MAL

Le MAL commente l’annonce du chef du Parti libéral touchant l’abolition de la TVQ sur les produits culturels

Voir également l’article du Devoir

Les engagements du Parti libéral du Québec en matière de culture :
Entre joie et tristesse, le coeur balance

Dans un premier temps, le Mouvement pour les arts et les lettres a été très heureux des annonces faites hier en matière de soutien à la culture par le chef du Parti libéral du Québec et Premier Ministre, M. Jean Charest.

On ne peut qu’être favorable à toute initiative ayant pour effet de réduire le fardeau fiscal des contribuables québécois. De plus, la disparition de la TVQ sur les biens culturels incitera sans doute de nombreux Québécois et Québécoises à fréquenter les salles de spectacles ou à acquérir des oeuvres d’art, une initiative louable dans une période de resserrement économique que le Premier Ministre lui-même nous annonce comme devant être fort difficile.

« En seconde analyse de l’annonce faite hier par le Parti libéral du Québec, nous nous devons cependant d’exprimer certaines réserves. D’abord, la mesure ne s’appliquera qu’après l’adoption du prochain Budget, donc vraisemblablement pas avant avril prochain, alors qu’il y a dès maintenant urgence puisque nous entrons de plain-pied dans la crise économique. Ensuite, la mise en œuvre de la mesure sera probablement fort difficile. Il faut se souvenir que le Gouvernement du Québec, qui avait jadis annoncé son intention d’abolir la taxe de vente sur le livre québécois, avait finalement dû se résoudre à généraliser sa mesure à l’ensemble de l’édition locale et étrangère. En sera-t-il de même de l’annonce d’hier? Si oui, ne passera-t-on pas à côté de l’objectif? », a demandé Bastien Gilbert, porte-parole du M.A.L. et directeur général du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec.

« Notre crainte est que la mesure annoncée profite principalement aux intermédiaires, aux grandes industries culturelles et, dans le cas de ces dernières, à celles qui offriront les produits les plus populaires. Somme toute, il en reviendra fort peu aux artistes eux-mêmes, aux travailleurs de la culture qui sont pourtant, selon M. Charest, ceux visés par l’annonce d’hier », a ajouté le porte-parole du M.A.L.

« Le Premier Ministre a affirmé que cet engagement représentait quelque 50 M$ en soutien à la culture. Toutefois, cette somme, très substantielle, nous le reconnaissons, n’aura aucun effet structurel sur le milieu des arts et des lettres qui en aura terriblement besoin pour affronter la crise économique actuelle. Si M. Charest estime que le gouvernement du Québec peut se priver de revenus de l’ordre de 50 M$ annuellement, il aurait probablement été mieux inspiré de diriger cette somme vers le Conseil des arts et des lettres du Québec dont le mandat est justement de soutenir et consolider les secteurs québécois des arts et de la culture », a poursuivi Bastien Gilbert.

Rappelons les résultats préliminaires d’un sondage réalisé par la Conférence internationale des arts de la scène et qui révélaient hier qu’au-delà de 600 représentations à l’étranger, concernant 45 compagnies québécoises et canadiennes de théâtre, de danse, de musique et de cirque, menaçaient d’être annulées au cours de l’année qui vient en raison de l’abolition par le gouvernement fédéral de ses programmes de soutien à la diffusion internationale et au développement des marchés. Ces annulations les priveront de revenus évalués à cinq millions de dollars, pour l’an prochain seulement. « Cette dure réalité menace la survie même de plusieurs entreprises culturelles et non des moindres. Il nous semble qu’il y a là, parmi d’autres, une avenue d’intervention nécessaire – et urgente – de la part du gouvernement du Québec », a conclu M. Gilbert.

Le M.A.L. espère que l’engagement annoncé hier par le Parti libéral du Québec ne constitue que les engagements annoncés hier ne sont que les premiers d’une série de mesures de soutien aux milieux des arts et de la culture à annoncer d’ici la fin de la campagne électorale.

Le M.A.L. et ses 14 000 membres attendent également avec grande impatience les engagements des autres partis politiques en matière de soutien aux arts et à la culture.

Le Mouvement pour les arts et les lettres regroupe huit organisations nationales et treize conseils régionaux de la culture du secteur des arts et des lettres, qui représentent près de 14 000 artistes professionnels, écrivains et travailleurs culturels. Le Mouvement est constitué du Conseil québécois du théâtre, du Conseil québécois de la musique, du Conseil des métiers d’art du Québec, du Conseil québécois des arts médiatiques, du Regroupement québécois de la danse, de l’Union des écrivaines et écrivains québécois, du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec, de En piste – le regroupement national des arts du cirque – ainsi que des conseils régionaux de la culture de l’Estrie, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Montérégie, du Saguenay, de la Mauricie, du Centre du Québec, de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière, du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie et de la région de Québec-Chaudières-Appalaches. La mission des conseils régionaux de la culture est d’appuyer le développement des arts et de la culture dans leur région.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel