J.E.U.X. Exposition du 3 au 5 novembre à Eastern Bloc

3 – 5 novembre 2011
Horaires : 18h – 22h
3 tables rondes, chaque soir à 18h30
Gratuit

J.E.U.X. est une exploration transdisciplinaire des relations entre le spectateur/joueur et le(s) créateur(s). Ces relations sont elles égalitaires ou existe-t-il une hiérarchie implicite ou explicite qui demanderait à être reconfigurée ? Comment interagir avec des œuvres ? J.E.U.X. est une plateforme idéale pour le développement de formes d’art qui montrent des « systèmes de jeux » régis par différentes règles et en explorent les mécaniques et dynamiques. Sous l’impulsion d’Eastern Bloc et du Studio 303, des collectifs artistiques et des artistes individuels, établis et émergents, proposent des œuvres et des performances in situ à l’Eastern Bloc sur 3 journées au début de ce mois de novembre.

Une dizaine de projets en nouveaux médias, arts vivants ou arts interdisciplinaires ont été sélectionnés suite à un appel à projets lancé par Eastern Bloc. Les dispositifs présentés dans le cadre de J.E.U.X. font preuve de créativité, encouragent la participation, sollicitent les sens et sont pleinement ancrés dans une pensée critique. Ces 3 journées de présentations publiques seront l’occasion pour le visiteur d’interagir avec les œuvres ludiques proposées, d’assister aux performances et de participer aux 3 tables rondes. J.E.U.X. permettra avant tout d’explorer la notion de jeu, de découvrir des dispositifs interactifs, et de questionner la place du spectateur.
 

SÉLECTION DE PROJETS PRÉSENTÉS

« Jeux de Promenades #2 », Mélanie Perrier & Julie Laporte (Compagnie 2Minimum, France)

Cette œuvre propose un parcours en extérieur pour deux personnes qui ne se connaissent pas encore. Orchestrées par des carnets individuels composés de consignes succinctes, ces promenades explorent la relation entre les joueurs et sollicitent les sens par rapport à l’environnement urbain. Le parcours est créé par les joueurs, munis d’un plan des alentours, sur une durée approximative d’une heure.

> Mélanie Perrier vient des arts plastiques, et c’est une esthète du geste. Elle fonde sa Compagnie 2Minimum en 2010. Julie Laporte est danseuse, actuellement étudiante en Arts Chorégraphiques à l’Université Paris 8. Le projet a germé à la suite de plusieurs résidences artistiques et a été présenté, entre autres, à la Biennale de la danse off 2010 (Lyon, France).

« Ce que vous avez aimé », Soufïa Bensaïd

C’est une proposition d’art relationnel doublée d’une installation participative. A l’aube de la quarantaine, l’artiste avait noté chaque jour de l’année 3 choses qu’elle avait aimé faire avant ses 40 ans. L’œuvre présentée ouvre le procédé au spectateur : reçu par l’artiste, il échange autour d’une série d’actions ludiques, puis il est invité dans un espace intime – dans lequel on entre pieds nus – à noter ce qu’il a aimé être ou faire dans sa vie.

> Formée au Studio 303, à Circuit-est (auprès du peintre Seymour Segal) ou dans des centres d’artistes, les œuvres de l’artiste montréalaise Soufïa Bensaïd posent la question suivante : quelle influence peut introduire une proposition artistique dans le parcours de vie du participant ou du témoin ? Elle a été exposée au Studio 303, à Edgy Women, à la galerie Articule ainsi que dans de nombreux centres à travers le Canada.

 

« FRACT », Richard E. Flanagan (Phosfiend Systems, Montréal)

C’est au premier abord un simple jeu d’aventures à la première personne. Mais au lieu d’être une somme d’expériences programmées, comme dans tout jeux vidéo, FRACT mène le joueur à une meilleure compréhension de ses propres idéaux musicaux. Le joueur est en immersion visuelle et sonore, dans un univers post apocalyptique de machines en ruines qu’il est amené à réparer et à transformer en outils pour créer des rythmes, des mélodies et des arrangements de musique électronique.

> FRACT est développé par Phosfiend Systems, un studio de création de jeux vidéos indépendant basé à Montréal et fondé par Richard E. Flanagan. Avec 10 ans d’expérience dans le milieu, Flanagan travaille avec une équipe de trois développeurs sur FRACT. Il mise sur une première version du jeu courant 2012. Le jeu a remporté le Prix du Meilleur jeu étudiant à l’Independent Games Festival 2011.

« Mpii Gotchi », Marie-Pier Théberge

La carrière d’un artiste l’oblige forcément à assumer différentes identités : producteur, médiateur, critique, marchand, etc. Cette application est un jeu, développé pour les téléphones cellulaires Android, qui nécessite l’implication quotidienne des joueurs : ils maintiennent en vie l’avatar d’un artiste. Ils lui procurent notamment l’argent pour son matériel, ou lui proposent des évènements culturels (avec notamment le recours à la fonction géolocalisation, qui permet une interaction avec le réel).

> Conçu comme une analogie sur la compétition entre artistes, le jeu de Marie-Pier Théberge permet de démystifier le fonctionnement du milieu de l’art. Diplômée d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM (Montréal), ses œuvres font appel à l’autofiction et à beaucoup d’ironie ; elles s’inspirent également des mythes de la culture populaire.

 

Parmi les pièces présentées, citons également B-cycle. Interactive et immersive, l’œuvre permet au spectateur de faire un voyage en bicyclette dans le système vasculaire humain. Elle a été produite par le collectif iN-Média, formé par Guillaume Arseneault, Louis Gingras,  Simon Meloche, Francis Dakin et Mathieu Cloutier. J.E.U.X. réunit aussi des œuvres du studio de jeux Die Gute Fabrik – Johann Sebastian Joust – ainsi que d’artistes montréalais : Raphaëlle Frigon – This is The Game – Nathalie Quagliotto – Double Your Chances – Jacqueline Van der Geer – In Transit – et Élise Massy – Cabinet des cartes.

TABLES RONDES

Les deux premières tables rondes seront modérées par William Lockett, qui les a également conçues. Il finit actuellement sa maîtrise en Communications et Histoire de l’art à l’Université McGill. Son projet de recherche est centré sur les jeux vidéos : il étudie la notion d’espace dans ces univers en 3 dimensions, ainsi que la perception du temps.

3 novembre  –  « Jeux en galerie : ludicité et relationnel dans les pratiques artistiques et curatoriales contemporaines »

Artistes et commissaires spécialistes de la gamification montrent à quel point l’art négocie sa place dans l’espace théâtral de la galerie, en essayant d’abolir les barrières avec son public – de le rendre acteur –, et de penser l’art sous des formes festives et ludiques.

> Intervenants : Cindy Poremba, thésarde à Technoculture, Art and Games (Université Concordia) et commissaire au collectif Kokoromi ; Nathalie Quagliotto, MFA à l’Université de Waterloo ; Bérengère Marin-Dubuard (l’artiste Beewoo).

4 novembre  –  « Les mécaniques du savoir »

Cette soirée sera une exploration de différentes plateformes proposant de nouveaux procédés d’apprentissage ludique. Dans ces dispositifs, apprendre est lié à l’interaction avec l’espace de l’écran, qui formate une façon d’évoluer, et développe une mécanique dans l’environnement simulé.

> Intervenants : Richard E. Flanagan, développeur de jeux et créateur de FRACT ; Lynn Hughes, Chaire à l’Université Concordia en Interactive Design and Games Innovation, chercheuse à Hexagram Concordia et productrice de plusieurs jeux vidéos ; Stephen Ascher, Bacc. en Computation and Design Arts à l’Université Concordia et co-fondateur de la Société ludique du Mont-Royal.

5 novembre   –  « Le coin des experts »

Les enfants âgés entre 6 et 10 ans seront invités à parler de leurs jeux favoris. L’occasion pour les enfants de percevoir la structure et la logique de ces jeux auxquels ils consacrent des heures de leur temps !

> La séance sera animée par Marilyn Gabriel. Issue du milieu de la danse, elle à travaillé au Studio 303 et à Tangente. Les intervenants seront annoncés prochainement.

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