Sculpt, Fix et Volume— trois promesses à consonance plastique que fait la gamme de produits capillaires Studio Line du géant français l’Oréal et qui se matérialisent dans l’installation de Dominique Sirois. Diffusé en 1988, le clip publicitaire de l’entreprise est ici décortiqué et reformulé par l’artiste qui s’est intéressée à la marque de commerce Studio Line, développée par la multinationale l’Oréal dans les années 1980 et dont l’identité visuelle est calquée sur l’oeuvre de Piet Mondrian — célèbre pour ses grilles noires sur fond blanc à carrés bleus, jaunes et rouges. Le logo de Studio Line, en se faisant variante de l’oeuvre néo-plastique, récupère et détourne ses valeurs d’universalisme, d’innovation et de rejet des traditions, au profit de la marque déposée. Chez Sirois, l’abstraction géométrique du logo de l’entreprise fonctionne à la manière d’une métaphore décrivant le haut niveau d’abstraction des activités menées sur les marchés financiers par les sociétés.
La nouvelle version réalisée par l’artiste, quoique fidèle à la séquence des plans de la publicité d’origine, s’en éloigne par un rythme ralenti (la durée passant de 30 secondes à plusieurs minutes); l’absence de couleur (Sirois ayant tourné en noir et blanc); une dynamique plus neutre entre acteurs (le rapport de séduction, palpable dans la publicité, est remplacé par une chorégraphie formelle) et un climat introspectif (découlant entre autres d’une trame sonore produite à l’aide d’un générateur d’ondes et du jeu des acteurs). L’oeuvre explore l’état d’un système économique à bout de souffle en détournant les balises familières de l’univers publicitaire : l’esthétique léchée fait place au caractère brut et recyclé des matériaux et à l’aspect artisanal des objets. Dans la salle d’exposition, en plus de la vidéo, sont rassemblés des éléments sculpturaux évoquant flacons, mobilier et instruments de musique, inspirés de la publicité et fabriqués par l’artiste.
Les projets récents de Sirois articulent une réflexion à propos de notre système économique et du sort qu’il réserve aux objets produits en grand nombre et destinés à une consommation de masse.
Qu’est-ce qui détermine la valeur de ces objets ? Et de quelle façon ce processus d’attribution de valeur influe sur leur mise en présentation ?
Geneviève Chevalier
Artiste multidisciplinaire originaire de Montréal, Dominique Sirois créé des installations – où sont élaborées des mises en espace d’objets évoquant tantôt l’univers muséal, tantôt l’étalage de magasin –, des performances sonores et des interventions. Elle élabore des projets où se juxtaposent des éléments tirés de l’univers du travail, de l’art et de la musique. De 2006 à 2009, elle a réalisé des oeuvres inspirées de son expérience de gardienne au Musée des beaux-arts de Montréal. Son travail a été présenté dans des expositions individuelles au Centre Circa, à la Galerie Le Lieu, à la Galerie Espace Virtuel de Chicoutimi, au Centre Clark, au Centre des arts actuels Skol, à la Galerie Verticale et à la Maison des artistes visuels francophones de Saint-Boniface, au Manitoba. Elle détient depuis 2009 un diplôme de maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.
Sculpt, Fix et Volume— trois promesses à consonance plastique que fait la gamme de produits capillaires Studio Line du géant français l’Oréal et qui se matérialisent dans l’installation de Dominique Sirois. Diffusé en 1988, le clip publicitaire de l’entreprise est ici décortiqué et reformulé par l’artiste qui s’est intéressée à la marque de commerce Studio Line, développée par la multinationale l’Oréal dans les années 1980 et dont l’identité visuelle est calquée sur l’oeuvre de Piet Mondrian — célèbre pour ses grilles noires sur fond blanc à carrés bleus, jaunes et rouges. Le logo de Studio Line, en se faisant variante de l’oeuvre néo-plastique, récupère et détourne ses valeurs d’universalisme, d’innovation et de rejet des traditions, au profit de la marque déposée. Chez Sirois, l’abstraction géométrique du logo de l’entreprise fonctionne à la manière d’une métaphore décrivant le haut niveau d’abstraction des activités menées sur les marchés financiers par les sociétés.
La nouvelle version réalisée par l’artiste, quoique fidèle à la séquence des plans de la publicité d’origine, s’en éloigne par un rythme ralenti (la durée passant de 30 secondes à plusieurs minutes); l’absence de couleur (Sirois ayant tourné en noir et blanc); une dynamique plus neutre entre acteurs (le rapport de séduction, palpable dans la publicité, est remplacé par une chorégraphie formelle) et un climat introspectif (découlant entre autres d’une trame sonore produite à l’aide d’un générateur d’ondes et du jeu des acteurs). L’oeuvre explore l’état d’un système économique à bout de souffle en détournant les balises familières de l’univers publicitaire : l’esthétique léchée fait place au caractère brut et recyclé des matériaux et à l’aspect artisanal des objets. Dans la salle d’exposition, en plus de la vidéo, sont rassemblés des éléments sculpturaux évoquant flacons, mobilier et instruments de musique, inspirés de la publicité et fabriqués par l’artiste.
Les projets récents de Sirois articulent une réflexion à propos de notre système économique et du sort qu’il réserve aux objets produits en grand nombre et destinés à une consommation de masse.
Qu’est-ce qui détermine la valeur de ces objets ? Et de quelle façon ce processus d’attribution de valeur influe sur leur mise en présentation ?
Geneviève Chevalier
Artiste multidisciplinaire originaire de Montréal, Dominique Sirois créé des installations – où sont élaborées des mises en espace d’objets évoquant tantôt l’univers muséal, tantôt l’étalage de magasin –, des performances sonores et des interventions. Elle élabore des projets où se juxtaposent des éléments tirés de l’univers du travail, de l’art et de la musique. De 2006 à 2009, elle a réalisé des oeuvres inspirées de son expérience de gardienne au Musée des beaux-arts de Montréal. Son travail a été présenté dans des expositions individuelles au Centre Circa, à la Galerie Le Lieu, à la Galerie Espace Virtuel de Chicoutimi, au Centre Clark, au Centre des arts actuels Skol, à la Galerie Verticale et à la Maison des artistes visuels francophones de Saint-Boniface, au Manitoba. Elle détient depuis 2009 un diplôme de maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.