On voit bien tous quelque chose, nul ne sait si c’est bien ça

François Mathieu
Sculpture, médiums mixtes
Vernissage le 16 janvier de 14 h à 17 h

Tout le monde est en droit d’espérer de la vie un peu de sublime et de merveilleux. Nombreux sont les signes d’une telle quête chez les gens, chacun essayant à sa manière de tromper l’ordinaire. Sans pour autant y arriver tout à fait, le trajet en vaut la peine et François Mathieu s’y intéresse beaucoup. Parfois aussi, il peut arriver que bascule le sublime dans l’ordinaire, rien n’arrivant sans accident et parce que les incompréhensions sont nombreuses en cette matière.

Les travaux de sculpture de François Mathieu sont des tentatives de recyclage, de patrimoine religieux dans des objets qu’il redéfinit sur de nouvelles bases, des machines à bons dieux cherchant des échos dans les valeurs d’aujourd’hui. En effet, s’il lui arrive souvent de parler de sacré, c’est que ses machines conservent toujours quelques petits attributs qui renvoient aux objets écclésiastiques. En revanche, c’est bien sur les petites choses que porte son regard, comme si le meilleur pouvait se soustraire du banal, tel un important vestige que peut-être livrerait à la lumière le simple creusage d’un puit.

Les peintures et photographies de François Mathieu montrent de petites saynètes où se traque en pays plat quelque nouvelle interface qui soit mieux habitable qujourd’hui. Parfois encore, on peut y voir des fragments de machines (qui sont toujours des sculptures) en proie à quelque fonctionnement, dans des conditions qui leur seraient favorables, celles de la représentation. À tout moment, une brèche pourrait s’ouvrir sur quelque chose de meilleur. Chaque fois, une toute petite seconde en vient à se comparer à un bout d’éternité.

Tous espèrent quelque chose de l’ordinaire, car l’ordinaire est à tout le monde. C’est par une intuition semblable que tant d’artistes chaque jour, soupèsent toute sorte de matériaux ou tentent de faire jaillir la musique du silence. Peut-être qu’un peu de sacré séjourne entre les planches des maisons, comme il peut s’en trouver assez pour quelqu’un sous une grosse roche. Encore faut-il prendre le temps de les retourner, de vérifier.

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