Le vernissage des deux expositions se déroulera en présence des deux artistes et des commissaires. Le même soir, certains artistes montréalais et internationaux accueillis en résidence à la Fonderie Darling ouvriront les portes de leur atelier.
Nuit électrique à la Fonderie Darling
Samedi 1er mars, de 19h à 2h. Entrée libre, ouvert à tous
Dans le cadre de Nuit blanche à Montréal du festival MONTRÉAL EN LUMIÈRE, la Fonderie Darling ouvre ses portes en nocturne pour une effervescente Nuit électrique. Ce sera l’occasion de découvrir les deux nouvelles expositions de la saison et d’assister à une projection en extérieur du collectif IMCA SC (Université Concordia). Du vin chaud sera servi.
Thomas Bégin, Byte by Byte
Commissaire : Éric Mattson
Installation sonore (grande salle)
BYTE BY BYTE est une installation sonore qui exploite les caractéristiques les plus fondamentales de la notion d’information numérique. L’œuvre est composée de huit stations, véritable chœur archaïque formé d’équipements de musique récupérés (amplificateurs, cabinets de basses, guitares, caisses de résonances et cymbales), de grappes de tubes fluorescents et d’un ordinateur. Dans cet étrange système de son conçu par Thomas Bégin, le code informatique est directement transcrit en partition musicale.
Le dispositif produit littéralement de la musique numérique en lisant un à un les octets tirés de divers fichiers qui sont ensuite transformés en impulsions électriques et lumineuses. De ce transcodage émerge une composition où apparaissent les aspects les plus physiques de l’inscription numérique (séquences, motifs, rythmes et textures). Chantant un flux de données au ralenti, l’ensemble de sculptures exécute une œuvre sans fin dont la musique découle de sa dégradation.
BYTE BY BYTE peut être perçue comme une composition sonore naïvement conceptualisée par un sculpteur. L’artiste nous présente des assemblages d’objets possédant leur propre cohérence formelle et poursuit ses recherches musicales en nous livrant une orchestration qui joue avec l’acoustique singulière du lieu. Cet amalgame de rôles donne justement une piste de lecture au projet. Là où l’on s’attendrait à entendre la musique d’un compositeur assisté d’un ordinateur, on se retrouve plutôt vis-à-vis du bruit de l’outil déboîté et réarrangé par un sculpteur. Dans cette appropriation défaillante, dépouillée de ses fonctionnalités premières, ne subsiste que la structure interne de l’outil, mise en lumière et utilisée de la manière la plus brute.
Nicolas Lachance, Framing Smoke / Cadrer la fumée
Commissaire : Caroline Andrieux
Peintures (petite galerie)
Les œuvres de Nicolas Lachance pourraient se présenter comme un laboratoire offert à son expérimentation dans la tradition de la peinture abstraite géométrique du début du siècle dernier, plutôt que comme un espace voué à l’interprétation d’un objet réel ou imaginaire. Sa démarche pourrait également être qualifiée d’hétérogène, tant l’aspect visuel et la facture varient d’une série à une autre, passant de l’abstrait au figuratif, de la laque industrielle à la peinture à l’huile, du brossage à l’image rétroprojetée. Ce serait s’avancer sans compter les nombreuses déclinaisons que l’artiste exploite à travers son médium et ses recherches incessantes visant à sortir du cadre, à capter l’insaisissable, à mettre en relief de multiples couches d’interprétation. Ces différentes initiatives reflètent un questionnement constant, une remise en question de l’artiste sur la technique qu’il a choisie – la peinture – mais avant tout une mise en abîme de thématiques récurrentes telles celles de l’absence, du vide, de la mémoire.
L’exposition à la Fonderie Darling présente trois séries d’œuvres récentes, formant un corpus intentionnellement choisi. La série des Bloom est réalisée par superposition de multitudes de couches monochromes ultraminces, apposées à même la toile. Dans un processus contraire à cette accumulation, l’artiste retire ensuite de la couleur de la surface. Ainsi se révèle, de manière improbable, une image abstraite qui remet en question le principe même de la composition, celle-ci étant produite en grande partie par l’irrégularité du canevas. Elle apparaît scellée sous une surface polie, comme plastifiée, en raison des multiples sablages à l’eau. Sa singularité réside dans l’ambiguïté qu’elle suggère par la qualité photographique de sa surface tout en demeurant abstraite au niveau pictural.
En vis-à-vis, l’ensemble Recollection est constitué à partir de photographies de masse laminées et mises au rebut. Dans un processus en sens inverse de la série précédente, l’artiste recouvre d’une unique couche de couleur la quasi-totalité de la surface, ne laissant entrevoir, de façon aléatoire, qu’une minuscule partie de l’image lui servant de support. Il en vient ainsi à questionner le principe même de la photographie, en tant qu’elle cadre son sujet de manière subjective.
Tout cela ferait sens si Nicolas Lachance n’avait pas choisi de présenter une œuvre d’une troisième série, les Filtres. De façon métaphorique, le filtre a la propriété d’offrir une résistance, de retenir une information, comme l’une de ces étiquettes qu’il serait trop facile de plaquer à sa démarche artistique et que l’artiste esquive inexorablement.
Le vernissage des deux expositions se déroulera en présence des deux artistes et des commissaires. Le même soir, certains artistes montréalais et internationaux accueillis en résidence à la Fonderie Darling ouvriront les portes de leur atelier.
Nuit électrique à la Fonderie Darling
Samedi 1er mars, de 19h à 2h. Entrée libre, ouvert à tous
Dans le cadre de Nuit blanche à Montréal du festival MONTRÉAL EN LUMIÈRE, la Fonderie Darling ouvre ses portes en nocturne pour une effervescente Nuit électrique. Ce sera l’occasion de découvrir les deux nouvelles expositions de la saison et d’assister à une projection en extérieur du collectif IMCA SC (Université Concordia). Du vin chaud sera servi.
Thomas Bégin, Byte by Byte
Commissaire : Éric Mattson
Installation sonore (grande salle)
BYTE BY BYTE est une installation sonore qui exploite les caractéristiques les plus fondamentales de la notion d’information numérique. L’œuvre est composée de huit stations, véritable chœur archaïque formé d’équipements de musique récupérés (amplificateurs, cabinets de basses, guitares, caisses de résonances et cymbales), de grappes de tubes fluorescents et d’un ordinateur. Dans cet étrange système de son conçu par Thomas Bégin, le code informatique est directement transcrit en partition musicale.
Le dispositif produit littéralement de la musique numérique en lisant un à un les octets tirés de divers fichiers qui sont ensuite transformés en impulsions électriques et lumineuses. De ce transcodage émerge une composition où apparaissent les aspects les plus physiques de l’inscription numérique (séquences, motifs, rythmes et textures). Chantant un flux de données au ralenti, l’ensemble de sculptures exécute une œuvre sans fin dont la musique découle de sa dégradation.
BYTE BY BYTE peut être perçue comme une composition sonore naïvement conceptualisée par un sculpteur. L’artiste nous présente des assemblages d’objets possédant leur propre cohérence formelle et poursuit ses recherches musicales en nous livrant une orchestration qui joue avec l’acoustique singulière du lieu. Cet amalgame de rôles donne justement une piste de lecture au projet. Là où l’on s’attendrait à entendre la musique d’un compositeur assisté d’un ordinateur, on se retrouve plutôt vis-à-vis du bruit de l’outil déboîté et réarrangé par un sculpteur. Dans cette appropriation défaillante, dépouillée de ses fonctionnalités premières, ne subsiste que la structure interne de l’outil, mise en lumière et utilisée de la manière la plus brute.
Nicolas Lachance, Framing Smoke / Cadrer la fumée
Commissaire : Caroline Andrieux
Peintures (petite galerie)
Les œuvres de Nicolas Lachance pourraient se présenter comme un laboratoire offert à son expérimentation dans la tradition de la peinture abstraite géométrique du début du siècle dernier, plutôt que comme un espace voué à l’interprétation d’un objet réel ou imaginaire. Sa démarche pourrait également être qualifiée d’hétérogène, tant l’aspect visuel et la facture varient d’une série à une autre, passant de l’abstrait au figuratif, de la laque industrielle à la peinture à l’huile, du brossage à l’image rétroprojetée. Ce serait s’avancer sans compter les nombreuses déclinaisons que l’artiste exploite à travers son médium et ses recherches incessantes visant à sortir du cadre, à capter l’insaisissable, à mettre en relief de multiples couches d’interprétation. Ces différentes initiatives reflètent un questionnement constant, une remise en question de l’artiste sur la technique qu’il a choisie – la peinture – mais avant tout une mise en abîme de thématiques récurrentes telles celles de l’absence, du vide, de la mémoire.
L’exposition à la Fonderie Darling présente trois séries d’œuvres récentes, formant un corpus intentionnellement choisi. La série des Bloom est réalisée par superposition de multitudes de couches monochromes ultraminces, apposées à même la toile. Dans un processus contraire à cette accumulation, l’artiste retire ensuite de la couleur de la surface. Ainsi se révèle, de manière improbable, une image abstraite qui remet en question le principe même de la composition, celle-ci étant produite en grande partie par l’irrégularité du canevas. Elle apparaît scellée sous une surface polie, comme plastifiée, en raison des multiples sablages à l’eau. Sa singularité réside dans l’ambiguïté qu’elle suggère par la qualité photographique de sa surface tout en demeurant abstraite au niveau pictural.
En vis-à-vis, l’ensemble Recollection est constitué à partir de photographies de masse laminées et mises au rebut. Dans un processus en sens inverse de la série précédente, l’artiste recouvre d’une unique couche de couleur la quasi-totalité de la surface, ne laissant entrevoir, de façon aléatoire, qu’une minuscule partie de l’image lui servant de support. Il en vient ainsi à questionner le principe même de la photographie, en tant qu’elle cadre son sujet de manière subjective.
Tout cela ferait sens si Nicolas Lachance n’avait pas choisi de présenter une œuvre d’une troisième série, les Filtres. De façon métaphorique, le filtre a la propriété d’offrir une résistance, de retenir une information, comme l’une de ces étiquettes qu’il serait trop facile de plaquer à sa démarche artistique et que l’artiste esquive inexorablement.