Libby Hague, "Hand and Eye Connection"

Présentation d’artiste, le samedi 18 avril à 15h à Clark

Raymonde April / Libby Hague / Li Alin


 

Salle 1
RAYMONDE APRIL NEAR YOU NO COLD
Near You No Cold. Cette phrase résonne tel un mantra. Elle me revient sans cesse à l’esprit depuis ma rencontre avec Raymonde April par un jour froid de février. Si cette phrase se prête bien au temps qu’il a fait cet hiver, elle évoque surtout les propos de l’homme que l’artiste a laissé derrière elle, à Mumbai. Je ne connais pas personnellement Raymonde, mais elle m’a raconté son histoire, celle qu’elle présente en deux moments distincts à la Galerie Donald Browne et à CLARK. Dans un premier temps, c’est le Near You du titre de l’exposition que l’on peut découvrir à la Galerie Donald Browne. Il y est question de l’appartement qu’elle partageait avec cet homme qui l’a accueillie en résidence à Mumbai. C’est le caractère intimiste de son séjour que l’on peut y voir, alors qu’à CLARK c’est la réalité de l’atelier que l’artiste a voulu mettre en scène, le No Cold du titre. Ces deux découpages spatiaux marquent une distinction entre le privé et le public, plus particulièrement entre la vie domestique et la vie artistique. April retrace son parcours entre les deux, ce qu’elle a vu et vécu et ce qu’elle a choisi de montrer, par bribes.
L’atelier, sujet cher à l’artiste depuis ses débuts, demeure au cœur de ce qui est présenté à CLARK, qu’il faut considérer comme un des deux points d’ancrage de son passage en Inde. La vie d’atelier à Mazgaon illustre la culture et le mode de vie indiens, que l’artiste a observés lors de ce séjour. April expose, entre autres, deux séries photographiques imprimées sur Tyvek®, un matériau résistant que l’on retrouve dans les chantiers de construction. Son utilisation permet un accrochage où s’accumulent par juxtaposition des piles d’une dizaine d’images. Dans ce dispositif, le visiteur a deux possibilités : il peut choisir de regarder uniquement la première image ou de manipuler chacune des séries pour activer la scène captée par l’artiste. Il faut donc jouer le jeu pour reconstituer la séquence d’images d’une femme qui fait brûler du plastique à l’intérieur de la cour de l’atelier d’April ou de celles du temple érigé près de l’autoroute à Mazgaon. L’artiste présente également des vidéos qui permettent de saisir l’ambiance qui règne en Inde, notamment ce bruit constant mêlant coups de klaxons, bruits de construction, voix humaines, cris des corneilles, sons des machines qui transforment les épices, etc.
 
Fidèle à sa démarche, Raymonde April permet au visiteur de se glisser dans son univers, de suivre ses déplacements dans une ville aux antipodes de Montréal et de partager un instant bien particulier dans son parcours d’artiste et de femme.
Manon Tourigny

Salle 2
LIBBY HAGUE WALK WITH ME
L’idée de parcours est au cœur de l’installation Walk With Me de Libby Hague. On peut penser au parcours personnel, celui que nous effectuons au cours de notre vie, qui forge nos souvenirs et nous fait parfois replonger dans l’enfance. Il y a aussi le parcours lié à la promenade en nature. Il y a, bien évidemment, le parcours de l’artiste, ses influences, sa démarche, son travail d’atelier et les expositions qui en découlent. Et, finalement, il y a le parcours que le visiteur emprunte dans l’installation, comment il entre en contact avec l’œuvre et crée des liens entre les différents éléments mis en place par l’artiste. Toutes ces notions associées aux chemins que nous empruntons convergent dans cette exposition.
Dans Walk with me, Libby Hague tisse métaphoriquement des liens entre son passé et son présent par l’utilisation de réseaux de fils, de cordes et de câbles et la récupération de pièces présentées dans un autre contexte, qu’elle réactualise dans une sorte d’autoportrait abstrait. L’artiste met en lumière des questions identitaires liées à son enfance vécue à Montréal, à son statut d’anglophone dans une ville francophone et à son attachement pour le Québec même si elle habite maintenant à Toronto. Il s’agit de faire un état des lieux, de revoir les images qui sont restées imprégnées et qui appellent le travail en atelier. Dans cette installation immersive, l’artiste fait référence à une liste d’éléments qui ont servi à la création : « les dessins à l’encre de Borduas, Riopelle, Pellan et Molinari, “la Main”, les toits rouges et argentés, l’hiver, le fleuve, les forêts en automne et en hiver, les bouleaux, les clochers d’églises, la croix du mont Royal, les vitraux, sa famille1 ». On peut voir le résultat comme un exercice de mémoire, en cela que l’artiste regarde en arrière, fouille dans ses souvenirs et remet ensemble des pièces récentes et déjà présentées. Concrètement, cette accumulation de lignes et de motifs dans l’espace prend forme dans différentes structures modulaires et modulables, notamment dans les deux installations qui font référence à la forêt et à un champ. Un peu à la manière des jeux de construction en bois Tinkertoy®, l’artiste crée des assemblages par addition de motifs et de matériaux à partir d’un vocabulaire formel récurrent dans son travail (papiers colorés retenus par des punaises, impression sur bois, emboîtement de matériaux divers, etc.). Ces structures fragiles et délicates invitent à la contemplation un peu comme le ferait un paysage.

 

Poste audio
LI ALIN
ENTER ME TONIGHT
LANCEMENT PUBLICATION / JEUDI 26 MARS _17h
Enter Me Tonight est le nouveau livre de Dena, une exploratrice, une maitresse de la nature et une artiste d’interpénétration. Enter Me Tonight est le résultat de 20 ans de recherches et de réflexions recueillies dans un essai imagé, célébrant l’apogée des meilleures stratégies d’évolution pour les progénitures futures et les égos non quantifiés. À CLARK, Dena présente une version sonore sur écoute sur le Poste Audio et lira des extraits lors du lancement du livre, le 26 mars à 17h.

 

 

 

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel