Rosalie D. Gagné

Rosalie D. Gagné et Camila Vásquez, vernissage le jeudi 6 septembre à 17h à la Galerie B-312

ROSALIE D. GAGNÉ
RÉSEAU

La Galerie B-312 est heureuse de présenter dans sa petite salle Réseau, une installation de Rosalie D. Gagné. La génèse de cette oeuvre est un ensemble de cinq objets translucides que l’artiste a eu l’opportunité de créer avec des souffleurs de verre dans le cadre d’une résidence d’artiste au Mexique. Par leur aspect, ces sphères munies de petites ouvertures rappellent l’imagerie cellulaire.—Suspendus dans l’espace d’exposition, les objets se déploient grâce à de longs tubes transparents connectés aux cinq « noyaux » de verre. Chaque objet est doté de diodes électroluminescentes et d’un ventilateur, le tout étant relié à un ensemble de capteurs et de dispositifs électroniques programmables. Selon les informations captées, on perçoit un froissement, une variation dans le flux lumineux.—Réseau témoigne de l’intérêt que porte l’artiste à diverses disciplines dont l’architecture réactive et la biologie, mais aussi de l’attention qu’elle accorde au choix et au travail des matériaux. En même temps, Rosalie D. Gagné fait écho au biomimétisme, une approche du développement technologique qui s’inspire des êtres vivants et de leurs écosystèmes.—Brouillant les frontières entre artificiel et vivant, l’interactivité permet de développer l’expérience de Réseau dans le temps. Les échanges action/réaction entre le spectateur et l’installation modulent la perception de l’oeuvre et de l’espace qu’elle occupe. Pour découvrir comment un amalgame de verre et d’électronique parvient à prendre vie grâce à une intrigante mécanique, une visite à la galerie s’impose.
—Mathieu Ménard

Originaire de Québec, Rosalie D. Gagné vit et travaille à Montréal. Elle est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia (2007). Son travail se situe principalement dans les champs de l’installation et des nouveaux médias. Il a fait l’objet d’expositions solo et collectives au Canada, au Mexique et en Europe. Parmi ses exposition individuelles, notons, entre autres, Cuerpos Transmutados, Casa del Tiempo (Mexico, 2002), La fabrication du réel, Galerie Horace (Sherbrooke, 2006), Attracteurs étranges, Maison de la culture N.D.G. (Montréal, 2009), Règne artificiel, l’ OEil de poisson (Québec, 2009) et Espace Cercle carré (Montréal, 2012)). Elle participait en 2008 à la Manif d’art 4 (Québec). En 2011, elle fut artiste en résidence à Mexico. Parallèlement à sa pratique Rosalie D. Gagné enseigne au niveau collégial. Ses recherches sont soutenues par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada.

CAMILA VÁSQUEZ
DEMEURER EN ÉCLUSE

La Galerie B-312 est heureuse d’accueillir dans sa grande salle Demeurer en écluse, une installation multidisciplinaire réalisée par l’artiste montréalaise d’origine chilienne Camila Vásquez. Le point de départ de ce projet est le logis où résidait l’artiste en 2008, dans lequel son atelier était à la croisée d’un long corridor étroit et d’un puits de lumière communiquant avec les logements adjacents.—En se laissant submerger par la musique et les bribes de conversations diffusées dans le puits de lumière ou en se retirant dans le couloir exigu, mais intime, l’expérience quotidienne de cette configuration paradoxale est devenue un véritable terrain de recherche pour l’artiste.—Pendant un an et demi, Camila a exploré les flots du quotidien et a produit des performances documentées en photo ou en vidéo, des esquisses schématiques et des textes narratifs. La deuxième phase du projet Demeurer en écluse est un méticuleux processus de classification et de tri de ces expérimentations, qui a aussiexigé un travail de longue haleine.—L’objet principal de l’installation, à mi-chemin entre un meuble et une maquette architecturale, contient plusieurs tiroirs et compartiments. Le visiteur peut les consulter à sa guise, reconstruisant l’espace et la narration au fur et à mesure qu’il découvre les différentes expérimentations. L’installation se déploie dans la grande salle avec des phrases placées au mur ainsi que par une coupole suspendue près des fenêtres de la galerie, laquelle diffuse une performance sonore.—Demeurer en écluse questionne la notion de distance, autant dans son sens propre que figuré. Entre l’autre et l’intimité, entre la performance et la documentation, entre la maquette et l’objet final, entre l’expérience et le souvenir, des écarts se creusent. La sensibilité ou l’intellect peuvent-ils combler ces écarts ? Ou doit-on se résoudre à accepter ces distances comme des espaces résiduels incompressibles ? L’œuvre de Camila Vásquez nous invite à en faire l’expérience.
—Mathieu Ménard

Camila Vásquez est née à Montréal de parents chiliens. À l’âge de 7 ans, elle rentre avec sa famille au Chili. Vingt ans plus tard, elle revient vivre à Montréal.—Dans sa pratique artistique multidisciplinaire, elle s’intéresse à la relation à l’espace habité et à l’Autre, mais aussi à la transformation de cette relation au fil du temps. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM (2011) et un baccalauréat en arts visuels de l’Université du Chili à Santiago (2003). Ses créations ont été diffusées dans des expositions solo et collectives et dans des événements au Chili, en Argentine, en Espagne et au Québec. Parmi ses expositions individuelles, notons, entre autres, Ficción habitacional, Galerie Bech (Santiago, Chili, 2005), Portaretratos, Galeria Universitaria (Concepción, Chili, 2005) et Demeurer en écluse, La Chaufferie, Coopérative Lézarts (Montréal, 2010). Après une résidence à Praxis en 2011, l’artiste est de passage cette année au 3e impérial (Granby, Québec).

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel