To be all things de David Naylor, vernissage le vendredi 9 octobre à 17h chez B-312

Dans to be all things, David Naylor rassemble des sculptures tirées d’un des corpus de son œuvre. David Naylor travaille en effet au moins à trois types d’œuvres : des dessins, des petites pièces qu’il expose au mur et des œuvres de plus grande dimension. To be all things réunit des œuvres de ce dernier lot, qui s’inscrivent dans la continuité des sculptures que David Naylor présentait chez Circa en 2004 sous le titre somewhere. Les formes des sculptures rappellent celles du mobilier de nos maisons, et pour cause puisque les sculptures sont réalisées à partir de fauteuils, divans, causeuses, canapés ou récamiers, dont l’artiste ne conserve que les structures, qui lui serviront en quelque sorte d’armature. Pour réaliser de telles œuvres, David Naylor enveloppe au plus près ces structures au moyen de planches de contreplaqué taillées et assemblées pour l’occasion. Et si les surfaces des œuvres paraissent subtilement texturées, c’est que le contreplaqué aura préalablement été recouvert d’une fine couche de plâtre plus ou moins chargé d’ocre. Une opération que l’artiste accomplit avant débitage des planches, sans aucune autre intention technique que l’application d’un mince film de plâtre rosacé. La construction de l’enveloppe de bois est elle aussi purement technique. Se produisent alors des rencontres inopinées entre des textures, entre des tonalités, entre des motifs involontairement dessinés soit par le dépôt de plâtre, soit par des alignements de nœuds dans le bois, ou encore par les traits de coupe dans les planches.— Ainsi, des motifs, formels, se défont aussi vite qu’ils se font au gré d’un regard mobile et scrutateur à la fois. Et ceci, parce que la contexture de la surface des œuvres fait de la construction de la forme, plus que de la forme elle-même, un champ de possibilité. Un champ de possibilité de figures, qui doivent leur existence au rythme des apparitions et des disparitions auxquelles elles sont soumises selon que le regard les perçoit ou les quitte pour continuer son parcours. Les sculptures deviennent alors des paysages, et le corps, un regard.— Je monte, descends, tourne, contourne, passe, traverse, m’arrête, admire, apprécie, évalue, repars ; et tout ceci, du regard, d’un regard informé cependant de ce que mon corps a connu des paysages, à savoir qu’il en dépend plus qu’il ne les contrôle.— Les œuvres m’assignent ainsi délicatement cette place depuis laquelle je suis conduit d’un objet à un paysage, d’un volume à la planéité d’une enveloppe, d’une matérialité triviale à des motifs éphémères. Conduit malgré moi, mais étant donné des circonstances. Celles d’une sagesse de l’artiste, d’une philosophie même, de s’être donné cet impératif de ne pas décider de la forme de l’œuvre, de la laisser plutôt être depuis la forme d’un meuble trouvé ; de ne pas décider non plus des effets de surface, de les laisser advenir ; de ne pas plus décider des zones saillantes qui se créent au gré du montage de l’œuvre, de les laisser le surprendre.— Dans to be all things, David Naylor donne à saisir les œuvres depuis ce lieu d’où il aura décidé de ne pas décider, et ceci, en vue de laisser être ce qu’il convient d’être. Et ce lieu, moi, le spectateur, j’en fais manifestement l’expérience. Alors, un dialogue philosophique peut commencer : qu’est-ce que décider ? qu’est-ce que ne pas décider ? qu’est-ce que laisser être ? qu’en est-il de ce qui convient d’être ? qu’en est-il du rôle des circonstances dans l’advenue de ce qui convient d’être ?— Faut-il s’étonner si de telles questions concernent éminemment le champ du politique ? — Jean-Émile Verdier

Les 8 et 9 octobre dans les rues de Montréal
Le samedi 10 octobre  2009— en après midi à la Galerie B-312 et dans les environs
Suzanne Joly
Prendre mon T avec elle
Pendant trois jours, Suzanne Joly déambulera dans les rues de Montréal avec une poule vivante. Les 8 et 9 octobre, quelques rendez-vous, ses points d’ancrage, lancés à des ami(e)s qui auront accepté de partager un peu de temps avec elle(s) autour, devant ou près de chez-eux, détermineront son parcours. Le samedi 10 octobre en après-midi, l’artiste et sa poule visiteront la Galerie B-312 et ses alentours. Cette présence incongrue d’une poule dans l’espace urbain, les comportements imprévisibles et les interactions possibles entre cet animal de ferme et son nouvel environnement, soulèveront sans doute des questionnements quant à notre rapport au vivant, à la bienséance publique et à notre conception du territoire.

Autre activité à surveiller

Le samedi 10 octobre 2009—14h00 à 16h
BELGOrientation
Une événement pour marquer les 30 ans de Supermusique.
Le public est invité à vivre une expérience hors du commun, en suivant dans les quatre étages supérieurs du magistral édifice belgo, un jeu de piste tracé pour des artistes de la musique, de la danse et des arts visuels.

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