Spring Hurlbut

L’été au Musée d’art contemporain de Montréal

Exposition en hommage à Betty Goodwin au Musée d’art contemporain

 

Le Musée d’art contemporain de Montréal rend un vibrant hommage à Betty Goodwin, grande dame de l’art contemporain, décédée en 2008.  L’exposition Betty Goodwin : Parcours de l’œuvre à travers la Collection sera présentée en première au Musée du 22 mai au 4 octobre avant d’entreprendre une tournée à compter de septembre 2010.

Au fil des ans, le Musée a constitué un corpus extrêmement représentatif de l’ensemble de la carrière de Betty Goodwin. Dès 1973, le Musée acquiert ses estampes de « vestes » masculines, qui deviendront des icônes dans l’œuvre de l’artiste et, en 1976, il lui consacre sa première exposition, le bilan d’une quinzaine d’années de production. Trente ans plus tard, le Musée propose une relecture de l’ensemble de la carrière de l’artiste, à partir d’une quarantaine d’œuvres tirées de la Collection permanente du Musée qui mettent en lumière l’originalité et l’immensité de cette pratique multidisciplinaire : œuvres intimistes ou monumentales, dessins, gravures, collages, assemblages, peintures, sculptures et installations. Les grandes séries qui ponctuent la démarche de l’artiste témoignent de sa lecture poignante de la condition humaine : ainsi, les estampes explorant les vêtements – Gilets, Gants, Casquettes… – annoncent un thème qui sera récurrent dans son œuvre : celui de la trace et de l’absence, de l’autre et de soi ; les Nids révèlent à la fois la fragilité et la résistance ; Bâches et Cerfs-Volants sont des métaphores d’enveloppes ; Les Tombeaux et les Passages  explorent le thème de la transition ; les Nageurs sont suspendus entre noyades et remontées ; les Distorted Events témoignent de la cruauté humaine ; les ciels nuageux et tourmentés de la série Beyond Chaos propulsent l’être dans l’au-delà.

« Betty Goodwin, écrit Josée Bélisle, a longuement réexaminé les objets qui marquent notre temps et notre passage sur les territoires instables de l’existence. Une dimension intemporelle, voisine d’une éternité conquise, traverse l’œuvre de l’artiste disparue tout récemment. »

Née à Montréal en 1923, Betty Goodwin se consacre dès le milieu des années 1940 à des travaux de peinture teintés de réalisme social. Sa rencontre avec Yves Gaucher, qui lui enseigne la gravure à la fin des années 1960, sera déterminante dans sa démarche. Elle entame alors une œuvre graphique magnifique et sensible qui la propulsera comme l’une des principales figures de l’art contemporain. Même si elle explore différents médiums, elle revient constamment au dessin et c’est avec sa célèbre série des Nageurs qu’elle est pleinement reconnue. Véritable ambassadrice de l’art, elle représente le Canada dans les plus prestigieuses manifestations internationales : Biennale de l’estampe de Tokyo, 1974, Biennale Grafike de Ljubljana, 1975, Biennale de São Paulo, 1989 et Biennale de Venise, 1995 et reçoit les plus hautes distinctions au pays : Prix Victor Martyn Lynch-Staunton, Conseil des Arts du Canada, 1981, Banff School of Fine Arts National Award, 1984, prix Paul-Émile Borduas, 1986, John Simon Guggenheim Foundation Fellowship, 1988, Prix Gershon-Iskowitz, Fondation Gershon Iskowitz et Musée des beaux-arts de l’Ontario, 1995, Harold Town Prize, 1998, Prix du Gouverneur Général du Canada, Officier de l’Ordre du Canada en 2003.  Ses œuvres font partie des grandes collections publiques et particulières à travers le pays.

 

Exposition Christine Davis au Musée d’art contemporain de Montréal

 

Au carrefour de l’histoire de la danse, de la science et du cinéma, les œuvres de Christine Davis nous convoquent à des rencontres pour le moins surprenantes avec le poète Mallarmé, les danseurs Loïe Fuller et Nijinski ainsi que le mathématicien Euclide. Le Musée d’art contemporain présente Christine Davis du 22 mai au 7 septembre 2009.

Née à Vancouver en 1962, Christine Davis vit et travaille à Toronto. Depuis plus de vingt ans, l’artiste élabore une œuvre extrêmement poétique et sensuelle, investiguant littérature et psyché humaine. L’artiste projette, littéralement et symboliquement, des images sur des écrans inusités qui relèvent à la fois de l’univers féminin et du merveilleux : plumes, boutons, papillons, fleurs…

L’exposition présente un tout nouveau corpus de l’artiste. Il s’agit de trois installations multimédias et de huit collages qui ont pour point de départ deux figures-clés du début de la modernité, le poète Stéphane Mallarmé (1842-1898) et la danseuse et chorégraphe Loïe Fuller (1862-1928). Mallarmé considérait la danse comme la forme théâtrale de la poésie par excellence. Deux des quatre textes qu’il a écrit sur la danse sont consacrés à Fuller, figure fascinante des débuts de la danse moderne. Ses expérimentations avec l’électricité, l’éclairage, les miroirs et les composants chimiques ont fait dire à Mallarmé que son travail était « une ivresse d’art » et un « accomplissement industriel ».

Dans l’installation Did I Love a Dream?, 2008-2009, Davis « enlumine » un extrait de film documentant une chorégraphie de Fuller. À l’aide d’une habile stratégie cinématographique, la projection à rebours, elle défie les lois de la gravité… En cuivre, l’écran suspendu fait référence aux expérimentations de Fuller avec l’électricité et l’éclairage, tandis que le projecteur fait contrepoids à la projection éthérée par sa présence physique devenue sculpturale. Le titre, « Aimai-je un rêve », est extrait du poème de Mallarmé, L’Après-midi d’un faune.

Pour les huit collages d’Euclid/Mallarmé, 2008-2009, Christine Davis insère des vers de L’Après-midi d’un faune sur certaines pages d’une édition de 1847 des Éléments d’Euclide. Elle remplace ainsi le texte du mathématicien grec sur l’espace tridimensionnel par un poème écrit à une époque où la géométrie euclidienne n’a plus cours. 

Euclid/Orchid, 2008-2009, met en scène une dialectique matérielle et philosophique. Une page tirée des Éléments d’Euclide (2D) est projetée sur une orchidée réelle (3D), superposant l’image d’un espace hors temps et le mouvement très lent de la plante en croissance, opposant intellect et émotion, culture et nature.

Satellite Ballet (for Loïe Fuller), 2008-2009 montre dans une courte boucle les changements technologiques qui se sont déroulés au début des XXe et XXIe siècles, nous faisant passer de l’âge de la reproduction mécanique à celle de la reproduction numérique. Le clip est présenté sur une douzaine de iPod Touch disposés sur les murs suivant les notations chorégraphiques de Nijinski pour L’Après-midi d’un faune.

On retrouve également une œuvre antérieure de Davis, Not I/Pas moi, 2006-2007, récemment acquise par le Musée et présentée dans l’exposition La Collection : quelques installations, jusqu’au 4 octobre 2009, mise en scène par Josée Bélisle, conservatrice et responsable de la Collection. L’œuvre prend la forme d’un écran suspendu recouvert de boutons vintage, flanqué de deux miroirs. Des extraits de textes de Samuel Beckett et de Simone Weil sont projetés en alternance en français et en anglais, à l’endroit et à l’envers, devenant ainsi tour à tour lisibles sur l’écran ou sur les miroirs.

Complémentaires, ces deux présentations permettront au public d’approfondir la connaissance de cette œuvre sensible et envoûtante. Lesley Johnstone, conservatrice au Musée, est la commissaire de l’exposition Christine Davis. Les œuvres ont été créées au Future Cinema Lab de l’Université York à Toronto, où Davis a inauguré le programme d’artiste en résidence.

Catalogue

Un catalogue bilingue de 96 pages accompagnera  l’exposition, fruit d’une heureuse collaboration avec le Future Cinema Lab. Il comprendra des textes de Lesley Johnstone, conservatrice au Musée et commissaire de l’exposition, d’Olivier Asselin, philosophe et cinéaste et de Josée Bélisle, conservatrice responsable de la Collection du Musée, une liste des œuvres, une biobibliographie et des reproductions en couleur des œuvres in situ. Le catalogue au prix de 24,95 $  sera en vente à la librairie Olivieri et chez votre libraire.

Rencontre avec artiste

Une rencontre avec Christine Davis (en français) ainsi qu’avec les artistes Robert Polidori (en français) et Spring Hurlbut (en anglais) aura lieu le jeudi 21 mai entre 17 h et 18 h dans les salles d’exposition.


Salon de lecture

Un salon de lecture thématique, consacré au travail des artistes présentés cet été au MAC, est à la disposition des visiteurs dans le salon Mariette-Clermont attenant aux salles d’exposition.

 

Exposition Spring Hurlbut au Musée d’art contemporain de Montréal
 

Dans la plus grande galerie du Musée, vous serez émus par le spectacle de 140 lits d’enfants sagement alignés. Cette vision fait ressurgir des souvenirs d’hôpitaux, d’orphelinats, de dortoirs, de rangs d’école, d’allées de cimetière, qui télescopent les cycles de la vie : naissance, vie et mort. Le Musée d’art contemporain présente l’exposition Spring Hurlbut du 22 mai au 7 septembre 2009 et l’œuvre devant vous s’intitule Le Jardin du sommeil.

Le Jardin du sommeil (1998) est une installation magistrale, récemment acquise par le Musée d’art contemporain, de l’artiste canadienne Spring Hurlbut. L’œuvre évoque tout à la fois l’enfance et la perte de l’enfance. Les 140 lits d’enfants qui la composent, anciens et trouvés, sont tous en métal et disposés en rangées de manière sobre et solennelle. La présence discrète, au début du parcours, de quelques couronnes mortuaires en céramique tend à suggérer l’idée de mémorial renforcée par les allées de déambulation qui l’enserrent.

Née à Toronto en 1952, où elle vit et travaille, Spring Hurlbut élabore depuis la fin des années 1970, une œuvre patiente et intimiste qui emprunte ses stratégies à l’architecture et à  la muséologie pour nous guider dans le labyrinthe de la psyché humaine. Utilisant tour à tour artefacts, planches illustrées et spécimens de taxidermie, l’artiste recourt à des objets qui représentent des archétypes du cycle de la vie. Pour Le Jardin du sommeil, Spring Hurlbut, en collectionneur passionné, a recherché et trouvé 140 spécimens différents du berceau d’enfant métallique de la fin du XIXe siècle et du début du XXº siècle. La disposition géométrique de l’installation et l’alignement des motifs rappellent la structure d’un jardin et l’accumulation, celle du cabinet de curiosités. Dans leur similitude et leur unicité, les lits traduisent symboliquement, le caractère personnel et universel de la destinée humaine.

Catalogue

Une publication bilingue de 24 pages sortira quelques semaines après l’ouverture de l’exposition afin d’inclure des reproductions de l’œuvre in situ. Outre une abondante documentation visuelle, il comprendra un texte de Josée Bélisle, conservatrice responsable de la Collection au Musée et une biobibliographie. Le livre sera en vente à la librairie Olivieri du Musée et chez votre libraire.

Rencontre avec artiste

Une rencontre avec Spring Hurlbut (en anglais) ainsi qu’avec les artistes Christine Davis (en français) et Robert Polidori (en français) aura lieu le jeudi 21 mai entre 17 h et 18 h dans les salles d’exposition.

Salon de lecture

Un salon de lecture thématique, consacré au travail des artistes présentés cet été au MAC, est à la disposition des visiteurs dans le salon Mariette-Clermont attenant aux salles d’exposition.
 

 

Exposition Robert Polidori au Musée d’art contemporain de Montréal

 

« Pourquoi les murs n’auraient-ils pas enregistré et superposé toutes les vibrations affectives des occupants et visiteurs qui se sont succédé ? » Voilà la question qui hante le photographe Polidori depuis plus de vingt ans et qui rend ses photographies d’intérieurs et d’architectures extérieures aussi bouleversantes, obsédantes, longtemps après les avoir vues. Le Musée d’art contemporain de Montréal présente, dans la lignée des grandes expositions consacrées aux photographes contemporains, Robert Polidori, du 22 mai au 7 septembre 2009.

Considéré comme l’un des plus grands photographes de notre époque, Robert Polidori transcende les limites de la photographie en captant, paradoxalement dans des lieux le plus souvent abandonnés et vides de présence humaine, les traces de la condition humaine. Véritable portrait social, chaque photo livre l’âme de ses occupants successifs, superposant passé et présent dans des photographies poignantes de douleur et de beauté.

L’exposition présente un bilan de son œuvre en cinquante-neuf photographies couleur grands formats, comptant parmi les principales séries réalisées par l’artiste au cours des vingt dernières années, soit entre 1985 et 2007. D’abord Versailles, une série sur laquelle l’artiste travaille depuis 1985, met en lumière les restaurations successives de ce lieu de mémoire collective hautement symbolique, éveillant chez le spectateur une conscience historique. Dans une œuvre comme Velours frappé et l’échelle, l’artiste rend la fuite du temps visible à travers une enfilade d’ouvertures. La série quasi picturale Beyrouth (1994-1996), par le rendu des lignes et des matières et par la douceur des tons, laisse entrevoir des bribes de sa destruction annonçant les visions apocalyptiques des séries qui suivront. La Havane (1997-2000) témoigne de sa double vie urbaine : celle faste et passée, de ses riches demeures coloniales et celle actuelle et délabrée des mêmes lieux. Pripiat et Tchernobyl (2001) fait de nous les témoins de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire, survenue en 1986. Tout n’est qu’exil, dévastation et abandon. L’anéantissement est porté à son comble avec  la série La Nouvelle-Orléans (2005-2006) réalisée dans les mois qui ont suivi l’effroyable cyclone Katrina.

À ce corpus s’ajoutent une série consacrée à New York en 1985 et une exploration critique du paysage urbain à travers les immeubles d’Amman en Jordanie (1996) et les rues de Varanasi en Inde (2007).

« Quand je dirige mon appareil vers quelque chose, écrit l’artiste, c’est comme si je posais une question. Et l’image qui en résulte est comme une réponse. » Autant de réponses qui vous questionneront au plus profond de votre être.
Né à Montréal en 1951, Robert Polidori vit et travaille à New York. C’est le visionnement du film Wavelength de Michael Snow en 1969, alors qu’il étudie au collège en Floride, qui va changer sa vie. Il se rend à New York et devient l’assistant de  Jonas Mekas aux Anthology Film Archives. Dans les années 1970, il  réalise plusieurs films d’avant-garde qui traitent de l’intervalle entre l’immobilité et le mouvement. En 1979, il obtient une maîtrise en arts de la State University of New York et se consacre dès lors entièrement à la photographie, travaillant notamment pour The New Yorker à partir de 1998. La lecture du livre L’Art de la mémoire de Frances Yates lui révèle les systèmes mnémoniques et l’importance des lieux dans les théâtres de la mémoire. Ce sera déterminant dans son travail, dans la « lecture » des strates de mémoire cumulées dans les pièces et les espaces qu’il photographie. Son travail de photojournalisme lui permet de voyager à travers le monde et de poursuivre parallèlement sa démarche artistique. Polidori a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives. En 2006, le Metropolitan Museum of Art à New York lui consacrait une exposition.

Il s’agit d’une première exposition à caractère rétrospectif présentée à ce jour. Paulette Gagnon, conservatrice en chef du Musée, en est la commissaire. Une exposition itinérante sera mise en circulation par le MAC à compter d’octobre 2009, après la présentation à Montréal. Nous désirons exprimer nos remerciements à la RBC Fondation, Camera Work, Berlin, et les Éditions Steidl, Göttingen, pour leur généreuse contribution à la réalisation de cette exposition.
 

Autour de l’exposition Robert Polidori

Catalogue

Une publication bilingue, fruit d’une collaboration exceptionnelle avec l’éditeur allemand Steidl, accompagne l’exposition. Il s’agit d’une première entre le Musée et la célèbre maison d’édition qui a publié à ce jour trois monographies sur le travail de Polidori (Havana, 2001; Zones of Exclusion : Pripyat and Chernobyl, 2003 et After the Flood, 2006). L’ouvrage contient un essai de Paulette Gagnon, conservatrice en chef et commissaire de l’exposition et des reproductions des œuvres exposées. Le livre est en vente à la librairie Olivieri du Musée et chez votre libraire.

Rencontre avec artiste

Une rencontre avec Robert Polidori (en français) ainsi qu’avec les artistes Christine Davis (en français) et Spring Hurlbut (en anglais) aura lieu le jeudi 21 mai entre 17 h et 18 h dans les salles d’exposition.

Salon de lecture

Un salon de lecture thématique, consacré au travail des artistes présentés cet été au MAC, est à la disposition des visiteurs dans le salon Mariette-Clermont attenant aux salles d’exposition.
Vidéos sur l’art
Une programmation thématique sur l’histoire de la photographie québécoise, sur la tradition du photoreportage et sur l’impact des images dans la société est proposée en complément de l’exposition.

Du mardi au dimanche à 11 h 30, 13 h 30, 15 h 30, et le mercredi soir à 18 h 30.
Salle Gazoduc-TQM

Du 2 juin au 5 juillet 2009
Photographie : l’objectif subjectif
Réalisation : Jean Beaudry. Montréal, Synercom Téléproductions, 1998, 52 min
Du 7 juillet au 2 août 2009
Contacts Vol. 1 : la grande tradition du photoreportage
Une idée de William Klein, 12 x 13 min, 156 min
Du 4 août au 7 septembre 2009
Looking for an Icon
Réalisation : Hans Pool; Maaik Krijgsman. Pays-Bas, 2005, 55 min
 
Visites commentées
Des visites commentées de l’exposition Robert Polidori sont offertes au public par l’équipe de l’éducation, tous les mercredis soir à 18 h, 19 h et 19 h 30 en français et à  18 h 30 en anglais ainsi que les samedis et dimanches à 13 h et 15 h en français ou en anglais.
 

 

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