Moon (Février 02), 2014, Michelle Lacombe

Michelle Lacombe en résidence à Sagamie

Of all the Watery Bodies, I Only Know My Own est le titre sous lequel sont regroupées une série d’œuvres homonymes issues d’un corpus de traces et d’expériences d’art corporel. Le projet original s’est déroulé de juillet 2013 à juillet 2014, cycle de 12 mois durant lequel l’artiste s’est fait tatouer au moment de la pleine lune une ligne autour de chaque jambe. Exécutés avec de l’eau, substituée à l’encre, ces tatouages cartographiaient la hauteur à laquelle se situerait le volume sanguin, le sang s’accumulant dans la jambe, une fois la circulation interrompue. L’accumulation, puis la rencontre de ces lignes éphémères dessinaient souvent des scarifications. Régie par le cycle lunaire, cette accumulation de tatouages corporels érodait lentement le corps et transformait l’œuvre en une incarnation des marées. Dans toutes ses formes, ce projet interroge le paradoxe du corps féminin, stérile et fertile, la pulsion de mort et la transcendance du « féminin ».

Depuis l’obtention en 2006 de son baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia, Michelle Lacombe (Montréal, Québec) élabore une pratique féministe singulière qui se situe entre les préoccupations de l’art conceptuel et de la performance et celles des arts visuels plus traditionnels (dessin, peinture, sculpture). Délibérément minimalistes, ses projets se caractérisent par la mise en œuvre d’une logique précise, entretenant néanmoins une certaine confusion, et mettent en relation les constructions culturelles associées au corps de la femme blanche contemporaine. Ses œuvres ont été exposées au Canada, aux États-Unis et en Europe dans le cadre de performances, d’expositions et de colloques. L’artiste remercie le Conseil des Arts du Canada pour son soutien.
 

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