Meredith Nickie, Lisa Reihana et Cora-Allan Wickliffe, vernissage le mercredi 22 octobre à 19h à Axenéo7

MEREDITH NICKIE, LISA REIHANA + CORA-ALLAN WICKLIFFE

LODGE IN YOUR THROAT
DE MEREDITH NICKIE (NEW YORK)

IN PURSUIT OF VENUS
DE LISA REIHANA (AUCKLAND)

OFF THE WALL
DE CORA-ALLAN WICKLIFFE (AUCKLAND)
 
AXENÉO7 est fier de présenter deux nouvelles expositions individuelles, l’une de son artiste en résidence, Meredith Nickie (New York) et l’autre d’une artiste de visite lointaine, Lisa Reihana (Auckland), ainsi qu’une performance spécialement commissionée de Cora-Allan Wickliffe (Auckland). Trois voix artistiques puissantes s’entre-mêlent dans une suite d’expositions et de performances abordant les thématiques de l’histoire, de la politique et du corps. Nous lancerons aussi la nouvelle publication La nourriture en art performatif de l’auteure et professeure gatinoise Mélanie Boucher.
 
Vernissage et fête :
Le mercredi 22 octobre de 19 h à minuit, 80, rue Hanson, Gatineau QC
Lancement de la publication La nourriture en art performatif de Mélanie Boucher à 20 h
Performance de Cora-Allan Wickliffe à 21 h
Musique avec le dj Richard Lafontant de 22 h à minuit
Entrée libre. Stationnement gratuit. Bar payant.
Nos vins seront dorénavant sélectionnés par la sommelière de renommée internationale Véronique Rivest.

 
Dans son texte commandé pour l’exposition Meredith Nickie : (Dé-)logements et demeures, John A. Tyson explique : « Avec Dragon’s Teeth (2014), des soi-disant « pics anti-sans-abri » deviennent des objets d’arts. Fabriquées à la main par Nickie et maintenant inscrites dans la galerie, les formes penchent du côté de la préciosité et de la beauté. Par contre, si les modules pointus semblent vraiment dialoguer avec une œuvre comme The Beds of Spikes (1969) de Walter de Maria, les petites dents de dragon, qui imitent les défenses anti-char et les dispositifs visant à contrôler les animaux, répondent tout de même à un objectif précis : le contrôle de l’espace. Cette dualité est cruciale. Nickie espère que les visiteurs observeront ces pics à différents niveaux; d’abord, sur le plan esthétique puis, après réflexion, sur le plan sociopolitique : quelles sont leurs implications pour la vie en collectivité? Les propriétaires immobiliers devraient-ils empêcher les locataires indésirables de rester trop longtemps? Quelles sont les limites du contrôle? Le matelas en béton que Nickie place au sommet – ses courbes, comme des échos érodés des formes géométriques qu’il surmonte – semble appeler à la mise en place d’une tactique d’occupation. Le combat contre l’itinérance doit être livré moins littéralement, surtout pas contre les corps de ceux qui n’ont pas de chez-soi. »
 
Cora-Allan Wickliffe éclaire l’œuvre vidéographique de Lisa Reihana dans son texte in Pursuit of Venus : « Au début des années 1800, Jean-Gabriel Charvet et Joseph Dufour comptaient parmi les nombreux utilisateurs et promoteurs de méthodes de recherche empiriques et scientifiques. Peintre et dessinateur, Charvet fouillait lui-même dans les images et les textes produits par les explorateurs du Pacifique Sud, entre autres dans les livres de bord du capitaine James Cook et de Louis de Bougainville. Sans jamais avoir visité la région, Charvet a créé une représentation néoclassique du Pacifique Sud et, en collaboration avec l’entrepreneur et manufacturier Dufour, il a édité un papier peint panoramique détaillé, le premier du genre en France. L’artiste māorie Lisa Reihana a recours à l’image en mouvement et à ses méthodes pour déconstruire les récits fabriqués qui apparaissent dans Les Sauvages de la mer du Pacifique. Vidéo panoramique réalisée en réaction au dessin néoclassique du papier peint produit par Charvet et Dufour, son corpus d’œuvres intitulé in Pursuit of Venus (2011) resitue l’identité autochtone et lui rend ses pleins pouvoirs en démolissant des représentations historiquement construites. C’est par la disposition d’éléments visuels et sonores qu’est initié le démantèlement de notions coloniales liées à l’histoire, à la beauté et aux mythes, et c’est elle qui repositionne Reihana dans le rôle de raconteuse, qui est fondamental dans la vision autochtone où la transmission des traditions et de l’histoire se fait souvent sous forme de récits. En endossant ce rôle, Reihana expose de sombres récits, auparavant occultés, qui n’auraient pas été jugés convenables pour orner les murs des résidences coloniales. »

Le projet de Lisa Reihana est présenté en collaboration avec articule (Montréal) et appuyé par le Programme de visites d’artistes étrangers du Conseil des arts du Canada. AXENÉO7 est soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada et la Ville de Gatineau. Nous tenons à remercier l’École multidisciplinaire de l’image (Université du Québec en Outaouais), Les éditions Le Sabord, le Collectif des conservateurs autochtones et le bar à vin Soif de Véronique Rivest pour avoir contribué au vernissage et au lancement de la publication.

Meredith Nickie est née à Toronto, vit et travaille entre New York et sa ville natale. Par la pratique de la sculpture, de l’installation et de la photographie, Meredith Nickie explore les notions de résistance et de complicité. Le travail multidisciplinaire de Meredith Nickie questionne les conventions raciales et les idées de classe et de progrès. Elle détient un baccalauréat ès arts de l’université York et une maîtrise en arts visuels de l’université Cornell à Ithaca, en plus d’avoir complété un programme d’études indépendantes au Whitney Museum de New York en 2009. Meredith Nickie a séjourné à l’École de Peinture et de Sculpture de Skowhegan et à la Santa Fe Arts Institute dans le cadre de performances. Parmi ses expositions individuelles, notons, You Done Slip au Centre Circa de Montréal, Deploy Back à la galerie ArtSpace de New Haven, This is Going Down  à la galerie Vox Populi de Philadelphie, Cartographies of Desire à la A Space Gallery de Toronto. Lodge in Your Throat, sa dixième exposition individuelle, est présentée pour la première fois à AXENÉO7.
 
Lisa Reihana est une artiste multidisciplinaire māorie née en 1964 et basée à Aotearoa en Nouvelle-Zélande. Elle détient un baccalauréat de la Elam School of Fine Arts où son travail s’est d’abord orienté sur la pratique de la sculpture. Reihana réinterprète la mythologie māorie au travers d’une vision culturelle contemporaine. En offrant un point de vue moderne de l’histoire et des coutumes māories, elle voue respect envers cette culture indigène fertile. Sa pratique se distingue par l’installation, alors que toutefois Reihana aborde les médiums du film, de la sculpture, du costume, du texte et de la photographie. Les figures saisissantes qui occupent les installations vidéographiques de Reihana puisent à diverses influences : la fantaisie, la publicité, les jeux vidéos; rendant celles-ci instantanément familières au spectateur. Au travers de son travail se dessine une esthétique du genre marquée par diverses conceptions du masculin, du féminin et de l’androgénie. Reihana a fait plusieurs résidences d’artistes, dont la plus récente à la McMahon House à Auckland en Nouvelle-Zélande en 2009. Son travail en film, vidéo, installation, photographie et performance a été diffusé internationalement, incluant deux récentes expositions canadiennes dont Home on Native Land au TIFF Bell Lightbox à Toronto en 2012 et Close Encounters au Plug In Institute à Winnipeg en 2011.

Cora-Allan Wickliffe est une artiste multidisciplinaire māorie née en 1986. Dans son travail, Wickliffe investigue les identités construites du peuple autochtone au travers d’œuvres qui traitent des enjeux du colonialisme et des perceptions touristiques par le biais de la performance, de l’installation et des formes d’art participatives. Grandissant en tant que membre active de Te Taha Tu Kapa Haka Roopu d’Auckland, Wickliffe y puise les éléments de ses performances sous la forme d’actions dérivées, de gestes cérémoniaux, de chants et d’haka (chant de guerre māori traditionnel). Avec la performance Electric Waka (2014), Cora-Allan Wickliffe rassemble un groupe māori et de descendants des îles du Pacifique ramant sur place afin d’atteindre la distance entre Aotearoa et Hawai, gardant le cap imaginaire sur le Pacifique et les Waka, destinations qui avaient mené ses ancêtres à Aotearoa. Ses performances : Aio dislocation (2012), Watch me sway (2012), Tahi Installation (2012), Silent Poi (2012), sont des exercices de style qui explorent les notions de contrôle et d’anticipation des Māoris placés en des contextes touristiques. Elle travaille présentement au Walter Phillips Gallery à Banff à compléter un Indigenous Preparatory Work Study.
 
Mélanie Boucher est professeur en muséologie et patrimoines à l’École multidisciplinaire de l’image de l’Université du Québec en Outaouais. Spécialisée dans l’art des 20e et 21e siècles, et plus particulièrement dans le sujet de la nourriture en art performatif, elle poursuit une pratique en commissariat d’expositions. Elle a, entre autres, réalisé des expositions pour le Musée national des beaux-arts du Québec (2008-2009, 2002), la Galerie de l’UQAM (2011, 2009, 2007) et le Musée d’art de Joliette (2009). Entre 2002 et 2005, elle a travaillé à mettre sur pied Orange, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe, une triennale portant sur le thème de l’agroalimentaire. Elle a dirigé des livres et publié des textes dans des livres et revues spécialisés, dont plusieurs traitent de nourriture.

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