Identité et identification / Traditions, mutations et métissages, soirée de performance le samedi 6 juin à 17h au Lieu

Dans le cadre de sa programmation d’été, Le Lieu, centre en art actuel a invité Sonia Pelletier commissaire et coordonnatrice générale du Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec (RAIQ) à présenter lors d’une soirée de performance son projet IDENTITÉ ET IDENTIFICATION / Traditions, mutations et métissages. Le point de départ se fera au 345 rue du Pont puis le public sera invité à se déplacer dans le quartier Saint-Roch afin d’y découvrir une succession de performances.

Que l’on soit orienté ou désorienté, dans un entre-deux transitoire, historiquement la confiance envers ce que l’on pourrait nommer un «nous» collectif est l’apanage des sociétés dites modernes. Pour reprendre une expression, sommes-nous devenus «une communauté par défaut» ? S’agit-il d’une quête, d’une perte de repère, d’une crise ou d’un virage identitaire ?

Dans la foulée des récents mouvements nationaux et politiques en faveur de l’indépendance et de la souveraineté, que l’on pense aux revendications récentes de territoire des Atikamekws, du dernier référendum en Écosse ou celui plus problématique des Catalans et de l’enthousiasme que ceux-ci ont suscité à l’égard des enjeux de celui du Québec, ce projet propose des artistes emblématiques en ce sens qui participent et inspirent artistiquement cette mouvance par le biais d’une œuvre médiatique interactive et d’interventions performatives.

Plus largement, ce sont pour des motifs identitaires, d’identification, de sentiment d’appartenance ou d’exclusion, d’émancipation et d’appropriation, d’incertitudes et d’espoirs, de posture et d’imposture, d’embarras et de lieux communs que nous avons rencontrés et regroupés ces quatre artistes dont les pratiques artistiques en retiennent des emblèmes, des symboles, des signes et des mythes afin de mieux interroger leur pertinence. L’histoire nous démontre que ces derniers fonctionnent et se construisent à partir d’émotions. Cela expliquerait leur résistance au temps et à l’histoire. Pouvons-nous donc encore aujourd’hui être collectivement fiers de ce que nous sommes devenus ou faut-il écarter « l’identité » et ce qui la constitue au nom de l’ouverture au monde? L’argument de la mondialisation a le dos large.

Les frontières sont devenues de plus en plus poreuses. Peut-on affirmer que les artistes sont les derniers porteurs d’une spécificité nationale et qu’est-ce qui la définit? Cela en fait-il un art proprement québécois ? Ce programme artistique propose des réflexions sur l’histoire nationale, ses emblèmes culturels, son territoire, ses politiques et ses droits. Ces constructions et appropriations identitaires sont mises en relief afin d’en révéler des traditions, leurs mutations en cours et des résultats transformés sous forme de métissages.


Le public est invité à explorer à travers une œuvre ludique de Nathalie Bujold basée sur des mises en scène d’objets folkloriques et des animations utilisant des mots de la langue québécoise. En puisant dans le passé afin de la projeter vers l’avenir, Simon Beaudry nous convie dans l’un de ces « chantiers » devenus un lieu d’expression de ses nouveaux langages au carrefour de l’engagement, de la réflexion et de l’action. Le personnage de Fritta Caro, incarné par Helena Franco Martin nous fait entrevoir un métissage de repères culturels qui s’impose aux nouveaux arrivants qui doivent s’adapter à la nouvelle réalité de leur terre d’accueil. Enfin, nous pourrons suivre la procession de Noémi McComber qui nous incite à recomposer des signes donnés pour reprendre possession de nos repères, telle une reconstruction subjective, qui s’inscrit dans un processus d’émancipation entre la faille, la prise de risque et la prise de pouvoir.


Artistes : Simon Beaudry, Nathalie Bujold, Helena Martin Franco, Noémi McComber
Commissaire : Sonia Pelletier

Les médiateurs Mélissa Correia et Guy Sioui Durand seront sur place pour accompagner le public.

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