Image : Maclean

Karine Giboulo et Maclean, vernissage le samedi 14 avril de 15h à CIRCA

KARINE GIBOULO
Village Démocratie
Galerie I

Après avoir visité les dessous du « made in China » (All you can eat et Village électronique, 2008), Karine Giboulo se penche ici sur une autre facette de la mondialisation économique et de l’urbanisation : la croissance effrénée des bidonvilles (principalement dans l’hémisphère Sud et dans l’Orient). « Village Démocratie », c’est le nom d’un bidonville en périphérie de Port-au-Prince (semblable à Cité Soleil). Ce nom tout en ironie – et donc à l’image du travail de Giboulo – choisi pour titre de l’oeuvre, fait de celle-ci un hommage à ses habitants.

Du haut de son hémisphère Nord, elle bâtit non pas un « mini Village Démocratie » à strictement parler, mais un village global qui réunit le Nord et le Sud, l’opulence et la faim, mettant en scène les contrastes de deux réalités aux antipodes; illustrant, matérialisant et questionnant le « lien invisible » qui nous rattache tous les uns aux autres.

MACLEAN
Drywall Planetarium: Où est rendu l’art?
Galerie II

Drywall Planetarium : Où est rendu l’art? construit un planétarium fixe, centré sur l’instant présent : dans la salle est reconstitué le ciel nocturne de Montréal, comme il apparaît en avril 2012. L’installation se veut un instantané de la voûte céleste, transmis par la matérialité même des lieux.
Je devrais commencer par répondre à la question : Pourquoi des étoiles?

… Parce que j’ai toujours été attiré par elles. Qui ne l’est pas? Elles ont une profondeur et un mystère inhérent, une puissance symbolique effective qui rejoint à la fois la mythologie, l’astrologie, la navigation, l’astronomie, la révolution scientifique, le siècle des Lumières, le mythe du progrès et le désenchantement de la modernité. Ce dernier élément sera mon point de départ en tant qu’opérateur du miroir proverbial.

Le contexte contemporain amène une relation aux étoiles qui est historiquement unique: à 80% urbaine, l’expérience industrielle globale du XXIe siècle (c.-à-d. maintenant) ne nous laisse entrevoir qu’une fraction des étoiles que nos grands-parents et leurs ancêtres ont pu contempler. Nous en «savons» certainement plus long sur les étoiles qu’aucune civilisation passée, grâce à l’oeil de Hubble et de celui des médias, la science nous dote d’une connaissance profonde quant à ce que le cosmos peut nous apprendre à propos des origines de l’univers…

Et pourtant la lumière immédiate des étoiles n’atteint plus notre quotidien, protégé de toutes sauf les plus brillantes d’entre elles par le halo éblouissant des agglomérations urbaines. Quant aux traditions historiques reliées au cosmos, la plupart sont marginalisées, évacuées des nos expériences quotidiennes. Que nous reste-t-il alors, sinon la rubrique astrologie? Comme l’éclairage des villes qui effacent les étoiles, les distractions culturelles et le bruit médiatique peuvent drastiquement brouiller notre relation au monde naturel. S’ensuit le désenchantement symptomatique de l’ère moderne.

Si je crois en quelque chose, c’est bien l’enchantement; en particulier celui que nous procure la relation avec le Naturel. En l’absence de cette Nature, l’art doit agir comme substitut. Drywall planetarium : Où est rendu l’art? est une façon de retrouver l’enchanteur et le mystérieux dans la matière du quotidien,

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