L’exposition québécoise Tactful rituals présentée à la Biennale de Liverpool du 8 septembre au 28 novembre 2010

L’exposition québécoise Tactful rituals présenté à la Biennale de Liverpool du 8 septembre au 28 novembre 2010

L’exposition Tactful rituals est le deuxième volet d’un échange entre la Liverpool Biennial et la Manif d’art – la biennale de Québec. L’exposition organisée par Manifestation internationale d’art de Québec et commissariée par Sylvain Campeau, regroupe neuf artistes du Québec (dont un duo) issus de la scène actuelle en arts visuels. Elle sera présentée en grande première lors de la Liverpool Biennial du 18 septembre au 28 novembre 2010 dans le volet City States de l’événement (volet d’échanges internationaux). Le projet a été développé sous la thématique Touched, le thème abordé par la biennale liverpuldienne. Les œuvres sélectionnées pour Tactful rituals relèvent des pratiques artistiques multidisciplinaires qui mettent en scène le corps comme véhicule de l’œuvre et témoignent de l’effervescence créative du Québec.

 

L’exposition Tactful rituals

 « On est immanquablement, devant une œuvre dérangeante et stimulante tout à la fois, mis en demeure et en mode de réaction affective. On est remué, mis en motion au niveau des sentiments comme à celui de la raison ou même dans notre corps; directement ébranlé dans notre seule présence physique, mis en demeure dans notre être-là. Tout cela ressort du contact particulier que nous créons avec l’œuvre. Mais il y a plus maintenant, dans l’art actuel, que la simple placidité des œuvres pour nous rejoindre. Elles sont de plus en plus de véritables théâtres d’opérations où le corps et l’action de l’artiste ont eux-mêmes un sens dont l’œuvre est à la fois l’expression et le dépositaire. L’œuvre apparaît mobilisée au sein d’actions, manœuvres et performances qui la font être et sans lesquels elle ne saurait exister.

Ont donc été réunis ici des artistes qui font double emploi, pour la plupart. Ils sont en effet nombreux dans cette liste à faire œuvre plastique autant que spectacle.

Ici, images photographiques (Bouchard/Dufrasne, Baillargeon), œuvres vidéographiques (Labrecque, Hannah), sculptures issues du corps (Sylvain), installations en lien ou non avec une activité de performance (Julie Andrée T., Gagnon), restes de contacts manœuvriers (Guerrera), s’uniront pour tous en revenir à des échos du corps et de sa matérialité. Que ce soit touché par la vue et ses prothèses actives (Labrecque), par la matière par lui mise en forme et en mouvement (Sylvain), catalyseur d’actions dont objets et traces sont le passage obligé (Guerrera), cloné au centuple et organisé en icône (Baillargeon), le corps sera animé et mis en contact, évoqué et mis à l’épreuve dans ces cérémonials, élans vers les autres et vers les signes que le rendent présent ».

Le commissaire

Sylvain Campeau est critique d’art, essayiste ainsi que commissaire d’exposition. Son essai Chantiers de l’image sera publié sous peu aux éditions Nota Bene. En qualité de critique d’art, il a collaboré à Parachute, ETC Montréal (devenu ETC), C Magazine, Vie des arts, CV Photo (devenu Ciel Variable) et Spirale. À ce titre et à celui d’essayiste, il est l’auteur de nombreux textes parus dans des monographies d’artistes, des catalogues d’expositions et des revues étrangères (France, Espagne). Depuis 1992, il a été l’instigateur et le maitre d’œuvre de quelques trente expositions présentées tant au Canada qu’à l’étranger. L’exposition collective Péripéties est actuellement en tournée dans les Maisons de la Culture de Montréal et il présentera Captatio Oculi à Séquence en 2011.

 

Les artistes et les projets
 

Annie Baillargeon est une artiste qui vit et travaille à Québec. Son travail en solo englobe, la photographie, l’installation, la vidéo et la performance. Elle fait également partie du collectif Les Fermières Obsédées dont les performances et les manœuvres insufflent depuis 2001 une indiscipline au genre de l’art action. Utilisant le corps humain en tant que motif, elle le réduit à une échelle infiniment petite.

Projet présenté : trois montages photographiques tirés de la série Anamorphoses systémiques. Ils proposent des schémas dont l’esthétique évoque des codes génétiques, des formes bio-organiques,
des ornementations décoratives, des sociétés
secrètes, des contes et des rituels religieux.

Le travail de Carl Bouchard / Martin Dufrasne aborde les thèmes de l’identité, de l’altérité, de la dualité des jeux de pouvoir, ainsi que les notions de collectivité et d’engagement. Par l’exploration de diverses formes de couplages (frères, amants, jumeaux, duellistes, siamois, ennemis, etc.) où ils se mettent eux-mêmes en scène, ces artistes explorent les dynamiques que conditionne la relation entre deux personnes liées l’une à l’autre. Leurs installactions (gestes et actions en installation) sont conçues comme des épreuves.

Projet présenté : Une série photographique intitulée Colonial-élégant dans la lignée de leurs reflexions sur les thèmes enoncés ci-dessus.

Claudie Gagnon vit et travaille à Issoudun. Elle est autodidacte et s’occupe, depuis 1985, à ramasser, assortir, empiler, trafiquer, accumuler et manigancer des machins, trucs et babioles, animée par les choses du quotidien. Son travail se présente soit sous forme d’installations, soit de tableaux vivants. La nourriture a toujours pris une place importante dans ses créations, elle en a lancé, fait manger, laissé pourrir, fait des tapis et du papier peint. Son travail a été présenté au Québec, au Canada, en France, en Italie, en Chine et au Mexique.

Projet présenté : Passemoi le ciel est une parade rapide de quelques tableaux vivants tirés d’une pièce de cabaret multidisciplinaire conçue en 1997. L’artiste met en scène objets, comédiens, vêtements et accessoires à partir de plusieurs clichés de socialités perdues qui témoignent des rapports, à la fois tendres et tendus, des sexes qui se marient et des gens qui se fréquentent, là où le travestissement et le fard voilent à peine une certaine mélancolie.

Au Québec, Massimo Guerrera est le pionnier
de ce qu’on appelle désormais l’«esthétique relationnelle», c’est-à-dire d’un art où la rencontre avec l’autre devient, plus qu’un simple sujet à représenter, un véritable matériau à mettre en œuvre. Il utilise l’alimentation comme métaphore principale pour mettre en forme cette idée de transformation continuelle et d’ingestion des autres.

Projet présenté : La réunion des pratiques, entamé en 2007, est un projet qui s’incarne au travers d’une installation combinant des actions performatives de l’artiste. Une installation qui se transformera par le biais d’une série de rencontres et d’espace temps partagés avec des personnes, des collaborateurs, des inconnus. La réunion des pratiques est avant tout conçue comme une plate-forme ouverte, un projet en continu.

Adad Hannah est né à New York. Il a grandit entre les villes d’Israël, London et Vancouver.
Il est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts du Emily Carr Institute of Art and Design et d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. L’artiste est surtout connu pour ses vidéos enregistrées telles des tableaux vivants afin de saper l’image photographique.

Projet présenté : Adad Hannah présente Traces, un projet regroupant deux vidéos Dinner Date et Four Hands. Dans la vidéo Dinner Date, on observe un couple commençant à s’embrasser, sur l’équilibre fragile d’une table et des aliments mis en place. Dans la vidéo Four Hands, quatre mains de femmes jouent à un jeu inconnu risquant de rompre une nouvelle fois, l’équilibre précaire d’objets reposants sur un triangle composé de couteaux.


 

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