Rêves cubiques de Arthur Munk et Ether Frolics de Tricia Middleton, vernissage le jeudi 20 octobre à 20 h.

Arthur Munk
Rêves cubiques
Du 20 octobre au 26 novembre 2005
Vernissage le jeudi 20 octobre à 20 h.

Dans sa nouvelle exposition, Rêves cubiques, où il explore les ramifications bidimensionnelles et tridimensionnelles du cube, Arthur Munk ébranle nos idées reçues sur les rapports entre forme et espace.

Dans une série de grands tableaux, apparaît une forme à angle droit répétée en grand nombre, d’abord comme figure linéaire, franche et dépouillée, puis ailleurs elle devient un motif qui rappelle les règles géométriques de représentation des volumes dans le plan. Proliférant encore, cette forme – si essentielle dans l’univers perceptuel – se multiplie et devient étrangement volatile, évoquant ainsi le caractère instable de la perception. Cette fugue précipitée est amplifiée par la reprise de cette même forme dans des pièces de mobilier grossièrement équarri et réparti au sol entre les tableaux. Empruntant le style maintenant classique de Rietveld, ces chaises et ces tables sont construites en bois de rebus. Elles adoptent une approche « anti-design » qui tout à la fois singe et complète les allusions dans les tableaux.

En insistant sur la nature indéterminée de cette figure élémentaire (S’agit-il d’abstraction géométrique? D’un élément dans l’espace? D’un volume construit?), le travail récent de Munk questionne la valeur de toute supposition et rappelle qu’un jugement, qu’il soit formel ou non, est une négociation de champs de tension, parfois entre des pôles opposés – des antagonistes – mais aussi de manière plus intrigante, entre vases communiquants et leur débordements.


TRICIA MIDDLETON
Ether Frolics
Du 20 octobre au 26 novembre 2005
Vernissage le jeudi 20 octobre à 20 h.

Une souque à la corde audacieuse, oscillant entre le plaisir et la nausée, le décoratif et l’abject, l’artisanal et la production de masse se joue dans Ether Frolics de Tricia Middleton. Dans cette exposition, l’artiste recycle des fragments de ses œuvres antérieures pour réaliser de troublantes interprétations de mobilier de jardin de style victorien : des fontaines très ornées, des colonnes, des urnes et des chaises de patio assemblés au moyen de composé à joint légèrement recouvert de peinture pastel. Parodiant la fascination du 19e siècle pour la culture classique, les objets disposés dans le désordre forment une pure contradiction. Le spectateur marchant au milieu de ces derniers risquera de trébucher sur de petits moniteurs vidéo encastrés dans deux des pièces et qui présentent des images considérablement réduites des œuvres originales ayant servi à fabriquer les objets présentés en galerie.

Une critique des plaisirs hallucinatoires et des excès de plus en plus futiles de la société de consommation se dégage du processus de récupération mis en valeur dans cette œuvre. Cette critique renvoie simultanément au tout début de l’ère de l’industrialisation et l’inanité de ces « biens » de notre époque, produits en masse. Elle met en question la pulvérisation du sens et de la valeur des objets qui nous entourent.

Ether Frolics jette un regard cinglant sur notre soif d’achat et de consommation, qui touche au fondement même des notions de goût, de luxe et de qualité. Reconnaissant pleinement l’ironie contenue dans le titre de l’exposition – en référence aux soirées agrémentées de stupéfiants de la classe bourgeoise à l’époque victorienne -, ce regard témoigne des effets étourdissants et assommants de la société de consommation.

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