Image : Cynthia Girard

Francis Menier Demers et Cynthia Girard, vernissages le vendredi 23 mars à 20h à l’OEil de poisson

Tous les oiseaux sont ici
(grande galerie)

Cynthia Girard met en doute les hiérarchies perceptibles en art, ses influences de création débordant largement du champ artistique. Elle se permet de marquer l’espace de ses expositions d’un arrangement de peintures, sculptures, personnages-à-porter, installations et extraits sonores.

Ses projets, mis en scène avec une stratégie d’immersion, forment des narrations traitant de la peinture elle-même. Elle y questionne la représentation et tente de dépasser le conflit entre abstraction et figuration, entre le purement formel et les descriptions narratives.

Habillée d’un serpent de papier aux corps exagérément long, l’artiste profite du vernissage pour revêtir un élément de l’exposition qui demeurera après son passage. La performance, incluant la récitation d’un poème, permet d’associer davantage l’oeuvre à une forme particulière de récit. Les expositions de Cynthia Girard et nombre de ses peintures font vivre un espace perceptif emblématique dont l’objectif premier est de s’en échapper. Cela est particulièrement évident avec Tous les oiseaux sont ici, projet d’envergure dissimulant de nombreuses pistes symboliques d’enfermement et de fuite.

Artiste multidisciplinaire, Cynthia Girard vit et travaille à Montréal ainsi qu’à Berlin. L’artiste a récemment exposé à la Meredith Keith Gallery de Toronto (On.), à la Dunlop Art gallery de Régina (Sask.), à La Centrale/Powerhouse de Montréal ainsi qu’à la Künstlerhaus Bethanien de Berlin. Tous les oiseaux sont ici constitue la première exposition de l’artiste à Québec.

Passage
(petite galerie et entrée vidéo)

Typique chercheur ou testeur artistique, Francis Demers a une approche presque métaphysique de la pratique en arts. Par des expérimentations préparées, il capte et présente certaines perceptions visuelles choisies et utilise de l’appareillage fabriqué comme élément de tournage vidéo. Ses préoccupations en création sont parallèles à son désir d’étudier les forces en interaction dans le monde et contribuant à changer notre rapport au réel. Pour lui, le sensible et le tangible engendrent une série d’effets symboliques sur l’intellect en laissant en suspend cette question fondamentale : « Quelles forces sont en jeu dans le monde ? »

Dans Passage, sa première exposition solo professionnelle, Francis Menier Demers présente une projection vidéo issue d’un étrange dispositif de captation : sur l’armature d’un sac à dos sont installés une caméra, un cylindre de carton et une sorte de gouvernail improvisé. L’installation portable permet de viser et déplacer en cours d’enregistrement, comme le bout d’un canon, l’image filmée. En galerie, l’effet produit par la vidéo est influencé par des pièces de mobilier qui contribuent à changer notre rapport pratique à l’endroit et réduisent la liberté de déplacement.

Récipiendaire du Prix Tomber dans l’OEil 2011, Francis Menier Demers a mené ou intégré, au cours des dernières années, divers projets à titre d’artiste, de musicien, d’acteur et de danseur. Il étudie actuellement à la maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. Les recherches artistiques qu’il effectue s’orientent autour des idées de répétition et de temps avec l’aide de dispositifs inventés.

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