Virginie Laganière & Jean-Maxime Dufresne, Normal Times, 2018

Normal Times. La vie minérale de Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière, vernissage le vendredi 18 mai à 18h à l’Œil de Poisson

Grande galerie

Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière investissent la grande galerie de l’Œil, transformant l’espace en une installation architecturée d’envergure. À l’occasion d’un séjour de résidence au Helsinki International Artist Programme (HIAP), ces derniers explorèrent les paysages urbains creusés à même le substrat rocheux. Sise sur l’un des plus anciens rocs datant de la première ère géologique, Helsinki occupe un territoire qui se déploie tant au-dessus que sous la surface. Par le procédé du « drill and blast », le roc est excavé, ses ressources extraites. Les cavités générées sont ensuite réinvesties et animées par une multitude de fonctions. Sites d’entraînement sportif, centres de données globalisées, infrastructures énergétiques, abris civils antinucléaires et églises enfouies dans le roc ne constituent qu’une partie de ce milieu convoité, susceptible d’alimenter des scénarios d’écologies futures ou de retour actualisé de la guerre froide.

Dans ces environnements contrôlés et artificiels, propices à la perte de repères temporels et à la désorientation sensorielle, des musiciens ont été invités à canaliser l’énergie du roc afin d’en exploiter l’acoustique singulière. Par le biais de stratégies narratives et de situations filmées, les artistes sondent l’imaginaire de ces lieux souterrains, conçus pour offrir une protection citoyenne lors de circonstances extraordinaires. De nature spéculative, le travail s’intéresse ainsi au caractère doublement insaisissable de ces milieux dissimulés et des zones grises de l’inconscient collectif qui marquent le climat incertain de notre époque.

Les artistes s’intéressent à la transformation d’espaces construits et démontrent un intérêt pour la psyché humaine, les phénomènes relatifs à l’insécurité, et tout particulièrement une sensibilité pour le contexte architectural et les mutations qui façonnent nos territoires urbains ainsi que leurs réalités sociales. De nature anthropologique, leur pratique s’incarne dans une approche protéiforme touchant à l’installation, la photographie, la vidéo et le travail du son.

Depuis 2003, Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne collaborent régulièrement à la réalisation de projets communs en parallèle de leurs pratiques individuelles. Depuis quelques années, leur travail a bénéficié de résidences et d’expositions à l’extérieur du Québec, notamment en Espagne, en Finlande, en Suisse, en Italie, en Chine et au Japon. Ils vivent et travaillent à Montréal.

jmdufresne.ca
virginielaganiere.com

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