Crédit photo : Guillaume Boudrias-Plouffe, La prospection du ravaudeux, 2016

Statuer, vernissage le dimanche 8 juillet à 14h à la Galerie d’art Stewart Hall

STATUER. Les figures du socle ‒ Partie III
Steffie Bélanger, Patrick Bérubé, Guillaume Boudrias-Plouffe, Louis Bouvier, Manon De Pauw et Sara A.Tremblay, Doyon-Rivest, Karine Payette

Commissaire : Emmanuel Galland

Si l’histoire de l’art nous enseigne que le socle a été érigé pour mettre en valeur et légitimer des hommes et des objets, la modernité l’a quelque peu chambranlé. La Galerie d’art Stewart Hall est heureuse de présenter STATUER. Les figures du socle, troisième partie d’un cycle d’expositions initié par Emmanuel Galland portant sur le même thème : la persistance manifeste de l’objet-piédestal et de ses moult détournements au sein des pratiques actuelles en art. Le socle serait comme le poil à gratter dont on ne peut se défaire.

Le concept de l’exposition est celui de « l’œuvre-socle » ou du « socle-œuvre » alors que les éléments constituant chacune des pièces exposées sont indissociables non seulement dans leur matérialité, mais aussi dans leur caractère intrinsèque insécable.

STATUER est présenté depuis 2017 en diverses séquences et chez divers types de diffuseurs d’art (centres d’artistes, galerie publique…) comme si l’ensemble des parties formait au final une seule et même vaste exposition collective aux rebondissements multiples d’une œuvre à l’autre, d’une mise en espace à l’autre. Le parti pris est de toujours présenter des artistes et des œuvres différent.e.s à chaque incarnation de STATUER. Après la Partie I chez Action Art Actuel (Saint-Jean-sur-Richelieu) en janvier 2017 et la Partie II à la Galerie B-312 (Montréal) en mars 2017, la Galerie d’art Stewart Hall reçoit la Partie III.

Ici même, neuf artistes, dont deux duos, sont rassemblé.e.s sous la superbe de la charpente rustique caractéristique de la salle d’exposition. Chacun.e y confronte à sa façon cet objet-symbole qu’est le socle et ses attributs. Signe des temps ? Perte de repères ? Valeurs contestées ? Le socle / piédestal / podium / promontoire ne soutient plus grand chose à le voir ainsi renversé, basculé, déboulonné : on dit même « désoclé ». Par conséquent, le statut-de-la-statue est définitivement remis en question, la verticalité est critiquée; les héros sont ébranlés sinon déchus.

Si les artistes invité.e.s ici détrônent et déstabilisent l’idée de monument, s’ils s’affranchissent encore des supports classiques de l’histoire de l’art, c’est pour faire perdre pied aux visiteurs et ainsi déjouer leurs attentes. On peut considérer le pied comme la base du socle. Les approches des artistes de l’exposition STATUER. Les figures du socle sont iconoclastiques (briseurs d’icônes), mais leurs pieds de nez sont amplement truculents.

 

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel