Nouvelles images de la rue 2, le mercredi 19 février à 19h30 au Studio de Daïmôn

Ce deuxième volet de la série Nouvelles images de la rue proposé par Daïmôn témoignera des formes de représentation de l’espace urbain, aussi bien via la photographie que les images en mouvement. Le 19 février, nous présenterons un programme vidéo et 16mm. Nous y observerons, sous un prisme à la fois historique, actuel et politique, les modalités de représentation de la rue dans les vidéos d’art et films expérimentaux fortement imprégnés du medium photographique. Plusieurs films rarement montrés composent la présente programmation.

Films présentés

Terminal city de Chris Gallagher, 16mm, 1982, Canada, 8 min
«L’hôtel Devonshire dans la banlieue de Vancouver a été détruit par explosion : Gallagher a filmé l’évènement avec une caméra à 200 images par sec. et a manipulé les sons enregistrés sur le moment de façon à ce qu’ils soient joués à la même vitesse que les images. La destruction « artificielle » de la structure est rendue mystérieuse lorsque les explosifs s’accélèrent. La caméra retarde des rythmes naturels d’entropie, une roche fabriquée par l’homme implose dans un paradis statique de fumée et de poussière : la ville devient un nuage de poussière ; des applaudissements et des sifflets, des cris fougueux annonçant le vide.» – Tony Rief

1933 de Joyce Wieland, 16mm, 1967, Canada, 3 min 50
«1933. L’année? Le nombre ? Le titre ? Serait-ce le film qui a été fait ? C’est une mémoire (soit, un film) ! Non, il s’agit de plusieurs mémoires. C’est à la fois triste et joyeux, avec les gens en mouvement, les voitures, les rues ! Ça presse, ça s’en va, ça revient. Le film (de 1933?) a été fait en 1967. Tu verras, si tu ne le sais pas encore, comment se colorent de pures visions.» – Michael Snow

Prélude 10 Analysa de Maria Kourkouta, 16mm, 2011-2012, France, 7 min 39
Un long panoramique construit à partir de photos prises à la fin de Stillwell Avenue, à Coney Island (NY). “Prélude 10” ou “Analysa” est l’aboutissement et la fin d’une série d’improvisations et de recherches visuelles, ayant comme objet la ville de New York. Ce dernier prélude est un hommage à la musicienne grecque Lena Platonos.

Jazz Film de Raphael Bendahan, 16mm, 1977, Canada, 4 min
Un jour au coin de l’avenue Spadina et College Street, deux musiciens (Isaac Applebaum et Lorne Fromer) commencent à jouer du saxo et de la clarinette, juste en face de Crest Grill. C’est frais, nous sommes au début de l’hiver et les passants reviennent du travail. À la sortie d’une banque tout près, un individu a été tué la veille. Un memoriam à son intention prend forme, à la façon d’un poème exorcisant la violence des rues.

Williamsburg, Brooklyn de Jonas Mekas, 16mm, 2003, États-Unis, 15 min
«Pellicule tournée en 1950, ma première année à New York, plus précisément à Brooklyn. Williamsburg était un petit quartier misérable de Brooklyn habité à l’époque par des immigrants lithuaniens. C’était mon nouveau logis. Un logis misérable mais un logis tout de même. Comme je savais qu’Henry Miller avait vécu à Williamsburg, je passais devant chez lui tous les jours. J’étais heureux d’être là. Et j’étais libre. J’étais libre et je venais juste d’acquérir ma première caméra Bolex.» – Jonas Mekas

Les Héritiers de Gilles Groulx, num, 1955, Québec, 12 min
Sans doute le film le moins connu et le plus sous-estimé de Gilles Groulx, à voir ou à revoir. Groulx filme avec sa bolex dans le vieux Montréal des passants, des gens de la rue auxquels il oppose la rutilance de la haute bourgeoisie. Réalisé dans ses temps libres, en créant avec soin une véritable photogénie en mouvement, ce film est peut-être le plus simple mais aussi le plus émouvant de son auteur.

Ciao bella de Betzy Bromberg, 16mm, 1978, États-Unis, 15 min
«Journal de voyage au cœur de l’été, mêlant le documentaire sur les motards du Lower East Side, les danseuses nues de Times Square, les foules de Coney Island et achevant de mettre en place une ambiance chargée, mêlée d’exhibitionnisme et de torpeur sensuelle.»  – J. Hoberman, Artforum

I was here de Philippe Léonard, num., 2012, Québec, 6 min
Méditation sur le temps, la photographie et les traces.

Blitzkrieg de Guillaume Cailleau, num, 2007, France, 2min 30
Depuis 1987, une mini guerre locale se déclenche tous les soirs de premier mai dans le quartier de Kreuzberg à Berlin. Ce conflit ponctuel mais récurrent impose une présence policière massive venue de toute l’Allemagne. Les forces spéciales jouent à la guerre contre (ou avec ?) quelques organisations anarchistes pour quelques heures. Mais encore plus remarquable est l’omniprésence des médias et des touristes, spectateurs mélangés aux combattants. 
Cet événement inhabituel transforme ce quartier généralement calme en champ de bataille. Cependant il n’y a pas de victimes et il ne reste le lendemain aucune trace des combats si ce ne sont les photos souvenirs que touristes et medias ont collectées lors de leur annuel safari urbain.

Seeing in the rain de Chris Gallagher, 16mm, 1980, Canada, 10 min
«Un point de vue structurel et cubiste sur le temps. Des événements quotidiens (un trajet vers le centre de Vancouver, un jour de pluie, dans un bus) sont assemblés sans ordre, et cependant unifiés par une progression linéaire constante.» – Bruce Elder

 
Durée totale : 83 minutes

Programmation élaborée par Guillaume Lafleur
Remerciements pour le prêt et la description des films : CFMDC, Light Cone et Filmmakers coop.

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