situations sonores
Ce qu’il y a dans cet espace ne devrait pas être présenté, ni introduit, ni pressenti.
Dans cet espace, je ne raconte pas d’histoires, mais je crée une « histoire d’espace » qui nous force à réajuster sans cesse nos perceptions, nos doutes, nos fantasmes; je crée une ligne poreuse sur la frontière entre ce qu’il y a et ce qu’il pourrait y avoir.
Les histoires racontées nous font sortir des espaces dans lesquels on entre. Elles nous amènent ailleurs après nous être déjà déplacés ici.
Il n’est pas du tout question de sortir de l’espace, mais plutôt d’y entrer, d’y entrer entièrement. Il est question de voir plus, d’entendre plus, de percevoir plus.
D’être aux aguets.
(On peut se demander ce qu’est ce plus, bien sûr.
Je me le demande aussi encore.)
Car il me semble qu’il devient urgent de
troubler notre relation paisible à l’espace
(et au monde).
D’installer une certaine vigilance.
De bousculer un peu l’assurance de ce que l’on voit, de ce que l’on sait, de ce que l’on entend, de ce que l’on perçoit.
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Peut-être que je pourrais aussi ajouter que j’aime l’état de présence engendré par l’écoute et que c’est à partir de cet état précis qu’il est ensuite possible de dire autre chose.
situations sonores