Les leçons du saumon de Lise Labrie, vernissage lancement de publication le vendredi 9 mai à 17 h au Lobe

Du 09mai au 24mai

Dans la foulée des ses nouvelles orientations artistiques de programmation annuelle, Le Lobe est fier d’accueillir son premier artiste senior sur invitation en présentant la nouvelle exposition de Lise LABRIE.

À chaque année, Le Lobe réservera une période de résidence, avec exposition, pour un artiste senior ayant marqué le paysage culturel du Québec par sa contribution originale au développement des pratiques artistiques.

Depuis plusieurs années, le travail artistique de Lise LABRIE est lié à une réflexion autour de métissages culturels et de la conservation du patrimoine vivant. Il s’est manifesté autant dans les oeuvres publiques d’intégration des arts à l’architecture qu’à travers des installations in-situ. Cette recherche explore les spécificités culturelles, historiques et anthropologiques de lieux avec lesquelles LABRIE analyse l’héritage de nos sociétés contemporaines. Cette démarche pose la question sous-jacente de l’appartenance et de l`identité territoriale.

En 2003, LABRIE réalise une installation Oc Hauc : géographie métaphysique avec le poète d’action français
Serge PEY. Cette œuvre in situ a été produite au Lieu, à Québec. Cet échange lui a permis d’échanger sur des
notions fondamentales reliées à la quête de sens, la survie et la mémoire. Le duo a pu mettre en commun leurs
expériences et leurs pratiques artistiques respectives à travers : l’écrit, le poétique, l’action et l’installation in-situ.

Cet intime échange artistique est à l’origine de cet autre projet sur la thématique du saumon où il s’agit de fusionner encore une fois les espaces imaginaires et les champs de création respectifs. Il y est question d’une réflexion sensible à la fois poétique et philosophique sur la nature métaphysique du saumon comme animal métaphorique de la condition humaine. Le saumon retourne à ses origines en se reproduisant dans la rivière où il est né. Ce phénomène migratoire est devenu un symbole pour toutes les sociétés nordiques. Par cette action de remonter les chutes, il nous livre un message d’espérance face à notre temps car il réussit l’impossible en s’appuyant sur l’impossible. C’est la chute même, la puissance, qu’il transforme dialectiquement, qui va lui faire remonter cette masse d’eau, qui en fait à la fois son ennemi et son allié. Pour Serge PEY, ce message nous renvoie devant la cascade terrible de la marchandise, à cette accélération de la folie de l’argent, la répression mondialisée où nous sommes tous au creux du désespoir et il nous dit : « que l’obstacle devienne un lieu de passage ».

Il est alors question ici, de réaliser un nouvel espace physique dans lequel s’inscrit le langage poétique fait de signes et d’écritures. À l’intérieur de ce nouveau territoire, une image en avale une autre, celle qui part de l’intime, de l’obscur.

C’est en 1981 que Lise LABRIE obtient son baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec à Chicoutimi. Depuis, cette artiste et commissaire cumule plus de vingt-cinq expositions et résidences en carrière. Le travail artistique de LABRIE a pu être vu aux quatre coins du Québec, de l’Alberta et de la France, et ce, sans compter les dix oeuvres d’intégrations de l’art à l’architecture qu’elle a réalisées entre 1984 et 2002.

Créateur de situations, poète et écrivain français, Serge PEY met en oeuvre la poésie d’action-Flamenco. Après avoir fondé la revue Émeute en 1975 et Tribu six années plus tard, PEY enseigne actuellement la poésie à l’Université de Toulouse – Le Mirail.

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