Sexentricité

Doreen Wittenbols
Vernissage le 26 mars à 15 h

Accueillie par la Galerie B-312 et parrainée par Kevin deForest, l’exposition des plus récents tableaux de Doreen Wittenbols s’inscrit dans la continuité du travail de cette artiste d’origine hollandaise, dont on a pu déjà voir la peinture à Montréal à la Galerie McClure en 2001 et à la Centrale en 2002. La peinture de Doreen Wittenbols est figurative, et la sexualité, son principal sujet. L’artiste aborde cependant la sexualité par le biais de la question du rôle, c’est-à-dire par le biais de cet ensemble de comportements que l’on a dès qu’on entre en rapport avec autrui. Nous ne saurions d’ailleurs apprécier pleinement la pratique picturale de Doreen Wittenbols sans prendre en compte les débats féministes et post-féministes. – Dans Sexentricité, Doreen Wittenbols ne fait pas de ses tableaux une illustration, un commentaire, voire une démonstration du discours ambiant. Au contraire, il y règne une tension qui suspend tout jugement, laissant place à une pointe d’humour voire d’ironie, mais pas seulement. Car Doreen Wittenbols explore surtout la dimension performative de l’image. Pour cela, l’artiste a composé ses tableaux de manière à ce que s’y croisent deux types d’images dont la rhétorique s’exclue habituellement l’une l’autre. Elle trame ensemble sa propre image, celle de ses amis, de ses collègues, et des gestes, des poses, des motifs, qu’elle extrait de l’imagerie pornographique. Du coup, les systèmes de valeur se défont, le plaisir se trame avec la peur, la jouissance avec l’inconvenant. Sans doute les tableaux ravivent-ils ainsi moins un débat que la complexité de l’être, quand agissent en lui à la fois la pulsion et l’impasse à l’exprimer dans les différents jeux de langage dont la culture dispose?

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