Habitude
Liz Magor est une des artistes les plus importantes de sa génération au Canada et, certainement, la sculpteure canadienne la plus influente des trente dernières années. Née en 1948 à Winnipeg, au Manitoba, Magor vit et travaille à Vancouver, où elle a notamment mené une brillante carrière de professeure à la Emily Carr University of Art and Design.
Ce survol non chronologique s’attachera aux sculptures et aux installations des quarante dernières années. La présentation fera ressortir les thématiques et le spectre émotionnel de son œuvre. Du contexte mental et physique de la consommation de masse jusqu’aux espaces du musée, en passant par les univers intérieurs et secrets de la dépendance et du désir, l’œuvre de Magor allie un haut degré de rigueur conceptuelle et méthodique à une recherche fouillée de matériaux tels le filage, les textiles, le caoutchouc et le gypse polymérisé. L’exposition mettra également en relief l’alternance d’échelle entre des installations d’une étendue et d’un déploiement monumentaux et des œuvres de format intimiste et personnel. Enfin, toute la pratique de Magor se caractérise par la somptuosité de ses diverses couches et par sa remarquable capacité à fondre entre elles ses multiples références et les usages culturels de disposition, compulsion et consommation. La richesse visuelle et émotionnelle qui émane du travail de Liz Magor fait d’elle une artiste conceptuelle des plus intrigantes de sa génération.
Exposition
L’exposition explorera la tension que l’on retrouve dans le travail de Magor entre les préoccupations classiques de l’art minimal (travail sériel, emploi de matériaux non-traditionnels et de formes abstraites, approfondissement des notions de répétition, de variation et de réitération) et l’inscription dans son vocabulaire des notions de différence, d’identité citoyenne et de conditionnement psychologique. L’idée de différence, cruciale chez Magor, opère à un niveau conceptuel et entre en friction avec les aspects matériels et abstraits de son travail, si bien que la notion d’identité demeure dynamique et se dérobe à la récupération.
Mettant de côté les règles usuelles de la rétrospective, cette exposition démontrera que le travail de sculpture alimente chez l’artiste un bouillonnement réflexif sur la pratique et la théorie de la Mimésis où les objets et les formes les plus coutumiers du quotidien – des bouteilles d’alcool aux ratons-laveurs – infléchissent nos existences. Magor juxtapose souvent des piles de linge, des substances addictives, des carcasses d’animaux, et divers autres biens de consommation domestiques d’une manière allégorique, faisant surgir du sens à même l’impossibilité de gommer la distance entre le signifiant et le signifié, distance ici surplombée par l’ombre d’un sentiment d’absence. Car l’image littérale des personnes est remarquablement absente de ses œuvres.
L’exposition soulignera la relation formelle et thématique qui va des pièces récentes – assemblables incorporant moulages de plâtre ou textiles comme matériaux de base – aux œuvres de périodes précédentes de l’artiste. Diverses combinaisons de moulages et d’objets trouvés – tels Burrow (1999), Chee-to (2000), Volvic (2002), Carton II (2006), Tweed (Kidney) (2008), Stack of Trays (2008), Racoon (2008), Pom pom (2014) – attestent de l’intérêt constant de Magor pour les notions de trouble, de désir et de répulsion. De plus, l’exposition comprendra plusieurs installations massives datant du début du parcours de l’artiste, dont Production (1980). On y trouvera également Messenger (1996-2002), qui reconstruit une ancienne cabane en rondins remplie d’une panoplie de matériaux, incluant des armes archaïques, et qui ressemble à un refuge de survivaliste au centre duquel une figure de plâtre représente un chien qui sommeille. La remarquable installation murale Being This (2012) se compose de 78 boitiers contenant des vêtements soigneusement taillés, reprisés et embellis, tandis que Violator (2015) exposent de vieilles couvertures de laine trouvées et subtilement altérées par l’artiste.
Coproduction entre le Musée d’art contemporain de Montréal, le Migros Museum für Gegenwartskunst, Zürich, et le Kunstverein in Hamburg.
Biographies
Liz Magor est née en 1948 à Winnipeg, au Manitoba. Elle vit et travaille à Vancouver, en Colombie Britannique.
Ses expositions individuelles comprennent No Fear, No Shame, No Confusion, Triangle France, Marseille (2013); The Power Plant, Toronto (2003); Vancouver Art Gallery (2002); Musée des beaux-arts de l’Ontario (1986); ainsi que les galeries Susan Hobbs, de Toronto et Catriona Jeffries, de Vancouver. Elle a participé à plusieurs expositions de groupe, dont : Pacific Triennial, Orange County Museum of Art, Newport Beach, Californie (2013); Light my Fire: Some Propositions about Portraits and Photography, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto (2013); ZOO, Musée d’art contemporain de Montréal; After Presence, MacKenzie Art Gallery, Regina (2012); The Mouth and other storage facilities, Henry Art Gallery, Seattle (en tournée) 2008; Histoires des Amériques, Musée d’art contemporain de Montréal; Baja to Vancouver, Wattis Institute, San Francisco; Vancouver Art Gallery, Vancouver; Museum of Contemporary Art, San Diego (2004); Elusive Paradise: the Millenium Prize, National Gallery of Canada (2001), Aurora Borealis, Centre international d’art contemporain, Montréal (1985). Par mis les expositions à venir, on retrouve des expositions individuelles au Musée des beaux-arts de l’Ontario et à Peep-Hole, Milan et un projet au Glasgow Sculpture Studio.
Liz Magor est la récipiendaire du prix Gershon Iskowitz 2015, de l’Audain Prize for Lifetime Achievement (2009) et du prix du Gouverneur Général (2001). En 1984, elle représentait le Canada à la Biennale de Venise ; elle a également participé à la Biennale de Sydney, Australie, en 1982 et à Documenta 8 en 1987.
Liz Magor est représentée par les galeries Susan Hobbs Gallery à Toronto, Catriona Jeffries à Vancouver et Marcelle Alix à Paris.
Dan Adler est professeur agréé d’histoire moderne et contemporaine de l’art à l’Université York, de Toronto. Il est l’auteur de Hanne Darboven: Cultural History 1880-1983 (Afterall Books/MIT Press 2009) et le co-éditeur (avec Mitchell Frank) de German Art History and Scientific Thought: Beyond Formalism (Ashgate Press, 2012). Ancien éditeur principal de la Bibliography of the History of Art à l’Institut de Recherche Getty de Los Angeles, il collabore régulièrement aux revues d’art Frieze et C Magazine. Il travaille présentement à l’écriture d’un livre consacré aux diverses esthétiques récentes en sculpture d’assemblage.
Outre ses recherches universitaires formelles, le professeur Adler a également pris part au Programme d’Études Indépendantes du Whitney Museum. Ses réalisations de commissaire d’exposition incluent Francis Bacon and Henry Moore: Terror and Beauty (2014), au Musée des beaux-arts de l’Ontario, ainsi que When Hangover Becomes Form: Rachel Harrison and Scott Lyall (2006), à la Contemporary Art Gallery, de Vancouver et au Los Angeles Contemporary Exhibitions (LACE). Il a co-dirigé le colloque DAAD Tainted Goods: Contemporary Sculpture and the Critique of Display Cultures in Germany and Europe, tenu à l’Université York et à l’Université de Toronto en Mai 2012.
Habitude
Liz Magor est une des artistes les plus importantes de sa génération au Canada et, certainement, la sculpteure canadienne la plus influente des trente dernières années. Née en 1948 à Winnipeg, au Manitoba, Magor vit et travaille à Vancouver, où elle a notamment mené une brillante carrière de professeure à la Emily Carr University of Art and Design.
Ce survol non chronologique s’attachera aux sculptures et aux installations des quarante dernières années. La présentation fera ressortir les thématiques et le spectre émotionnel de son œuvre. Du contexte mental et physique de la consommation de masse jusqu’aux espaces du musée, en passant par les univers intérieurs et secrets de la dépendance et du désir, l’œuvre de Magor allie un haut degré de rigueur conceptuelle et méthodique à une recherche fouillée de matériaux tels le filage, les textiles, le caoutchouc et le gypse polymérisé. L’exposition mettra également en relief l’alternance d’échelle entre des installations d’une étendue et d’un déploiement monumentaux et des œuvres de format intimiste et personnel. Enfin, toute la pratique de Magor se caractérise par la somptuosité de ses diverses couches et par sa remarquable capacité à fondre entre elles ses multiples références et les usages culturels de disposition, compulsion et consommation. La richesse visuelle et émotionnelle qui émane du travail de Liz Magor fait d’elle une artiste conceptuelle des plus intrigantes de sa génération.
Exposition
L’exposition explorera la tension que l’on retrouve dans le travail de Magor entre les préoccupations classiques de l’art minimal (travail sériel, emploi de matériaux non-traditionnels et de formes abstraites, approfondissement des notions de répétition, de variation et de réitération) et l’inscription dans son vocabulaire des notions de différence, d’identité citoyenne et de conditionnement psychologique. L’idée de différence, cruciale chez Magor, opère à un niveau conceptuel et entre en friction avec les aspects matériels et abstraits de son travail, si bien que la notion d’identité demeure dynamique et se dérobe à la récupération.
Mettant de côté les règles usuelles de la rétrospective, cette exposition démontrera que le travail de sculpture alimente chez l’artiste un bouillonnement réflexif sur la pratique et la théorie de la Mimésis où les objets et les formes les plus coutumiers du quotidien – des bouteilles d’alcool aux ratons-laveurs – infléchissent nos existences. Magor juxtapose souvent des piles de linge, des substances addictives, des carcasses d’animaux, et divers autres biens de consommation domestiques d’une manière allégorique, faisant surgir du sens à même l’impossibilité de gommer la distance entre le signifiant et le signifié, distance ici surplombée par l’ombre d’un sentiment d’absence. Car l’image littérale des personnes est remarquablement absente de ses œuvres.
L’exposition soulignera la relation formelle et thématique qui va des pièces récentes – assemblables incorporant moulages de plâtre ou textiles comme matériaux de base – aux œuvres de périodes précédentes de l’artiste. Diverses combinaisons de moulages et d’objets trouvés – tels Burrow (1999), Chee-to (2000), Volvic (2002), Carton II (2006), Tweed (Kidney) (2008), Stack of Trays (2008), Racoon (2008), Pom pom (2014) – attestent de l’intérêt constant de Magor pour les notions de trouble, de désir et de répulsion. De plus, l’exposition comprendra plusieurs installations massives datant du début du parcours de l’artiste, dont Production (1980). On y trouvera également Messenger (1996-2002), qui reconstruit une ancienne cabane en rondins remplie d’une panoplie de matériaux, incluant des armes archaïques, et qui ressemble à un refuge de survivaliste au centre duquel une figure de plâtre représente un chien qui sommeille. La remarquable installation murale Being This (2012) se compose de 78 boitiers contenant des vêtements soigneusement taillés, reprisés et embellis, tandis que Violator (2015) exposent de vieilles couvertures de laine trouvées et subtilement altérées par l’artiste.
Coproduction entre le Musée d’art contemporain de Montréal, le Migros Museum für Gegenwartskunst, Zürich, et le Kunstverein in Hamburg.
Biographies
Liz Magor est née en 1948 à Winnipeg, au Manitoba. Elle vit et travaille à Vancouver, en Colombie Britannique.
Ses expositions individuelles comprennent No Fear, No Shame, No Confusion, Triangle France, Marseille (2013); The Power Plant, Toronto (2003); Vancouver Art Gallery (2002); Musée des beaux-arts de l’Ontario (1986); ainsi que les galeries Susan Hobbs, de Toronto et Catriona Jeffries, de Vancouver. Elle a participé à plusieurs expositions de groupe, dont : Pacific Triennial, Orange County Museum of Art, Newport Beach, Californie (2013); Light my Fire: Some Propositions about Portraits and Photography, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto (2013); ZOO, Musée d’art contemporain de Montréal; After Presence, MacKenzie Art Gallery, Regina (2012); The Mouth and other storage facilities, Henry Art Gallery, Seattle (en tournée) 2008; Histoires des Amériques, Musée d’art contemporain de Montréal; Baja to Vancouver, Wattis Institute, San Francisco; Vancouver Art Gallery, Vancouver; Museum of Contemporary Art, San Diego (2004); Elusive Paradise: the Millenium Prize, National Gallery of Canada (2001), Aurora Borealis, Centre international d’art contemporain, Montréal (1985). Par mis les expositions à venir, on retrouve des expositions individuelles au Musée des beaux-arts de l’Ontario et à Peep-Hole, Milan et un projet au Glasgow Sculpture Studio.
Liz Magor est la récipiendaire du prix Gershon Iskowitz 2015, de l’Audain Prize for Lifetime Achievement (2009) et du prix du Gouverneur Général (2001). En 1984, elle représentait le Canada à la Biennale de Venise ; elle a également participé à la Biennale de Sydney, Australie, en 1982 et à Documenta 8 en 1987.
Liz Magor est représentée par les galeries Susan Hobbs Gallery à Toronto, Catriona Jeffries à Vancouver et Marcelle Alix à Paris.
Dan Adler est professeur agréé d’histoire moderne et contemporaine de l’art à l’Université York, de Toronto. Il est l’auteur de Hanne Darboven: Cultural History 1880-1983 (Afterall Books/MIT Press 2009) et le co-éditeur (avec Mitchell Frank) de German Art History and Scientific Thought: Beyond Formalism (Ashgate Press, 2012). Ancien éditeur principal de la Bibliography of the History of Art à l’Institut de Recherche Getty de Los Angeles, il collabore régulièrement aux revues d’art Frieze et C Magazine. Il travaille présentement à l’écriture d’un livre consacré aux diverses esthétiques récentes en sculpture d’assemblage.
Outre ses recherches universitaires formelles, le professeur Adler a également pris part au Programme d’Études Indépendantes du Whitney Museum. Ses réalisations de commissaire d’exposition incluent Francis Bacon and Henry Moore: Terror and Beauty (2014), au Musée des beaux-arts de l’Ontario, ainsi que When Hangover Becomes Form: Rachel Harrison and Scott Lyall (2006), à la Contemporary Art Gallery, de Vancouver et au Los Angeles Contemporary Exhibitions (LACE). Il a co-dirigé le colloque DAAD Tainted Goods: Contemporary Sculpture and the Critique of Display Cultures in Germany and Europe, tenu à l’Université York et à l’Université de Toronto en Mai 2012.