L’Harmonie des couleurs de Jean-Paul Jérôme, vernissage le jeudi 8 mars à 17h30 à la Galerie d’art d’Outremont

La vie artistique professionnelle de Jean-Paul Jérôme couvre une période de plus de cinquante ans et est ponctuée d’œuvres tantôt plasticiennes, tantôt relevant davantage du mouvement automatiste. Cette exposition n’a pas la prétention d’être une rétrospective de cette carrière mais plutôt d’illustrer quelques moments de sa production.
 
Quel que soit le médium utilisé ou la technique privilégiée, chez Jérôme, la forme est un prétexte à l’utilisation de la couleur. L’une ne pouvant exister sans l’autre, l’artiste propulse tout de même cette dernière au premier plan. Dans la majorité des œuvres de sa production plasticienne, les compositions s’organisent autour de formes épurées et de couleurs appliquées en aplats. Le résultat donne l’impression que les œuvres sont construites de formes simples alors qu’il s’agit plutôt de la juxtaposition de plusieurs formes irrégulières. Tantôt sombres, tantôt flamboyantes, le choix des couleurs varie d’une décennie à l’autre mais sont toujours utilisées avec la même importance. Elles servent, par exemple, à créer l’illusion d’une tridimensionnalité ainsi qu’à donner du mouvement aux tableaux qui, à première vue, peuvent paraître statiques. Jérôme a donc su inventer un langage chromatique, dirigeant le spectateur dans un univers à la fois mystérieux et cosmique, tout en étant harmonieux et équilibré.
 
Jean-Paul Jérôme a étudié à l’École des Beaux-Arts de Montréal, de 1943 à 1949. Il a également suivi le cours de fresque donné par Stanley Cosgrove, de 1949 à 1952. En 1954, il se joint à Louis Belzile, Rodolphe de Repentigny (alias Jauran) et Fernand Toupin pour former le groupe Les Plasticiens. Sa production prend alors des allures de constructions géométriques abstraites, style auquel il sera identifié durant toute sa carrière.. Un séjour à Paris à la fin de années 50 vient confirmer ses orientations picturales. À son retour à Montréal en 1959, il enseigne à l’École des Beaux-Arts tout en poursuivant sa production artistique, davantage gestuelle. Mais l’enseignement absorbant de plus en plus son temps, il décide de se consacrer entièrement à la peinture en 1972. Cette année marque également un retour à une conception picturale plus structurée. Ses efforts seront récompensés, entre autres, par sa nomination à l’Académie royale des arts du Canada en 1978. Plusieurs collectionneurs lui restent fidèles et lui achètent des œuvres de temps en temps et ce, jusqu’à la fin de sa vie, en août 2004.
On retrouve les œuvres de Jean-Paul Jérôme dans les principales collections publiques et privées, autant québécoises que canadiennes.
Julie Gagné, Historienne de l’art
 
 
 
 
 
 

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