Nomination de Marie Montpetit au ministère de la Culture du Québec

Alors que, depuis plus d’un an, les milieux artistiques sont engagés dans le renouvellement de la Politique culturelle en compagnie d’un ministre de la Culture et des Communications fortement impliqué, le choix du Premier ministre de changer le titulaire du poste s’explique mal. Aurait-il voulu jeter une douche froide sur un milieu particulièrement effervescent ces derniers mois qu’il ne s’y serait pas pris autrement ! Des délais très serrés attendaient le ministre d’ici le mois de décembre, lui qui s’était engagé à déposer un plan d’action pour la mise en vigueur de la Politique culturelle ainsi que les engagements financiers du gouvernement. De plus, la proposition de Luc Fortin d’imposer la TVQ sur les abonnements de Netflix avait retenu l’attention et suscité beaucoup de sympathie de milieux qui s’étaient élevés contre les propositions de la ministre du Patrimoine canadien. Les milieux artistiques et culturels voyaient en Luc Fortin un promoteur efficace des revendications artistiques qui avait su, chose rarissime, rallier le ministre des Finances Leitão à sa proposition. Tout cela vient-il de s’écrouler en un seul matin ?

La nomination de Marie Montpetit, qui devient la troisième ministre impliquée dans le renouvellement de la Politique culturelle du Québec, au moment où cette politique pouvait enfin atteindre les étapes de sa réalisation finale, est une surprise totale. Elle aura non seulement à faire rapidement la preuve de ses compétences, mais aussi rallier un milieu qui se voit déjà en train de recommencer tout le travail sur lequel il planchait depuis plus d’un an. Souhaitons, comme cela arrive parfois, qu’elle soit une divine surprise qui saura en trois coups de cuiller à pot réaliser ce qui devait être fait hier… Nous lui souhaitons bonne chance dans cette difficile tâche.
par Bastien Gilbert  

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