Commissaire invitée : Sylvie Paré
À partir du 29 avril, la maison de la culture Frontenac présente l’exposition Oubliées ou disparues : Akonessen, Zitya, Tina, Marie et les autres.
Cette exposition rend hommage aux femmes autochtones. Elle porte un regard à la fois intimiste et social sur l’apport de ces femmes à l’histoire et plus spécifiquement à l’histoire de l’art. À travers les œuvres, la notion de disparition s’énonce de trois façons. La première traite de la tragédie sociale qu’est la disparition des filles et des femmes autochtones ici comme ailleurs. La seconde plus institutionnalisée, aborde celle des archives de musées où l’on constate un manque flagrant de données sur la contribution des femmes autochtones à l’histoire de l’art. Finalement, la dernière évoque l’aspect plus intimiste vécue par les proches des disparues. Sept artistes ont été invitées à créer une œuvre artistique concernant des femmes marquantes oubliées ou disparues.
Quatre dessins de Diane Robertson (1960-1993), figure majeure de l’art autochtone contemporain, sont exposés ici. Ils tenteront humblement de faire exister dans l’exposition l’esprit de cette artiste qui nous a quittés trop tôt. Sylvie Bernard, spécialiste dans l’art de la broderie perlée, présente deux œuvres. La première intitulée Voyage libre, est une sculpture composée d’un amalgame de matériaux où la puissance du vent, monde de l’invisible, se fait sentir. La seconde, Sculpture portable, est un vêtement où la tradition des cultures amérindiennes s’affirme à l’état pur. Diane Blacksmith et Mariette Manigouche, expertes de la broderie sur peau d’animal, ont réalisé avec une grande méticulosité des vêtements et des accessoires. Parfois miniatures, ces présents offerts aux petites filles font partie d’un rituel de passage et sont conservés précieusement toute leur vie, afin qu’elles puissent elles-mêmes, les transmettre à leurs enfants.
Avec son installation For those who didn’t make it home, Hannah Claus investigue la tragédie qu’est le phénomène des femmes autochtones disparues ou assassinées. Son œuvre composée de petites maisons en tulle métallique s’organise dans un espace circulaire. Une projection fait apparaître sur ce cercle, de manière très sensible, une main qui écrit un à un les noms des disparues. Nadia Myre présente une œuvre vidéo traitant de la disparition comme drame personnel vécu par les proches, mais aussi comme tragédie collective alimentée par l’inaction des institutions qui continuent de dénier l’ampleur nationale de cette réalité.
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Annette Nolett et Lise Bibeau sont des vannières d’Odannak. Elles tentent de perpétuer la tradition et de la transmettre aux jeunes générations. Les deux artistes présenteront Wanilh8jik phanemok (femmes disparues), une création de vanneries en hommage à la mère d’Annette Nolett. Une dernière installation, Disparition institutionnalisée, d’une artiste anonyme, est le résultat d’une recherche sur les portraits de femmes autochtones dans les collections muséales. Ces œuvres picturales témoignent d’un grand attrait par les peintres de l’époque pour ce sujet (fin XVIIIe et début XIXe). Plusieurs stéréotypes liés à la culture dominante apparaissent comme la martyre, la sensuelle, la veuve, mais aussi certains portraits transcendent leurs époques par leurs recherches picturales.
Printemps autochtone d’Art DEUX
L’exposition Oubliées ou disparues : Akonessen, Zitya, Tina, Marie et les autres est partie prenante de la programmation d’un Printemps autochtone d’Art DEUX produit par la compagnie théâtrale Ondinnok qui célèbre par le fait même ses trente ans d’accomplissement. Cette deuxième édition d’un Printemps autochtone d’Art est tout entière consacrée aux femmes des Premières Nations et constitue une rencontre avec les artistes, cinéastes, commissaires, interprètes, scénographes, chorégraphes et poètes qui participent aux diverses manifestations artistiques de ce multiévénement. Une rencontre avec la conservatrice de l’exposition aura lieu les samedis 16 et 30 mai à 14 h.
Commissaire invitée : Sylvie Paré
Sylvie Paré crée des installations et des dessins inspirés de son histoire familiale amérindienne et de la culture immatérielle des Premières Nations. Elle a participé en 2006, comme artiste invitée, à la publication intitulée « Territoire et trajectoires », aux Éditions Artextes, ainsi qu’à l’exposition Akakonhsa’ – fabuleux dédoublements dans le cadre du Printemps autochtone d’Art en 2013. Elle est aussi agente culturelle au Jardin des Premières-Nations du Jardin botanique de Montréal.
L’exposition se poursuit jusqu’au 6 juin. La maison de la culture Frontenac est située au 2550, rue Ontario Est, derrière le métro Frontenac. Heures d’ouverture : du mardi au jeudi de 12 h à 19 h et du vendredi au dimanche de 12 h à 17 h / Fermé le dimanche à partir du 18 mai. Entrée libre. Info : 514 872-7882 ou accesculture.com
Commissaire invitée : Sylvie Paré
Sylvie Paré crée des installations et des dessins inspirés de son histoire familiale amérindienne et de la culture immatérielle des Premières Nations. Elle a participé en 2006, comme artiste invitée, à la publication intitulée « Territoire et trajectoires », aux Éditions Artextes, ainsi qu’à l’exposition Akakonhsa’ – fabuleux dédoublements dans le cadre du Printemps autochtone d’Art en 2013. Elle est aussi agente culturelle au Jardin des Premières-Nations du Jardin botanique de Montréal.