Crédit : Melanie Smith / Rafael Ortega, Bulto: Fragments (extrait), 2011, vidéo.

Le Désordre des choses, vernissage le jeudi 8 janvier à 17h30 à la Galerie de l’UQAM

La Galerie de l’UQAM débute la nouvelle année avec l’exposition collective Le Désordre des choses dont le commissariat est assuré par Marie‑Ève Charron et Thérèse St-Gelais. Elle rassemble des œuvres autour de la question de la désobéissance et du désordre pour la dimension démocratique qu’elles renferment et en ce qu’elles défient certaines autorités et convenances. Le public pourra découvrir les œuvres d’Edith Brunette, de Michel de Broin, d’Arkadi Lavoie Lachapelle, de Mathieu Lefèvre, d’Emmanuelle Léonard, de Christine Major, de Maria Marshall, de Catherine Opie, de Melanie Smith et de Rafael Ortega, de Pilvi Takala et de Rosemarie Trockel. Le vernissage aura lieu en la présence des commissaires et de quelques artistes.

 
L’exposition
Le Désordre des choses rassemble des œuvres qui font de la désobéissance une voie salutaire.
 
Comment l’art peut-il manifester l’insoumission dans les démocraties libérales? Comment, dans ce contexte où les libertés sont relatives, l’art actuel arrive-t-il à se faire critique sans littéralement afficher un engagement militant?
Défiant par la bande l’autorité et les convenances, les œuvres présentées aménagent des zones de résistance dans lesquelles s’incarnent des contre-pouvoirs. Elles démasquent ce qui, sous les dehors tranquilles de la normalité, semble dénué de puissance et offrent de la banalité, une version politique. Elles bousculent les réalités prédéfinies qu’elles détournent parfois avec humour.
 
Ici, des mises en situation et des objets inusités éprouvent la régulation des usages dans l’espace urbain. Par de simples actions, des personnages exposent leur capacité d’agir et leur refus de ployer sous les normes ou l’imposition de canons. Des compositions traitent avec causticité de traditions artistiques ou des figures qui les incarnent. Des lieux convenus de l’art sont occupés par intrusion. Des divisions au sein d’un débat sont préférées à la gestion de l’ordre social par consensus. Des représentations montrent, impudiques, des figures malséantes quand d’autres dévoilent froidement des environnements réglés de communautés fermées. C’est ainsi que les œuvres choisies donnent l’occasion de révéler des formes variées de conditionnement tout comme la mise en doute de leur autorité.
 
Dans Le Désordre des choses, la dissension n’est pas synonyme d’un mal à éradiquer, mais plutôt l’exercice d’une vigilance critique dont la vitalité s’avère primordiale.
 
Les commissaires
Critique d’art au quotidien Le Devoir, Marie-Ève Charron écrit régulièrement pour la revue esse, arts + opinions dont elle a fait partie du comité de rédaction. Auteure également pour des catalogues, ses plus récentes publications ont porté sur le travail d’Anthony Burnham, de Michael Merrill et des Fermières Obsédées. Elle a été commissaire de l’exposition collective Au travail (Musée régional de Rimouski, 2010) et a coorganisé, avec Marie-Josée Lafortune et Thérèse St-Gelais, Archi-féministes!, une exposition de groupe présentée chez Optica (2011-2012). Depuis 2004, elle enseigne l’histoire de l’art à l’UQAM, ainsi qu’au Cégep de Saint-Hyacinthe.
 
Thérèse St-Gelais est professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où elle enseigne l’histoire de l’art contemporain et l’apport des femmes aux arts visuels. Commissaire pour les expositions Ghada Amer (Musée d’art contemporain de Montréal, 2012) et Loin des yeux près du corps (Galerie de l’UQAM, 2012), elle a aussi dirigé les colloques (et leurs actes) État de la recherche « Femmes : théorie et création » dans la francophonie (2010) et L’indécidable. Écarts et déplacements de l’art actuel (2008). Elle a coorganisé, avec Marie-Ève Charron et Marie-Josée Lafortune, l’exposition Archi-féministes! (2011-2012).
 

 

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