Tim Messeiller et Les grands espaces, vernissages le vendredi 4 novembre à 17h à Regart

Patte Fantôme
Tim Messeiller
Du 4 novembre au 18 décembre, Regart, centre d’artistes en art actuel reçoit Tim Messeiller dans la Vitrine des membres. L’artiste montréalais d’origine suisse présente l’installation Patte fantôme. Composée de métal et de tissu plâtré prenant la forme d’un mobile suspendu, ce projet qui évoque le quotidien, l’histoire de l’art, le domestique, mais aussi (et surtout) les vitrines de présentation des grands magasins. Le vernissage aura lieu le 4 novembre à 17h en présence de l’artiste.

Visibles en tout temps, les vitrines appellent à l’achat de produits. Patte fantôme rappelle le procédé de promotion d’un objet pour être consommé. Ici, la “patte“, un terme suisse traduisible par guenille ou torchon, est mise en valeur par la structure du mobile tournant grâce à un moteur de boule disco. Les “pattes“ posées sur le mobile se trouvent donc exposées à 360°, mais de par leur nouvelle matérialité, car plâtrées et donc rigides, leur utilisation ne peut être comprise intuitivement. Le spectateur se trouve alors en face d’un produit connu, mais inutilisable, et donc artistique.

Tim Messeiller est né en 1988 à Vevey, Suisse. Il a étudié à l’École Cantonale d’Art du Valais (Bachelor) et l’Université Concordia (Master). Il vit et travaille à Montréal, Canada.

La Vitrine des membres de Regart présente des initiatives de ses membres artistes.

Les grands espaces
Exposition collective

Première exposition collective d’une série de trois, Les grands espaces, aborde le thème du paysage comme espace de contemplation, de dialogue culturel et d’expérience du sublime. Les quatre pratiques qui y sont présentées mettent en relations des approches singulières ayant pour point de départ une fascination pour les phénomènes naturels et les différentes perceptions du territoire. L’ensemble formé par les oeuvres proposées révèle un environnement poétique et sensible où le caractère minéral arbore des formes épurées et où la longueur de l’étendue océanique, progressivement nous angoisse. Les grands espaces c’est aussi une exposition où la lumière septentrionale froide est immortalisée et où des fragments de la langue innu imagent le territoire.

C’est à travers les installations sculpturales in situ d’Annie Charland Thibodeau que commence l’exposition. Annie présente sur des plateformes des échantillons de roches extraites et minutieusement altérées par ses gestes répétés. Le processus de fabrication rappelle le phénomène d’érosion. Pour l’occasion, il sera possible d’apprécier la rencontre entre les constructions architecturales d’Annie et le travail photographique d’Anne-Marie Proulx . C’est à partir du dictionnaire innu-français, qu’Anne-Marie partage des fragments de texte témoignant du rapport intime qu’entretiennent les innus au territoire. Une deuxième oeuvre d’Anne-Marie sera présentée au fond de la salle, une photographie paysagère monumentale qui entrera en dialogue avec le travail de Martin Désilets. La démarche de Martin a pour épicentre la captation et l’ancrage des conditions changeantes de la lumière. Dans l’exposition, il présente cinq photographies issues d’un procédé qu’il a élaboré et qu’il renouvelle continuellement. Le procédé est en partie formé d’un dispositif photographique en mouvement qui lui permet de figer dans le temps différentes températures de la lumière. Finalement, au bout de la galerie, la rétroprojection dans l’obscurité de Laurent Lévesque flotte au mur. Celle-ci nous fait tanguer entre l’eau et l’air. Depuis le hublot d’Adam, officier de marine marchande, Laurent a capturé en vidéo l’étendue vacillante de la mer de Béring. Devant cette situation sans issue, une tension s’installe en nous; l’envie de créer une narration qui nous permettrait de remettre les pieds sur terre ou l’envie de s’arrêter, respirer et plonger dans le néant.
Audrée Demers-Roberge

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