La clé du paysage de Laurent Gagnon, vernissage le vendredi 22 mai à 17h à Vaste et Vague

À partir de simples clés, ou de leurs histoires singulières, Laurent Gagnon instaure et organise une installation qui propose un lien entre une réalité intimiste et le monde naturel. Un lien qui conduit, par les voies de l’analogie, aux souvenirs du dehors, à l’horizontalité fragmentée des cimes et des vallées.

La clé comme objet symbolique est chargée parce qu’elle donne un accès sur l’intérieur, l’intime. Par la clé, l’artiste explore la notion de limite et de rencontre, entre chez nous et chez eux. Cette exploration nous conduit sur un espace commun : le paysage.
 
Réunissant leurs profils dentelés, il crée des accumulations de clés par soudage. Chacun de ces montages de clés crée un motif qui rappelle une chaîne de montagnes, un arbre ou une lisière de nuage déchiquetée.
 
Un étrange mobilier; tables, étagères et commodes en bois, portent ces accumulations de clés près du regard. Depuis certains points de vue le spectateur reconstitue un paysage où plusieurs plans se succèdent. La rencontre d’objets à différentes échelles (mobilier, clés et accumulation de clés) produit une sorte de décalage : tantôt nous sommes charmés par la représentation du paysage miniature, et tantôt nous faisons l’expérience journalière d’éléments du quotidien.
 
La cueillette est partie prenante du processus de création. Elle inclut donc une démarche de sollicitation auprès des gens (ce qui sous-entend un certain lien de confiance) pour rassembler une masse critique de clés. Suivant l’inclinaison de chacun il capture également des histoires de clés.

Ainsi, durant la collecte des clés et des récits, il s’expose à faire des rencontres, à créer des liens, fussent-ils momentanés. Il s’agit d’ouvrir la porte et de franchir le seuil pour entrer en contact avec l’autre. Cette collecte d’histoires de clés devient un support anthropologique ouvert sur l’autre. Ces échantillonnages (clés comme récits) hissent l’anecdote au rang de récits. C’est l’expérience humaine mise en scène qui devient, dans le contexte de l’exposition, un matériau sensible.
 
Dissimulée à l’intérieur du mobilier, nous parvient une atmosphère sonore réalisée à partir des histoires de clés.

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