SALON : DATA VI avec John Boyle-Singfield, le mercredi 25 avril à 19h à Eastern Bloc

La sixième séance du cycle SALON : DATA sera l’occasion de découvrir des œuvres de John Boyle-Singfield. L’artiste utilise un large éventail de médias incluant entre autres la vidéo et la peinture. Il met en écho la place de ces médias dans un monde saturé par les contenus à l’heure du média global qu’est Internet. L’artiste s’engage dans plusieurs stratégies, notamment l’appropriation, et travaille sur la notion de « non-auteur » dans ses productions artistiques.

Fidèle à sa mission, ce Salon : Data présentera un panel d’œuvres, dont certaines très récentes, et qui seront accompagnées d’un échange libre entre l’artiste et le public.
 
PLAYTIME  IN NO PARTICULAR ORDER
 
L’œuvre « Playtime In no Particular order » est une compilation d’extraits du film Playtime de Jacques Tati. L’artiste se livre ici à un exercice simple de montage, en faisant se suivre plusieurs scènes clefs du film. Cette exercice, posté par la suite sur le web en accès libre, permet de se jouer du spectateur afin de tester ce dernier. Se rendra-t-il compte que les images qui lui sont présentées ont été manipulées ? Le glissement entre l’original et la copie, subtilement amené, permet de se poser la question de la traçabilité des contenus que l’on peut trouver sur la toile. Comment être sûr que l’on est en train de regarder une vidéo originale lorsque l’on est sur des plateformes comme Youtube, souvent abreuvées de contenus « fake » ou altérés qui pourtant ne sont pas labélisées comme tels ?

D’autres œuvres de John Boyle-Singfield seront aussi exposées dans la galerie, notamment deux peintures qui s’inspirent des usages et des codes d’internet : Dialogues déserts représente par exemple les mots « Comments are disabled on this painting », et 000000 & 00245ff montrent les codes html des couleurs noires et bleu foncé. Ce travail explore la production et la dissémination de l’art dans un monde saturé par les nouvelles technologies.

Enfin, Refus Global est une impression du célèbre manifeste des Automatistes signé en 1948 à Montréal, qui refusait avec force l’immobilisme et le moralisme de notre société. C’est un vrai pied-de-nez de l’artiste que de lister ses membres signataires en utilisant la même police que Walt Disney – le symbole même de l’imaginaire formaté. Que reste-t-il de nos jours des velléités de ce groupe de lutter contre l’ignorance et les formats de pensées préconçues ?

JOHN BOYLE-SINGFIELD

L’artiste est né en 1987 à Chicoutimi au Québec et obtient son baccalauréat en arts interdisciplinaires en 2012. Certaines de ses œuvres ont été présentées au centre d’artiste le Lobe ainsi qu’à la galerie Espace Virtuel de Chicoutimi. En 2010, il expose pour sa première exposition solo une série de peintures Screensavers – économiseurs d’écrans. Il vit et travaille à Chicoutimi.

 

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