaire de l’exposition. L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des Arts du Canada pour les subventions accordées en préparation de l’exposition.

Catalogue

Une publication bilingue paraîtra quelques semaines après l’ouverture de l’exposition afin de rendre compte de l’œuvre in situ. Outre une documentation visuelle, le catalogue comprendra un texte de la commissaire Sandra Grant Marchand et une biobibliographie. Le livre sera en vente à la Boutique du Musée et chez votre libraire.

Rencontre avec artiste

Tricia Middleton rencontrera le public, juste avant le vernissage, le vendredi 9 octobre à 17 h 30 dans les salles d’exposition. La rencontre se déroulera en anglais.

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