Découpe ( 4 ) / Parade, 2011, huile sur toile, 48 x 71,5 po © Alexis Lavoie

Les Dernières Choses d’Alexis Lavoie, exposition du 19 juin au 25 août à la Maison de la culture Frontenac

Pour Alexis Lavoie, les dernières choses apparaissent sur les planchers et dans le ciel. Elles découpent leurs propres lieux, se pendent sur leurs pans colorés et disparaissent sous leurs matières. Leurs univers se morcellent en ballons de plage, surfaces peintes, têtes de mort, arcs-en-ciel et souvenirs empaillés sur les murs. Les Dernières Choses se brouillent dans l’espace, le temps et le sens. Portraits et paysages psychologiques, tous ces lieux ambigus contiennent des drames latents et des traces d’évènements traumatiques.
 
Parmi ces aires incertaines, les tableaux de la série En Pièces représentent des espaces claustrophobiques aux constructions schématisées. À l’intérieur des couloirs, pièces et cours intérieures représentés, il semble s’être passé quelque chose dont la nature nous échappe. Pour sa part, la série Découpe dévoile des ciels bleus et des paysages d’un vert éclatant formant des décors où se déroulent d’étranges spectacles. Dans une ambiance se situant quelque part entre l’orgie, la fête et le massacre, des corps nus de toutes sortes s’accumulent dans des poses et des actions inexpliquées.
 
« Mes tableaux se construisent par analogies et associations d’images ponctuées de moments narratifs, de dire Alexis Lavoie. Souvent énigmatique, parfois inquiétant, mon travail confronte le spectateur à des sujets problématiques; il révèle une prise en compte du monde actuel et tente de faire le nuancier de ses contradictions. Au moyen de la peinture, je m’intéresse à la psychologie et à des aspects de la nature humaine difficiles à confronter. Dans l’acte de peindre, je cherche une saisie intuitive et critique de ce qui m’entoure. Mes œuvres témoignent d’expériences humaines que l’on devine traumatiques et angoissantes. L’isolement, la solitude, le manque, l’artificialité, l’abus, l’exploitation, la mort, l’amour, la violence, la menace, l’enfance, la fin de l’espèce et la quête du bonheur sont des thèmes perceptibles et récurrents dans mon travail. »
 
À la fois le résultat d’une fragmentation et d’une tension entre plusieurs univers, les tableaux de Lavoie cherchent à susciter une impression trouble. Au moyen de la matière et de la couleur, l’artiste cherche à faire éclater la beauté et la laideur sur une même surface. La quête d’un idéal de beauté, de sublime et de séduction par le travail pictural se double ainsi d’un trouble laissé par la violence dans toute sa laideur.
 
 
Le corpus d’œuvres présenté dans Les Dernières Choses est formé d’une vingtaine de tableaux et est accompagné d’un catalogue comprenant un texte de la commissaire et historienne de l’art Marie-Ève Beaupré.
 
 
 
Alexis Lavoie
Alexis Lavoie est né à Montréal en 1980. Titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, son travail a été présenté autant dans des expositions solo (Nature Deficit,en duo avec David Lafrance, KWT Contemporary, Toronto, 2011; D’après nature,Galerie Lacerte, Québec, 2010; Des restes humains, Usine C, Montréal, 2009) et dans des expositions collectives (Feu,Centre Clark, Montréal, 2011; (2) 1:19:59, Arprim, Montréal, 2011; Concours de peintures canadiennes de RBC, The Power Plant, Toronto, 2010). Il a remporté le premier prix du Concours de peintures canadiennes RBC en 2010. Il vit et travaille à Montréal.
 

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