Mariane Tremblay et Pascal Picard, vernissage le jeudi 25 août à 17h à l’Espace Virtuel du centre Bang

Le centre Bang accueille à l’Espace Virtuel les expositions de deux artistes de la région explorant la matière et l’image, leurs apparitions et leurs disparitions. Du 25 août au 29 octobre Mariane Tremblay présentera l’exposition Témoin Oculaire tandis que Pascal Picard présentera une « exposition interactive » avec son projet Diagnostics.

Originaire du Lac-St-Jean, Mariane Tremblay détient une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi. Son travail a été présenté au Canada et en Colombie. Tirant profit d’une défectuosité oculaire qui l’a contrainte à porter une attention accrue au monde, Mariane Tremblay a pris le parti des choses. Attentive à certaines coïncidences et collisions d’événements, elle explore différents aspects symboliques et formels de trouvailles, objets signifiants et situations qui lui tombent sous la main,  s’inscrivant dans un acte de patience et d’attente. Sensible au temps qui passe, elle pose une réflexion sur la désuétude d’objets, de techniques et de rites d’une autre époque, qui servent de matière première à sa volonté de garder en vie ce qui file entre les doigts. Avec Témoin Oculaire, elle propose des configurations symboliques et formelles alimentant une réflexion autour d’un monde réenchanté. Avec ce corpus d’œuvres récentes sculpturales, photographiques, dessinées et vidéo, elle cherche à établir des occasions de ne pas simplement voir, mais d’observer, afin que se révèle le merveilleux à travers l’émerveillement.

marianetremblay.com

 

Pascal Picard, Dé peintre
Natif du Bas du Fleuve, Pascal Picard a complété un baccalauréat à l’UQAM en 1997 en Communication Graphique. C’est après un tour du monde de trois ans et demi, où il a pratiqué de façon autodidacte le dessin, la peinture et la photo, qu’il entreprend un baccalauréat et termine par la suite une maîtrise en arts visuels à l’UQAC en 2014.
Il expose professionnellement depuis 2009 dans les différents centres du Saguenay-Lac-St-Jean tel le CNE, le centre Bang, le Centre des arts et de la culture et ESPACEPOINTCA.
Il reçoit en 2012 et en 2013 la bourse des professeurs de maîtrise de l’UQAC. En 2014, il obtient les bourses du CAS, CAM, CALQ de l’atelier Saguenay/Montréal. Il obtient finalement en 2016 une autre bourse du CAS et un atelier afin de préparer sa présente exposition : DIAGNOSTICS.
Il a également dans les dernières années eu la chance de faire partie des collections privées de l’École le Passage (2015), de l’Université du Québec à Chicoutimi (2009-2014) et de la Société d’art et d’histoire de Beauport (2009).
Il fait des conférences et des projets dans les écoles secondaires et dans les cégeps du Saguenay depuis 2014. Il discute de sa pratique en tant qu’artiste et des différents enjeux de la Soustraction en arts dont l’espace, la forme, le mouvement, la lumière, le support et le lieu d’exposition.
 

La Soustraction (peinture).
Concept qui consiste à associer tout propos, actions ou expérimentations à la perte, le manque, le -1, la différence. Tout ce qui entoure la pratique et le ou les médiums choisis doit faire réfléchir ce thème. La Soustraction est partout et se perpétue dans le cycle universel en compagnie du temps.
Je ne peins pas, je dépeins. L’eau translucide me permet de nettoyer, de changer et de rompre la matière peinture. Elle casse et détruit les pigments qui se superposent dans des ordres définis. Enlever la matière dépasse alors la simple technique et prend tout son sens dans le processus de création.
Devenue proche de la photographie par la plasticité de l’image, mon esthétique en peinture ne consiste en rien dans l’imitation de ce médium. Le sujet est réduit en un cobaye et le fond est son égal. C’est une copie, un test, un objet.
La sérigraphie, la gravure sur verre et l’imprimerie m’ont permis d’établir les barêmes de recherches nécessaires pour encadrer de manière méthodique mes expérimentations visuelles qui tendent vers l’intéractivité et l’implication du spectateur.
Les limites figuratives, les forces du temps, du mouvement et de la matière sont différentes dynamiques qui m’aident à confronter la structure du portrait. Affaiblir ou accumuler la matière devient une ouverture dialectique, en ce sens où derrière le trait qui s’efface, qui s’épuise, apparaissent des énergies qui ne demandent qu’à réfléchir.
 

DIAGNOSTICS, une exposition interactive.
« C’est en empruntant une méthode plus scientifique que j’ai approché mes dernières recherches afin d’offrir un parcours ludique au regardeur.»
Diagnostics est un corpus d’œuvres qui démontre les possibilités de la Synthèse Soustractive. En gros, c’est un cours sur la couleur.
C’est aussi un répertoire de cobayes choisis méticuleusement, un registre des combinaisons possibles des couleurs d’imprimerie et une décomposition de chaque système mis en place sur les supports.
Passionné de La Matière, Picard entreprend des expérimentations visuelles sur la disparition de celle-ci et sur ses différents comportements contaminant, en superposant les couleurs synthétiques primaires CMY et K (cyan, magenta, jaune et noir) selon des recettes déterminées.
« Si chaque filtre de matière déposé et enlevé, en superposition, se «contamine», cette infection, virus, affectera directement les composantes de l’image. Le fond et le cobaye sont du même ordre, ils sont deux objets distincts et autonomes qui se contaminent durant les étapes d’application et de soustraction.
Six recettes existent, six façons différentes de superposer les 3 filtres (CMY) permettent un éventail des possibilités qui démontre les infections causées par l’addition obligatoire. »
Il présente finalement comme ouverture à ses recherches une œuvre interactive. En effet, il propose de réduire davantage l’identité du cobaye, qui n’est déjà plus qu’une fade copie de son original, en un simple code bidimensionnel renvoyant sur une plate-forme virtuel plus vivante.
 
pascalpicard.ca

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel