© Siegried A. Fruhauf, Mountain View (1999)

Steve Bates et The Otolith Group, vernissages et performance le vendredi 18 juillet à 20h à Dazibao

 

ELECTRONNIC SOUND IN A SHIFTING LANDSCAPE
Steve Bates
 
Un programme de Steve Bates en collaboration avec sixpackfilm (Vienne)
Incluant des œuvres de Siegfried A. Fruhauf, Michaela Grill, Elke Groen, Dariusz Kowalski, Annja Krautgasser, Kurt Kren, Johann Lurf, Dietmar Offenhuber, Billy Roisz, Leo Schatzl, Hans Scheugl, Lotte Schreiber, Michaela Schwentner et Peter Weibel
 
 
Performance par Le Révélateur le vendredi 18 juillet à 21 h
Performance de Total Life et Karl Lemieux le samedi 13 septembre à 21 h
Discussion avec Michaela Grill, en compagnie de André Habib, le 4 septembre à 19 h
 
 
Dazibao a invité Steve Bates à préparer une exposition sur des œuvres dont l’articulation principale est le rapport entre son et image. Pour ce faire, Steve Bates a choisi de s’associer au distributeur viennois sixpackfilm afin d’élaborer Electronic Sound in a Shifting Landscape, une sorte d’anthologie personnelle de la production audio-visuelle autrichienne des années 1960 à aujourd’hui.
 
La manière autrichienne dans la vidéo et le cinéma expérimental est remarquable, même unique à bien des égards. Des approches structuralistes absolues des débuts aux artistes contemporains du « bit-crunching » qui mêlent son, vidéo et performance, Electronic Sound in a Shifting Landscape cherche à faire des liens entre quelques-unes des migrations survenues d’un pôle historique à l’autre.
 
Dans chacun des films et des vidéos réunis ici, la mise en image du paysage et le son jouent des rôles critiques et c’est l’axe qu’emprunte ce programme. Le terme de paysage est pris au sens large : des scènes de nature systématisées des premiers films de Kurt Kren à la façon de reporter sur la ville une bobine de film unique dans Wien 17, Schumanngasse de Hans Scheugl, jusqu’au quadrillé urbain des paysages pixélisés de la génération actuelle.
 
Certaines des œuvres du programme ont recours à l’accéléré pour accentuer la relation spatiale du paysage avec le temps. Dans les années 1990 et au début des années 2000, la nouvelle génération de vidéastes autrichiens se sert des ordinateurs et de la musique électronique pour mener ses expériences sur le son et le paysage. Souvent, la pratique de cette génération se trouve à cheval entre le cinéma, les clubs et les salles de concert, sans privilégier une forme plutôt qu’une autre. Cette pratique s’est donc nourrie d’un questionnement sur les frontières entre la vidéo (d’art) et les vidéos (de musique); ces frontières se sont distendues et embrouillées. Une position anti-art marque une bonne partie de ces oeuvres, mettant en question la relation entre l’art bourgeois et l’expérience/la vie de tous les jours dans la rue et les clubs. Plusieurs des artistes de cette génération ont grandi avec les revendications du punk, dans le contexte DIY de la techno naissante et de ses ramifications politiques. Et ces questions rejoignent des défis similaires, soulevés par le mouvement actioniste viennois ainsi que les films issus de ce groupe.
 
Les performances de deux groupes, Le Révélateur (Roger Tellier-Craig et Sabrina Ratté) et Total Life (Kevin Doria) avec Karl Lemieux inaugureront puis clôtureront l’exposition. Tous deux amalgament image et musique en une expérience organique et ample/généreuse, proche de l’éthique de travail autrichienne dans sa recherche d’une expérience audiovisuelle totale.
 
Texte original de Steve Bates disponible sur notre site Internet ainsi que de brèves notes sur les œuvres et vidéos.
 
