Raison d’État de Stefan Saint-Laurent et Mikiki, vernissage le vendredi 12 novembre à 18h au Labo

Le Laboratoire d’Art a le plaisir de présenter Raison d’État, une exposition inédite de Stefan Saint-Laurent et Mikiki. Collaborant pour la première fois dans le cadre d’une exposition conjointe, les artistes traitent de deux enjeux cruciaux affectant de nos jours la communauté LGBT: le harcèlement en milieu scolaire et le SIDA. Les deux artistes appellent à ce que l’analyse de ces enjeux dépasse une optique morale ou religieuse et fassent l’objet d’une réelle action politique. Chaque artiste présente dans l’espace du Labo une série d’œuvres, soit des vidéos, photographies et une performance qui dialoguent entre elles sur les thèmes de l’échange, les conditions de vie et la politique.

Mikiki est un artiste originaire de Terre-Neuve, habitant actuellement à Toronto. Artiste visuel et de la performance, militant pour la cause du SIDA, Mikiki met en perspective les risques et de la vulnérabilité auxquels est soumise la communauté LGBT. Dans le cadre de son exposition au Labo, Mikiki présente une oeuvre vidéographique intitulée Premièrement comme tragédie, produite spécialement pour l’occasion, où les deux protagonistes, l’un francophone l’autre anglophone, mènent une discussion sur les relations sexuelles protégées. Soudain, les rôles des deux protagonistes sont intervertis et débute alors une scène de sexe entre Mikiki et son partenaire. Cette vidéo explore ainsi les notions d’échange, de confiance et de risque face à la menace du SIDA. Cette œuvre sera accompagnée d’une performance par l’artiste le soir du vernissage, et dont nous garderons la surprise sur son contenu jusqu’à la dernière minute !

Stefan Saint-Laurent est lui originaire de Moncton, mais vit présentement à Ottawa. Ses œuvres filmiques, vidéo et photographiques ont été exposées au Canada et à l’étranger. Dans le cadre de son exposition au Labo, Stefan Saint-Laurent présentera sa nouvelle série Bully, inspirée de sa propre expérience à l’école secondaire et qui met en évidence les taux alarmants de suicide chez les jeunes homosexuels. Outre des vidéos et des photographies, cette série comporte deux prototypes : un bandage au poignet et une veste en cuir qui rend la voix de celui qui la porte plus grave. Ces prototypes font référence aux moyens utilisés par les homosexuels pour cacher leur orientation sexuelle de peur de la violence et de l’humiliation.

Ces deux séries d’oeuvres délivrent un portrait poignant de la réalité et des défis vécus quotidiennement par la communauté LGBT. Ces œuvres s’inscrivent dans le parcours militant des deux artistes et invitent les pouvoirs publics à l’action. Trudeau proclamait dans les années 1960 que « l’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation », or les enjeux traités dans cette exposition dépassent le cadre de la chambre à coucher pour affecter l’ensemble de la société.

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