Julie Beugin et Cheryl Sourkes, vernissage le samedi 10 mai à 15 h chez Optica

Exposition du 10 mai au 14 juin 2008

Galerie principale: Julie Beugin _ Créer de l’espace

Dans ses grands tableaux d’espaces fictionnels, Julie Beugin combine des paysages aux couleurs étranges et des intérieurs architecturaux, nous situant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, au seuil de l’imagination et de la réalité. Ses idées de tableaux sont déclenchées par la lecture de descriptions dans des romans, même si les tableaux eux-mêmes ne contiennent pas de personnage et de récit. Empreintes de théâtralité, ses peintures puisent dans différentes sources iconographiques, dont des photographies trouvées, de vieilles éditions de National Geographic et d’images prises sur Internet. Ses paysages romantiques sont peints sans profondeur convaincante, devenant les toiles de fond d’espaces de création intimes, équipés de bureaux, de piles de livres, de paperasse et de chaises vides. Des fragments d’image suggèrent des réalités simultanées : espace onirique, espace mental, infiltration et déstabilisation du présent par la mémoire. Le romancier Paul Auster décrit ces espaces à merveille : « La pièce dans laquelle il vivait était un espace onirique et ses murs étaient en quelque sorte comme la peau d’un deuxième corps répandu autour de lui, comme si son propre corps avait été transformé en esprit, en un instrument de pensée pure qui respire. »

Les œuvres de Julie Beugin ont fait l’objet d’expositions à Vancouver, à Ottawa et à Calgary. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr Institute à Vancouver et une maîtrise en beaux-arts (2008) de l’Université Concordia. Elle vit et travaille présentement à Montréal.

salle multidisciplinaire: Cheryl Sourkes _ Webcams + Chatrooms

Les images et les films de Webcams + Chatrooms sont des sélections de captations faites par des caméras opérant en continu, à partir d’Internet. Au cours des dix dernières décennies, j’ai réuni des corpus d’œuvres composées de matériel généré par des caméras utilisées à différents endroits : rues, chapelles, circulation, lieux touristiques et de travail, résidences, cybercafés. Dans le contexte réflexif d’une galerie, la lecture de ces images éphémères se trouve, à mon avis, transformée.

Si les webcams captent le monde réel, elles transmettent cependant leurs captations dans un monde virtuel. Toutefois, leur présence dans le domaine virtuel peut engendrer des conséquences réelles. En plus de la relation entre le réel et le virtuel, je suis également fascinée par le lien qui existe entre le comportement et le jeu. Il semble que quiconque ayant une webcam peut devenir interprète, producteur, exhibitionniste, pornographe, directeur photo, etc. Parce que les webcams sont omniprésentes et qu’elles enregistrent en continu, les gens ne jouent pas devant elles de la même manière qu’ils le feraient devant d’autres caméras. L’action semble plutôt surgir d’un lieu semi-conscient, entre le comportement ordinaire et la représentation préméditée.

Webcams + Chatrooms présentent des activités simples – prendre une douche, faire l’amour ou errer –, mais sans le quatrième mur. La surveillance de type « big brother » joue un rôle moins grand qu’on pourrait le penser dans le domaine des webcams, beaucoup moins en fait que dans le cas de l’auto-surveillance. Ce ne sont pas des espions qui affichent ces images, mais des participants. Les webcams ont inspiré la création de la télé-réalité. Ont-elles également produit une nouvelle forme de documentaire où la réalité s’entremêle à la virtualité et où le comportement quotidien fusionne avec la performance ?
– Cheryl Sourkes

Cheryl Sourkes travaille en arts numériques et avec des appareils munis de lentilles de toutes sortes. Elle est également auteure et commissaire en arts contemporains. Elle a grandi à Montréal et a reçu une formation professionnelle à Vancouver. Elle vit et travaille présentement à Toronto et à Manchester, en Angleterre. Depuis les trois dernières années, elle est commissaire de l’espace consacré aux projets à Akau. Elle est représentée par la Peak Gallery à Toronto.

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