SALON : DATA IV avec Cynthia Naggar, le mercredi 22 février à 19h à Eastern Bloc

Pour la quatrième séance du cycle SALON : DATA, Eastern Bloc présentera les œuvres de deux artistes travaillant le médium audio/visuel. L’artiste Cynthia Naggar nous présentera sa machine à écrire interactive, intitulée « Mille mots valent une image ». Edwin Janzen, quant à lui, montrera son « Projects : Lost Islands », une installation immersive dans l’univers des films fantastiques sur une île mystérieuse. Fidèle à sa mission, ce Salon : Data sera l’occasion de découvrir des œuvres encore en processus de création, et qui seront accompagnées d’un échange libre entre les artistes et le public.
 
CYNTHIA NAGGAR
L’artiste établit avec cette œuvre une correspondance entre une machine à écrire désuète et une captation vidéo, avec une volonté de créer un lien fort entre signes écrits et visuels. Le spectateur/acteur est invité à « taper à la machine », alors que sa propre image est enregistrée et projetée en simultané sur un écran en face de lui. A chaque fois qu’une barre de lettres frappe la papier, un son sec se fait entendre et l’image vidéo semble exploser en réaction aux lettres actionnées. En fonction du rythme d’écriture et des caractères utilisés pour la rédaction, cette image du spectateur peut se fragmenter au point de disparaître, ou même se mélanger avec des captations passées ou des vidéos aléatoires. Cet écran serait comme le miroir de nous même. Il nous propose de réfléchir sur le rapport que nous entretenons avec le langage. Un mot peut en effet être le véhicule de l’imaginaire, ou au contraire un moyen de contrôler le réel.

Cynthia Naggar est finissante en médias interactifs à l’UQÀM ainsi que musicienne autodidacte. En tant qu’artiste, elle travaille avant tout l’électroacoustique et l’art visuel. Ses œuvres sont particulièrement innovantes, notamment en ce qui concerne l’interactivité avec le public grâce à son utilisation de la vidéo, du son et de l’électronique.

EDWIN JANZEN

Avec l’œuvre « Projects : Lost Islands », le public se retrouve entouré de quatre écrans de projection. Les images sont des fragments de films fantastiques qui fonctionnent sur la peur de l’autre et de l’inconnu – des explorateurs perdus dans la jungle, la main géante de King Kong voulant broyer un homme, une femme seule face à d’étranges créatures, etc. Ces images, sorties de leur narration cinématographique classique, prennent une nouvelle force en étant mises en relation entre elles dans ce nouvel espace de projection. Ensemble, ces fragments font puissamment appel à l’imagination du spectateur, qui peut aussi bien tenter de construire son propre récit ou demeurer simplement fasciné par leur poésie intrinsèque. Basés sur un corpus de films des années cinquante à soixante-dix, ces extraits de films sont le reflet du goût de l’artiste pour les images mal définies, parfois floues ou mal exposées. Et qui misent beaucoup sur le hors-champ. A l’époque de la dictature des images qui prétendent restituer tous les détails du réel, Edwin Janzen nous propose un voyage envoûtant sur une île mystérieuse où ne pas tout voir est la clef de l’imaginaire.

Edwin Janzen est un artiste visuel qui vit et travaille à Montréal. Titulaire d’un Master of Fine Arts de l’Université d’Ottawa, il avait auparavant étudié l’empire byzantin pour sa licence d’histoire à l’Université du Manitoba. Il est à l’heure actuelle Président du Conseil d’administration du centre d’artistes autogéré articule.

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