Nbiish—eau—water de Colette Laliberté, vernissage le vendredi 13 octobre à 17h à la Galerie du Nouvel-Ontario

Qu’est-ce que la cartographie révèle ? Et qu’est-ce qu’elle ne révèle pas ?
 
À l’époque de Google Maps, de leur quasi-monopole sur les cartes numériques et leurs images satellites de la planète qui sont disponibles sur demande, la question devient de plus en plus pertinente. Qu’est-ce qu’on peut vraiment apprendre sur un lieu en ne consultant que le schéma des routes qui le traversent, les frontières politiques des communautés qui l’habitent et le périmètre figé de ses cours d’eau toujours vivants ?
 
Au cours de visites dans la région du Grand Sudbury, l’artiste torontoise Colette Laliberté a été frappée par la présence abondante de lacs, de rivières et autres cours d’eau sur le territoire. En étudiant de plus près la topographie de la région, elle a remarqué que ces cours d’eau portent surtout les noms qui leur ont été attribués par les colonisateurs.
 
On ne peut que se questionner sur le processus de décisions qui précède la représentation graphique d’une carte. Pourquoi appelons-nous ce lac, le lac Ramsey ? Pourquoi ne l’appelons-nous pas le lac Bimitimigamasing ? Entre la communauté de Lively et la Première Nation Atikameksheng Anishnawbek, les gens de la place n’utilisent pas toujours le nom traditionnel du lac Makada. Certains préfèrent l’appeler par son nom anglais « Black Lake » et cela, en dépit du fait que les nouvelles cartes (y compris Google Maps) le désignent distinctement « Makada Lake ».
 
Ainsi, le projet de Colette Laliberté questionne et cherche à faire abstraction des étiquettes et autres conventions associées à la cartographie. Durant une résidence de création à la GNO, Laliberté nous donnera à voir son interprétation de la carte géographique de la région en réalisant à grande échelle une œuvre in-situ à même les murs de la galerie.

Colette Laliberté

Lorsqu’elle travaille un projet artistique in situ, Colette Laliberté s’intéresse autant sinon plus à la communauté et le paysage qui entourent le « site » en question que l’endroit de création lui-même. Un regard de l’extérieur lui permet ainsi de faire abstraction de ce qui semblerait autrement normal, et donc de proposer un nouveau point de vue.

L’artiste souhaite remercier Deanna Nebenionquit et Rubina Nebenionquit pour leur appui et leur expertise au cours du développement de ce projet. La Galerie du Nouvel-Ontario (GNO) reconnait que nous nous retrouvons sur le territoire traditionnel de la nation Atikameksheng Anishnawbek.

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