Journée Paroles et Manœuvres: Google et vie éternelle, le samedi le 21 mai à 14h à Skol

Dans le cadre de AUTOMATA – Biennale internationale d’art numérique (BIAN), Skol présente un programme composé d’une vidéo, d’une performance et de deux conférences sous le thème Google et vie éternelle.
 
Tandis que l’armée américaine investit des milliards dans l’invention biomécanique du corps humain, que Google engage à un poste clé de son organisme Ray Kurzweil, le champion du transhumanisme, on se demande quel avenir envisagent ces grandes puissances économiques et étatiques pour le commun des « mortels ».
 
« Comment comprendre que les rêves transhumanistes les plus fous – vivre plusieurs siècles, télécharger son esprit sur une clé USB, reprogrammer son génome, se transformer en cyborg – paraissent au final accessibles et crédibles? Sans doute cette utopie n’est-elle pas aussi extravagante qu’il y paraît et, au contraire, est-elle tout à fait conforme à notre époque. » – Damour, Frank, La tentation transhumaniste, 2015.
 
Google et vie éternelle pose un regard critique sur le transhumanisme, sur sa vision de société, mais aussi sur la manière dont ses mécanismes s’intègrent déjà à notre vie quotidienne.

 
Horaire de la Journée
14h00: VIDEO DE SEAN CAPONE: CODAS (MAN IS A BUBBLE B/W BETTER LIVING THROUGH NANOTECHNOLOGY) DE LA SÉRIE VIDÉO TROLLS 4 :45 min. Présenté en boucle.
Le romantisme science-fictionnel des années 80 et 90 nous avait promis une nouvelle ère de techno-mysticisme cyberpunk, intelligence artificielle, réalité virtuelle, et des avatars chamaniques, omniprésents… un futur qui serait le fruit de l’hypercapitalisme techno mutant et post-nationaliste qui prenait forme à l’époque. Au moins certains aspects de ce futur projeté se sont avérés. Les personnages dans cette vidéo sont nés à partir des relents de cette époque, dans une tentative de faire revivre quelques-unes de ses promesses oubliées.

14h30: (et en continu durant la Journée) PERFORMANCE DE CORAZÓN DESFASADO : CYBERTRANSFIGURATION ; DES PERFORMANCES « HORS-JEU ».
Corazón Desfasado (Helena Martin Franco), sainte montréalaise, hybridée, ambigüe et distincte. Reine du marché à un dollar, elle est l’incomprise, la soumise, le cœur déphasé.

Lors de la Cybertransfiguration des 20 (en streaming) et 21 mai (à Skol), la galerie se transformera en un atelier sacrosaint de la transfiguration de la sainte au cœur déraciné. De nouvelles prières et de nouveaux messages de rédemption seront révélés aux croyants, aux dévots de l’art contemporain et des nouvelles technologies.

Le 20 mai, la Cybertransfiguration apparaîtra en exclusivité sur corazondesfasado.com
Le 21 mai, un poste de création de prières sur mesure sera disponible. N’oubliez pas vos requêtes.

14h30: CONFÉRENCE DE EMMANUELLE CACCAMO: POUR UNE (TECHNO)CRITIQUE DU TRANHUMANISME
Mouvement, idéologie ou encore groupe « culturel » autoproclamé, le transhumanisme dominant imagine le passage de l’humain à la civilisation post-humaine. Dénué de corps organique, le post-humain immortel serait un être robotique doué d’une conscience humaine (reliquat d’une binarisation d’un esprit existant) voire une « substance intellectuelle » flottante connectée au Réseau. Appréhendant l’humain suivant un modèle rigide qui prétend tout expliquer (NBIC), la pensée transhumaniste dominante impose ses propres valeurs figées (soi-disant apolitiques et amorales) au nom même de la singularité (Singularité technologique et valorisation techno-libertarienne de l’individu). Alors que le transhumanisme séduit de plus en plus de personnes, il nous semble important de critiquer cette idéologie et d’en discuter les enjeux fondamentaux.

15h30: PAUSE

15h45: CONFÉRENCE DE MYRIAM LAVOIE-MOORE ET DE JOËLLE GÉLINAS DU GRISQ : POUVOIR ET SUBJECTIVITÉ DU BIG DATA
Le développement des technologies numériques a joint l’outil informatique de calcul à des moyens d’expression et de production identitaires (Médias socionumériques).  Avec les traces de nos activités quotidiennes se sont créées des banques de données massives (Big Data) qui suivent une logique algorithmique et que l’on utilise désormais comme des outils d’analyse de la réalité. Ces procédés soulèvent des questionnements importants dans la mesure où les représentations qui y sont produites sont rendues légitimes non seulement pour la prise de décisions d’optimisations commerciales et la surveillance préventive par les autorités gouvernementales, mais également et de plus en plus, à des fins de régulations sociales. La prétention du Big Data à refléter le réel repose sur la soi-disant évacuation de toute subjectivité dans son processus. Cet a priori non idéologique à la connaissance implique pourtant des rapports de pouvoir qu’il convient d’explorer.

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