 
Établi à Vienne, sixpackfilm est un distributeur respecté de vidéos et de films expérimentaux autrichiens. Index DVD, la maison d’édition de sixpackfilm, publie des collections de vidéos, de films et d’œuvres d’artistes. Index a généreusement accepté d’ouvrir son catalogue à Dazibao pour la présente exposition.
 
Artiste, musicien et à l’occasion commissaire, Steve Bates détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia. À partir du matériau sonore il élabore des projets évoquant des réseaux de communication ou qui mettent au jour des particularités propres à un lieu. Par le son, il mesure, ploie, ignore ou étire le temps, cherchant à moduler pour le spectateur l’expérience du lieu. Ses œuvres et performances ont été diffusées au Canada, aux États-Unis, en Europe et dernièrement au Sénégal. Son travail fera l’objet d’une exposition à Oboro à la rentrée 2014.
 
ARTISTS LIKE US
The Otolith Group

 
L’exposition est présentée du 18 juillet au 13 septembre 2014
Vernissage le 18 juillet à 20 h
 
 
Pour la première exposition consacrée au travail de The Otolith Group à Montréal, Dazibao a élaboré un programme de films campés dans des futurs obsolètes. Travaillant surtout à partir d’images existantes – archives, documentaires, images de propagande ou tirées des nouvelles – The Otolith Group analyse, interprète, voire recrée l’histoire politique et sociale de notre temps, proposant de celle-ci une lecture résolument engagée.
 
The Otolith Group fait de l’anonymat du collectif – ou plus précisément de l’aspect non personnalisé de celui-ci – l’une des assises de sa démarche. Il revendique une pratique du cinéma-essai fondamentalement collective et militante, où – paradoxalement – une signature esthétique forte conteste l’autorité traditionnelle univoque du documentaire, comme si cette dernière était un reliquat périmé. Interroger de front l’image et l’utopie d’une possible représentation de « choses » telles les idées, les luttes sociales, le (non-)devenir politique de certains groupes constitue une façon radicale de militer. Qu’il s’agisse de vidéo, de conférences, de projets de commissariat, The Otolith Group donne à ses œuvres la portée de projets politiques, voire éducatifs, où l’histoire est reconstruite autrement au bénéfice de tous. C’est cette manière de faire que veut souligner Artists Like Us.
 
 
Fondé à Londres en 2002 par Anjalika Sagar et Kodwo Eshun, The Otolith Group est un collectif dont les pratiques intègrent le film, la vidéo, l’écriture, le commissariat d’exposition, les publications et le développement d’ateliers ou de plateformes publiques permettant une lecture serrée de l’image et de la place qu’elle occupe dans le monde actuel. Le travail du groupe se penche sur les héritages autant que les potentialités du documentaire, du film-essai, de l’oralité, du son, des futurs spéculatifs et de la science-fiction.
 
The Otolith Group a organisé des ateliers et des discussions, commissarié ou co-commissarié, des programmes dans le cadre de festivals ou d’expositions parmi lesquels l’exposition itinérante The Ghosts of Songs: A Retrospective of The Black Audio Film Collective 1982-1998 (2007), Harun Farocki. 22 Films: 1968-2009 à la Tate Modern (2009), On Vanishing Land à The Showroom (Londres, 2013), entre autres. Leurs oeuvres ont notamment fait partie des expositions collectives suivantes : ECM: A Cultural Archaeology, Haus der Kunst (Munich, 2012); Death of Life and Fiction, Biennale de Taipei (2012); dOCUMENTA 13 (Kassel, 2012). Récemment leur travail a fait l’objet des expositions suivantes : Medium Earth, au centre RedCat (Los Angeles, 2013); Westfailure, à Project 88, (Mumbai, 2012); I See Infinite Distance Between Any Point and Another, à Fabrica (Brighton, 2012); Thoughtform, au MACBA (Barcelone, 2011). En 2010, The Otolith Group a été finaliste pour le prix Turner.
 
 

 

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