La Fondation Molinari offre aux centres d’artistes de prendre en charge les activités courantes du lieu

Bernard Lamarche

La Fondation Molinari prend son envol

Les dernières volontés de l’artiste Guido Molinari commencent à prendre forme. Les fiduciaires responsables de la succession du peintre ont annoncé une première étape importante dans la réalisation de la fondation dont rêvait le peintre avant de s’éteindre en 2004. La Fondation Guido Molinari exploitera un lieu d’exposition, de conférences et des studios dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. L’organisme a été créé dans le but de promouvoir la réputation et l’oeuvre de Molinari en plus d’encourager les artistes émergents.

La Fondation a annoncé cette semaine être à la recherche d’un directeur. Celui-ci animera le lieu d’exposition, rue Sainte-Catherine Est, dans l’ancienne banque qui a logé le studio et la résidence de l’artiste. Ces activités devront être à la hauteur de l’artiste, une figure marquante de la peinture abstraite au Québec, qualifié par certains «d’enfant terrible de la peinture québécoise», notamment en raison de ses opinions souvent tranchées et de son sens de l’engagement. Guido Molinari (1933-2004) a profondément influencé le milieu culturel québécois; il a remporté en 1980 le prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction dans le domaine des arts visuels au Québec.

Selon l’avocat Maurice Forget, membre du conseil d’administration de la Fondation, cette dernière «en est à ses premiers balbutiements». Le premier mandat du lieu d’exposition sera de promouvoir le travail de Molinari, mais aussi «son esprit et sa façon de faire de l’art». Le futur centre aura comme mission de placer «les oeuvres dans des institutions muséales de réputation, en créant des relations avec des galeries sérieuses qui pourraient représenter la succession et éventuellement vendre des oeuvres». Le lieu servirait en outre de centre d’exposition pour les oeuvres de Molinari.

Le second mandat sera d’appuyer les artistes de la relève, afin de préserver l’esprit de pédagogue qui animait Molinari, lui qui a consacré 27 années de sa vie à l’enseignement des arts, à l’université Concordia. Les membres du conseil d’administration ont notamment pensé à transformer les espaces à l’étage de l’édifice de l’ancienne banque en studio où des artistes seraient reçus en résidence.

Parmi les membres du conseil d’administration, on note la présence de Sam Abramovitch, collectionneur et gestionnaire des arts connu, le designer Michel Dallaire, Margaret Somerville, professeur de droit à l’université McGill, Yvon Brind’Amours, de Canada Ciment Lafarge, un ami de l’artiste et collectionneur de ses oeuvres, de même que l’artiste Tom Hopkins. «Avant son décès, Molinari a demandé à un certain nombre de personnes de s’occuper de la Fondation, explique Forget. Nous avons convenu de deux scénarios. Nous avons pensé engager une personne comme directeur. De plus, nous avons pensé à réaliser le second mandat, sous une forme d’impartition, en demandant à un musée ou à un centre d’artistes dont la structure est établie et l’expertise dans l’organisation d’exposition reconnue de prendre en charge les activités courantes du lieu.»

Selon M. Forget, Guido Molinari a cédé une part généreuse de ses biens à sa Fondation, qui devrait avoir une longue vie et ne pas avoir à solliciter des fonds dans le public. À la fin du mois d’août, le directeur de la Fondation devrait être nommé.

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