Manifa N’Diaye, Rose piscine, 2018

Julien Boily et Manifa N’Diaye, vernissage le vendredi 23 février à 18h à l’Œil de Poisson

Julien Boily
Quelques motifs de synthèse

Grande galerie

Après un passage remarqué à Québec l’automne dernier, le peintre Julien Boily nous revient avec une nouvelle proposition intitulée Quelques motifs de synthèse. Mettant de l’avant une approche interdisciplinaire, l’artiste s’intéresse ici à provoquer une rencontre entre deux techniques de représentation du monde : la peinture et l’infographie 3D. Engendrée et propagée par des systèmes médiatiques imposants comme l’industrie du cinéma, le monde télévisuel, la publicité et maintenant Internet, les images de synthèse occupent une place prépondérante, dans notre langage visuel quotidien. Employant déjà cette technologie comme outil de travail, Boily a voulu outrepasser ce rapport pour la prendre comme sujet d’étude. Quelles sont les spécificités du langage plastique de ces images en regard de la peinture? Comment cette technologie affecte-t-elle notre perception et notre conception du monde? Quel(s) dialogue(s) entretient-elle avec le réel et le virtuel? Par sa matérialité et sa familiarité, la peinture permet à l’artiste de générer une mise à distance de l’image infographique donnant ainsi l’occasion d’observer de manière plus objective ses répercussions dans notre univers quotidien, mais aussi d’en décortiquer le potentiel plastique et sémantique.

Inspiré par le travail des anciens maitres de l’âge d’or de la peinture, Julien Boily détourne les codes picturaux de cette époque pour représenter des scènes contemporaines. Il abandonne ainsi toute quête d’invention formelle et utilise ce médium pour ces fonctions initiales de représentation du réel. La peinture participe alors à l’œuvre en tant qu’élément sémantique en soi au même titre que le sujet représenté dans ses tableaux. Dans ses dernières propositions picturales, Boily joue d’ironie en peignant des natures mortes constituées entre autres de formes dont la matérialité évoque les marchandises modernes au moyen d’une technique ayant subi l’épreuve du temps. Engagé dans un travail pluridisciplinaire principalement pictural, l’artiste explore également dans sa pratique le dessin, l’estampe et la sculpture.

Julien Boily vit et travaille à Saguenay. Il est titulaire d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a présenté son travail à l’occasion d’exposition individuelle notamment à la Galerie 3 (Québec), à Langage Plus (Alma) ainsi qu’à Caravansérail (Rimouski). Il a aussi pris part à plusieurs expositions collectives et foires d’art présentées au Canada, en France, en Grèce et en Suède. En 2016, Boily a été le premier récipiendaire du Projet d’Artagnan – 02 remit par le Centre Bang. L’an dernier, il a reçu le prix du CALQ – Créateur de l’année au Saguenay – Lac-Saint-Jean.

L’artiste tient à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts de Saguenay, TouTTouT centre de production en art actuel ainsi que Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean.

www.julienboily.com

 

Manifa N’Diaye
Rose piscine
Petite galerie

Rose piscine nous plonge dans un univers intimiste oscillant entre le kitsch et la nostalgie. Évoquant la fin d’une relation amoureuse, une chanson joue sur fond de distorsions aquatiques. Des photographies et des images vidéo d’instants quotidiens révèlent des fragments d’une histoire ambiguë. Parcelles d’un rêve flou ? Moments énigmatiques d’une vie passée ? Bien que personnelles, ces images ont curieusement quelque chose de familier, comme si le privé devenait public, l’intime, collectif. L’atmosphère sensuelle dans laquelle nous plonge N’Diaye donne également un caractère étrange au récit : la trivialité du quotidien comporte aussi son lot de mystères et d’inconnus. Dans cette expérience immersive, le visiteur est invité à donner son propre sens aux interstices volontairement laissés par l’artiste.

Les photographies de Manifa N’Diaye capturent les moments authentiques de son quotidien. Sans mise en scène, ces images sont par la suite réassemblées dans des installations afin de créer des récits fragmentaires jouant de la porosité entre le documentaire et la fiction. Par ce travail d’édition et de composition, elle cherche notamment à questionner l’essence de la narrativité photographique : qu’est-ce que l’image échoue à transmettre et comment combler ce manque ? De même, sa recherche interroge l’appartenance à un lieu et à un temps.

Artiste de la relève française, Manifa N’Diaye a obtenu en 2015 un Diplôme National d’Expression Plastique (DNSEP) de l’Institut supérieur des arts de Toulouse. Son exposition à l’Œil de Poisson est sa première présentation personnelle. Elle a pris part à plusieurs expositions collectives présentées en France au BBB Centre d’art, au Lieu-Commun ainsi qu’aux  Abattoirs –  FRAC Midi-Pyrénées. Elle a aussi publié des livres photographiques dont Bang Bang Malamour (2017) et Belles ! Belles ! Belles ! (2014). Manifa N’Diaye vit et travaille à Paris.

L’artiste tient à remercier l’Institut supérieur des arts de Toulouse, les Maisons Daura (Maison des arts Georges & Claude Pompidou) de même que Juliette Du Cœur.

www.manifandiaye.com

 

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