Monographie MAQ 03 : Pierre Thibault vu par Georges Teyssot et Alessandra Ponte : L’architecture comme paysage, vernissage le jeudi 29 mai à 18h à la Maison de l’architecture du Québec

La Maison de l’architecture du Québec est fière de présenter PIERRE THIBAULT vu par Georges Teyssot et Alessandra Ponte : L’architecture comme paysage. Cette troisième exposition monographique doublée de sa publication poursuit la série des MONOGRAPHIES MAQ par laquelle la Maison de l’architecture du Québec veut analyser en profondeur le travail d’architectes québécois marquants des années 1995-2015, et mieux les situer et comprendre dans le contexte international.

Composée de carnets, croquis, maquettes, photographies et extraits de film, cette exposition monographique phare se fait rencontrer plusieurs regards, des regards croisés entre théoriciens, photographe et cinéaste, et retrace la démarche architecturale de 25 ans de carrière de l’Atelier Pierre Thibault, une architecture aux formes simples en symbiose avec la nature.

Découvrez le fruit de 25 années de collaboration entre photographe et architecte à travers plus de 100 images d’Alain Laforest, vivez dans les maisons de Pierre Thibault en vous plongeant dans un vidéo tiré des rushes de tournage du nouveau film de Denys Arcand, Le règne de la beauté (à l’affiche le 15 mai). Sous l’impulsion de nos deux commissaires de renom, Georges Teyssot, professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval, et Alessandra Ponte, professeur à l’École d’architecture de l’Université de Montréal, explorez « les interactions, les limites et les frontières entre l’architecture et le paysage* » dans la publication bilingue de 192 pages produite par la MAQ.

Mis en page par Paquebot Design (Gaston Côté et Isabelle Drouin), le contenu de la publication reflète la richesse de l’oeuvre conséquente de l’Atelier Pierre Thibault, étudiée et analysée en profondeur, et introduite comme suit par Alessandra Ponte : « L’exploration patiente des rapports entre le paysage et l’architecture que l’on constate dans l’oeuvre de Pierre Thibault met systématiquement en question les lignes de démarcation qui séparent l’architecture de l’architecture de paysage, du land art, de la performance et de l’installation. À l’évidence, Thibault ne se borne pas à une simple mise à l’épreuve du cloisonnement disciplinaire : libre et créatif, il multiplie les emprunts à chacun de ces domaines. »

Avec plus de 60 résidences privées comme la Villa du lac du Castor, des bâtiments publics tels que l’Abbaye cistercienne Val Notre-Dame ou l’habitation multiple Cohabitat à Québec, l’agence se démarque également par ses nombreuses installations en milieu naturel, publications, expositions et même création de scénographies dans le milieu de la danse. Comme le résume si bien Georges Teyssot, « les oeuvres de Thibault n’ont pas besoin de label […] Elles illustrent une ouverture envers les arts visuels et plastiques. Elles offrent un témoignage sur l’importance du dessin et de la maquette. Ancrées dans leur site, elles présentent également des rapports originaux avec la thématique du paysage. Elles ouvrent enfin des perspectives inédites vers les arts cinématographiques, tant et si bien que le cinéaste Denys Arcand a tourné son dernier film (2014) dans les bâtiments créés par l’architecte. »

BIOGRAPHIE DES EXPOSANTS
PIERRE THIBAULT

Diplômé de l’école d’architecture de l’Université Laval en 1982, Pierre Thibault fonde son agence en 1988. Son premier projet d’importance, le Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul (1992) est couronné aux Prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ). En 1996, le Conseil des arts du Canada lui décerne le prix Ronald-J. Thom de design architectural en début de carrière et l’année suivante, le Prix de Rome en architecture. Inauguré à ce moment (1997), le Théâtre de la Dame de Coeur reçoit une grande attention : mention au 43rd Annual Progressive Architecture Awards aux États-Unis, mention aux Prix d’excellence de l’OAQ, Médaille du Gouverneur général du Canada. En 1999, au Printemps du Québec à Paris, son installation De l’igloo au gratte-ciel transpose, sur un kilomètre, le paysage québécois dans le Jardin des Tuileries.

Suivent plusieurs mandats d’équipements culturels tels l’Espace chorégraphique Jean-Pierre Perrault (aujourd’hui Circuit-Est), le Musée des Abénakis, la Réserve muséale de la Capitale nationale. Les Laboratoires Æterna (1999) marquent une avancée dans le secteur privé (Showroom Burton-Dompark, bureaux des agences Cossette et Infopresse, ou tout récemment les Caisses Desjardins). C’est avec l’Abbaye cistercienne Val Notre-Dame, mandat remporté par concours en 2004, que Pierre Thibault signe l’une de ses réalisations majeures. Enfin, l’Atelier Pierre Thibault, agence de cinq à huit employés, réalisera près d’une soixantaine de résiden-ces privées en quinze ans, un type de mandats dans lequel l’architecte fera école et imprimera sa signature, à partir de la Villa du lac du Castor en 2000, s’impliquant aussi peu à peu dans la recherche de solutions nouvelles pour l’habitation multiple, comme l’atypique Cohabitat à Québec (2014).

Pierre Thibault a présenté plusieurs expositions solos dont Temps et Matérialité, qui a circulé en France et au Centre Canadien d’Architecture, et Refuge au Musée national des beaux-arts du Québec. Il a participé à la Triennale de Design de Milan (2003) et à plusieurs expositions de groupe, dont Laboratoires (CCA, Montréal, 2002), Substance over spectacle (Morris and Helen Belkin Art Gallery, Vancouver), Sixteen Canadian Practices (Canada House, Londres), Les Archis-Fictions de Montréal : Six villes invisibles… (Maison de l’architecture du Québec, 2006-2008).

Pierre Thibault est professeur à l’Université Laval depuis 2008. Il a été professeur invité à Genève (2001), Nancy (2002), Montréal (UQAM) et au Massachusetts Institute of Technology (MIT, 2003, 2004). Il a donné des conférences dans de nombreuses villes à travers le monde (Paris, Stockholm, Taiwan, Fairbanks en Alaska…), à l’Architectural League de New-York, au Royal Institute of British Architects de Londres, et dans la plupart des écoles d’architecture nord-américaines. Il s’implique dans la diffusion de l’architecture dans le grand public (coanimation de la série Au-delà des murs de Radio-Canada, chronique au quotidien Le Soleil.) Depuis 2011, il est aussi membre du Conseil du patrimoine culturel du Québec.

Largement diffusés dans les revues spécialisées d’Europe et d’Amérique (Casa da Abitare, Dwell, Beaux- Arts, Architectural Record…) comme dans les grands médias du Québec, les projets de Pierre Thibault ont fait l’objet de plusieurs reportages télévisés ainsi que d’un documentaire, L’espace que j’ai vu, d’Anne-Marie Tougas, sélectionné au Festival International du Film sur l’Art.
Pour présenter sa démarche, Pierre Thibault a publié Temps et Matérialité (Les Heures bleues, 1997), Maisons Nature (Éd. La Presse, 2013) et prépare Maisons Paysage pour l’automne 2014.

GEORGES TEYSSOT, commissaire invité

Georges Teyssot est professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval (Québec, Qc) et a enseigné l’histoire et la théorie de l’architecture à l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia (Italie), au département d’architecture de l’École polytechnique fédérale de Zurich et à l’École d’architecture de l’Université de Princeton (États-Unis). Parmi ses publications traduites en dix langues figurent Interior Landscape (New York, 1988) et Die Krankheit des Domizils (Wiesbaden, 1989). Avec Monique Mosser, il a dirigé l’ouvrage collectif Histoire des jardins. De la Renaissance à nos jours (Paris, Flammarion, 1991, 2002; Londres, New York, 1991, 2000, 2002, etc.) Il a introduit le volume de Diller + Scofidio, Flesh: Architectural Probes (New York, Princeton Architectural Press, 1995, 2011). Commissaire avec Diller + Scofidio de l’exposition Surface du quotidien. La pelouse américaine du Centre Canadien d’Architecture à Montréal (1998), il a dirigé l’ouvrage The American Lawn (New York, 1999). Récemment, il a publié en anglais A Topology of Everyday Constellations (Cambridge, MA,The MIT Press, 2013), ainsi que Walter Benjamin. Les maisons oniriques (Paris, Hermann, 2013).

 

ALESSANDRA PONTE, commissaire invitée

Alessandra Ponte est professeur titulaire à l’École d’archi-tecture de l’Université de Montréal. Elle a enseigné l’histoire et la théorie de l’architecture et du paysage au Pratt Institute (New York), à l’Université de Princeton, à l’Université Cornell, à l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia (IUAV) et à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ). Elle a publié un ouvrage sur Richard Payne Knight et le pittoresque du XVIIIe siècle (Paris, 2000) et codirigé, avec Antoine Picon, une collection de documents sur l’architecture et les sciences (New York, 2003). Ces six dernières années, elle a été responsable de la conception et l’organisation du séminaire Phyllis Lambert, des colloques annuels sur l’architecture contemporaine. Elle a organisé l’exposition En-vironnement total : Montréal, 1965-1975 (Centre Canadien d’Architecture, Montréal, 2009) et récemment collaboré à l’exposition et coédité le catalogue de God & Co: François Dallegret Beyond the Bubble (Londres, Architectural Association, novembre 2011; Zurich, ETHZ, avril 2012; Paris, ENSBAMalaquais, septembre 2012). Elle termine actuellement une série d’enquêtes sur les paysages nord-américains pour son prochain livre The House of Light and Entropy (Londres, Architectural Association, printemps 2014).

ALAIN LAFOREST, photographe

Alain Laforest est photographe d’architecture depuis 1976. À l’emploi de Phyllis Lambert puis du Centre Canadien d’Architecture pendant 32 années (1977–2009) comme chef des Services photographiques puis créateur multimédia, il a aussi été collaborateur régulier d’institutions comme Héritage
Montréal, Docomomo, etc. Il a développé sur la durée des relations de travail étroites avec certains des meilleurs architectes du Québec, pour lesquels il a publié, depuis 25 ans, dans la plupart des revues importantes d’Amérique du Nord et d’Europe (Architectural Record, Architecture Digest, Architecture à vivre, Azure, Canadian Architect, Domus, Dwell…). Photographe recherché pour sa compréhension du cadre bâti, il s’est vu confier d’importantes documentations photographiques pour de vastes projets urbains structurants tels la construction du siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du Quartier International de Montréal (2000-2004). En 2010-2013, il a réalisé l’inventaire visuel des bâtiments institutionnels et résidentiels du Site patrimonial et naturel du Mont-Royal pour la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Parallèlement, depuis une quinzaine d’années, Alain Laforest poursuit une démarche artistique personnelle qui l’a conduit à exposer son travail photogaphique à la Triennale de Milan, à Bruxelles ou au Centre de design de l’UQAM. Depuis 2010, il enseigne la photographie à l’École d’architecture de la Faculté d’aménagement de l’UdM. Enfin, Alain Laforest est cofondateur de la Maison de l’architecture du Québec.

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