Hélène Prévost en résidence chez DAÏMON

En résidence du 18 au 29 octobre 2010
et du 9 au 20 mai 2011

En dehors des conditions d’écoute optimisées fournies par l’industrie, il demeure une expérience quotidienne des lieux, des espaces privés et publics, qui n’est jamais reconnue pour ce qu’elle est. Nous prenons souvent pour acquis ce que nous entendons – ou croyons souhaiter entendre. Nous croyons entendre du mieux alors qu’il s’agit parfois du pire. Tout joue en notre faveur ou notre défaveur : éducation, habitude, surdité culturelle, culture, perception, approximation, déviation, distorsion des supports, « botoxisation » des sources, medias multiples distrayant l’écoute, etc. Quelle est la référence stabilisante?

Toute diffusion sonore est soumise à des intermédiaires. Convenons pour l’instant, que ce que nous entendons, dans un contexte d’amplification, constitue une représentation de la réalité tout en constituant une autre réalité. Une chaîne de transmission se met en action pour ce faire. Si cette chaîne n’est pas impeccable, en fonction de standards convenus et acceptés, le résultat sera critiqué ou rejeté. Ou corrigé.

Hélène Prévost propose de situer son exploration à cet endroit précis.

Comme s’il n’y avait pas qu’un seul profil à un visage, +-/_-+ explorera quelques éléments de la chaîne de diffusion, en renversant la proposition initiale.  L’artiste fera des expérimentations en diffusant de bonnes sources sonores sur des systèmes de diffusion sous-performants, pauvres, limités, ou en les diffusant à très bas niveau à la limite de l’audible; mais aussi en diffusant des sources sonores (instrumentales, bruitistes, radiophoniques, électriques, dégradées de toutes sortes, des sons séparés, des trames, des complexes denses) sur des systèmes de bonne ou meilleure qualité. Observer la dégradation, la coloration, l’émergence de structures sonores cachées, la nouvelle réalité augmentée. Questionner ainsi la notion d’erreur.

Artiste sonore, musicienne et réalisatrice radio, Hélène Prévost est une adepte du field recording, du montage et du (re)mixage. Son instrument est un croisement entre le studio radio et un laboratoire de confrontations sonores et électriques. Ses projets récents sont: Les fantômes des lots vacants, Calendar, Transgressive transmissions, actions, TAP, Vol Qualifié (Excavation Sonore), Simulcast, l’Art des bruits, Jeudis tout ouïe, Victoriaville Matière Sonore, Luigi’s Avatar.

De 1978 à 2007, à titre de réalisatrice radio, elle se consacre à l’enregistrement et à la diffusion de musiques expérimentales et exploratoires à Radio-Canada (Musique Actuelle, Le Navire « Night »).  Elle initie des projets pour le web et coordonne la participation artistique de la radio à quelques grands festivals dont le FIMAV, MUTEK, Montréal Musiques Actuelles, ainsi qu’à des projets tels les Symphonies Portuaires et le SILOPHONE (The User). Quelques publications dans Circuit, Esse, Artexte, Musicworks lui permettent de documenter des aspects de la pratique de l’art audio et de partager son écoute du sonore.

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