© A. Moore, 2013

Itinerarium d’Allison Moore, vernissage le samedi 13 septembre à 17h à Oboro

Itinérarium / Une collection de terrariums vidéo

Commande d’œuvre / résidence 
automne 2013 – été 2014

Causerie
le jeudi 9 octobre

Cette exposition est le résultat d’une commande d’œuvre soutenue par le Conseil des arts du Canada.

Itinerarium réunit une série de tableaux panoramiques récents d’Allison Moore constituée d’ambitieux « terrariums vidéo » évoquant des paysages urbains, un jardin champêtre, une forêt tropicale et une soupe d’artémies (une espèce de bouillon de crustacés). Au-delà du jeu de mots, le titre de l’exposition rappelle les toponymes de la cartographie romaine, qui font allusion au temps requis pour se déplacer entre deux points donnés.

Si, à première vue, la collection de vidéos semble se déployer sur une ligne du temps évolutionnaire passant de l’ère primitive à la civilisation moderne, la cosmogonie inventée par Moore élude toute notion de progrès. Chaque œuvre se présente sous forme de boucle : qu’il s’agisse d’un séjour dans une forêt enchantée, d’une promenade en ville ou de la vie et de la mort d’une fête mondaine, les vidéos sont diffusées en simultané, sans arrêt et de manière cyclique. Chaque terrarium contient également sa propre pléthore de récits parallèles et parfois contradictoires se jouant au cœur d’un décor immobile qui est à la fois partiel et omnipotent. Des créatures anthropomorphiques font parfois apparition dans les mondes de Moore, brouillant les distinctions entre ville et campagne, nature et culture, regardant et regardé, et le soi et l’autre.

Bien que l’appareillage d’Allison Moore soit décidément électronique, ses images cinétiques relèvent plus d’un vocabulaire pictural et performatif que cinématographique. Ses créations animées à multiécrans deviennent des fenêtres qui dévoilent des couches transversales dans temps et l’espace, et elles regorgent de détails, révélant une étourdissante profondeur. Le regard franc de Moore préfère les poses exubérantes et décoratives, qui ne sont pas sans rappeler les performances trash-paillettes des Andy Warhol, Jack Smith et autres John Waters. Tant nostalgiques que fantaisistes, les œuvres d’Itinerarium séduisent le spectateur tout en soulevant des questions importantes et sombres sur la mémoire, la mythologie et la perception humaine.

– Aaron Pollard

Originaire de Victoria en Colombie-Britannique, Allison Moore a poursuivi des études interdisciplinaires et en vidéo à l’université Concordia où elle a obtenu en 2005 un baccalauréat de la faculté des beaux-arts. Extrêmement active dans le milieu artistique au Canada et à l’étranger au cours des dix dernières années, elle a participé à de nombreuses expositions, résidences, ateliers et évènements. Son travail explore de façon ludique et systémique l’univers fascinant de la dématérialisation et de la décontextualisation de l’image et du corps tant au plan conceptuel que technologique. Inspirées des grandes traditions philosophiques et picturales (manuscrits anciens, miniatures flamandes et japonaises, mouvements surréalistes et dadaïstes, histoire de l’animation cinématographique), les recherches et les œuvres d’Allison Moore réinterprètent et reconstruisent le monde tel un paysage métaphorique au sein duquel les êtres sensibles sont en synergie avec leur macrocosme allégorique.

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