Du 10 janvier au 16 février 2008
Salle 1
JULIE-CHRISTINE FORTIER
Go West Young Man!
Le travail de Julie-Christine Fortier flirte avec l’absence, avec la disparition, mais évoque aussi leur attente. Dans son travail, les temps convoqués sont incertains, suspendus. Fortier laisse dans ses uvres des traces de ces temps, elles sont parfois dérisoires, parfois marquées par l’histoire du cinéma ou du moins, par le souvenir qu’on peut en avoir. La bande vidéo Vanishing Point (2004) par exemple nous montre l’artiste creusant un trou au pic et à la pelle, près d’une heure durant. Tunnel, fuite, scène de film, chasse au trésor, cette action presque mécanique participe à sa fictionnalisation en obligeant à l’attente, à la contemplation et surtout à l’anticipation de tout rebondissement que l’on devine pourtant absent. Dans l’espoir d’un climax qui n’arrivera pas, Fortier s’enfonce graduellement dans le trou qu’elle creuse jusqu’à disparaître. Comme l’écrit l’artiste : « en énonçant leur caractère volontairement suspendu et déceptif, les oeuvres articulées deviennent la mesure d’un temps qui s’égrène inexorablement, donnant forme à une sorte de vacuité mélancolique ». Si l’action engage l’artiste dans sa propre disparition dans Vanishing Point, dans Domaine quatre saisons (2006), le temps, pourtant figé par la photographie, implique la mort probable du sujet dans l’image, du moins, un changement de sujet dans celle-ci. Les possibilités sont nombreuses, cette suspension du temps activant suppositions et images éventuelles, la trame narrative ne s’en fait que plus excitée. 90,1 FM (2007), pièce constituée d’une radio d’automobile dont la fréquence est fixée à 90,1 FM, fonctionne aussi de cette façon. Inextricablement liée à sa situation géographique, cette uvre syntonise ou non un poste. Son déplacement change ainsi toute la lecture de l’oeuvre, mais aussi de l’ensemble, une piste embrouillant le décodage de l’addition des traces d’un récit possible, Go West Young Man! Peut-être un film sur le Gold Rush, peut-être le récit tragique d’un accident de roulotte, une chasse poursuite, un road trip vers l’Ouest, autant d’idées que de temps sont réunis dans ce travail. Ici l’histoire nous a sûrement échappé, nous ne sommes peut-être qu’arrivés trop tard.
YP.
www.juliecfortier.net
Du 10 janvier au 16 février 2008
Salle 1
JULIE-CHRISTINE FORTIER
Go West Young Man!
Le travail de Julie-Christine Fortier flirte avec l’absence, avec la disparition, mais évoque aussi leur attente. Dans son travail, les temps convoqués sont incertains, suspendus. Fortier laisse dans ses uvres des traces de ces temps, elles sont parfois dérisoires, parfois marquées par l’histoire du cinéma ou du moins, par le souvenir qu’on peut en avoir. La bande vidéo Vanishing Point (2004) par exemple nous montre l’artiste creusant un trou au pic et à la pelle, près d’une heure durant. Tunnel, fuite, scène de film, chasse au trésor, cette action presque mécanique participe à sa fictionnalisation en obligeant à l’attente, à la contemplation et surtout à l’anticipation de tout rebondissement que l’on devine pourtant absent. Dans l’espoir d’un climax qui n’arrivera pas, Fortier s’enfonce graduellement dans le trou qu’elle creuse jusqu’à disparaître. Comme l’écrit l’artiste : « en énonçant leur caractère volontairement suspendu et déceptif, les oeuvres articulées deviennent la mesure d’un temps qui s’égrène inexorablement, donnant forme à une sorte de vacuité mélancolique ». Si l’action engage l’artiste dans sa propre disparition dans Vanishing Point, dans Domaine quatre saisons (2006), le temps, pourtant figé par la photographie, implique la mort probable du sujet dans l’image, du moins, un changement de sujet dans celle-ci. Les possibilités sont nombreuses, cette suspension du temps activant suppositions et images éventuelles, la trame narrative ne s’en fait que plus excitée. 90,1 FM (2007), pièce constituée d’une radio d’automobile dont la fréquence est fixée à 90,1 FM, fonctionne aussi de cette façon. Inextricablement liée à sa situation géographique, cette uvre syntonise ou non un poste. Son déplacement change ainsi toute la lecture de l’oeuvre, mais aussi de l’ensemble, une piste embrouillant le décodage de l’addition des traces d’un récit possible, Go West Young Man! Peut-être un film sur le Gold Rush, peut-être le récit tragique d’un accident de roulotte, une chasse poursuite, un road trip vers l’Ouest, autant d’idées que de temps sont réunis dans ce travail. Ici l’histoire nous a sûrement échappé, nous ne sommes peut-être qu’arrivés trop tard.
YP.
www.juliecfortier.net
Montréal (Québec) H2T 3B3