Isoler – Rassembler – Dissoudrede Martin Désilets, vernissage le vendredi 12 septembre à 17h à Langage Plus

Pour sa rentrée artistique, Langage Plus dédie toutes ses salles d’exposition aux récentes recherches de l’artiste montréalais Martin Désilets. Isoler – Rassembler – Dissoudre réunit des séries d’oeuvres qui oscillent entre peinture et photographie, et propose d’aborder le fragment selon trois approches différentes, à l’origine du titre de l’exposition.

Chaque oeuvre de la série Les élégies (2006-2014) se présente tel un fragment unique, isolé et décontextualisé. Il s’agit de photographies qui documentent à l’échelle réelle les traces d’impact de voitures de course sur les murets de protection qui ceinturent un circuit automobile. Au-delà de la filiation qu’entretiennent ces images avec divers pans de l’histoire de la peinture, Martin Désilets a été fasciné par le fait qu’un bolide en déroute se trouve accidentellement à reproduire les gestes du peintre, qui ajoute, soustrait ou déplace des pigments sur une surface.

Latences et crépuscules (2011-2012) et Les agglomérations (2001-2006) se composent de plusieurs fragments peints et photographiés. À travers l’emploi de divers procédés, les motifs et le vocabulaire de la peinture rejoignent ici les formes du monde habité. Dans Latences et crépuscules, par exemple, des voiles de peinture sont appliqués directement sur du papier ou sur des surfaces de verre, qui sont numérisées ou servent d’écran lors de prises de vue. À différentes étapes du processus, des formes empruntées à des tableaux connus de l’histoire de l’art sont également peintes et réorganisées, puis photographiées. Ces formes, ces gestes et ces images sont par la suite assemblés ou superposés, révélant le motif ou le gardant à distance.

Dans la série Dissolutions et chevauchements (2012-2014), Désilets peint et découpe des formes qu’il peut associer librement et réorganiser sur un plan. Il photographie ensuite ces formes, souvent plusieurs centaines de fois, en employant des temps d’exposition relativement longs. Il explore ainsi la combinatoire de plusieurs paramètres fondamentaux de la peinture et de la photographie : la teinte, la tonalité, la saturation, les contrastes et les divers modes d’application de la peinture; le déplacement de la caméra lors de la prise de vue, la position du corps dans sa relation au sujet, le flou de bougé et l’effet de filé en photographie. Les images ainsi obtenues déjouent le sens de l’anticipation de l’artiste et acquièrent une matérialité qui appartient ni tout à fait à la peinture, ni tout à fait à la photographie.

De la rue à l’atelier et d’une série à une autre, Martin Désilets s’approprie et recontextualise divers fragments, provoquant des écarts et des déplacements. La nature d’une surface, d’une forme trouvée, d’un matériau ou d’une image devient changeante… de l’inédit surgit alors du connu ou de l’ordinaire. À la frontière de ce qui fut jadis censé provoquer l’obsolescence de la peinture, Martin Désilets a trouvé un terreau fertile à la survivance et au renouvellement de celle-ci. L’ouverture des expositions aura lieu le vendredi 12 septembre 2014. Veuillez noter que les médias et le public qui souhaitent rencontrer l’artiste peuvent prendre rendez-vous d’ici le 12 septembre. La galerie est ouverte du mardi au samedi de 12 h à 16 h 30, le dimanche de 13 h à 16 h et sur rendez-vous.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel